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L'IMPOSTURE DE LA PSYCHANALYSE. (07/07/2005)

La psychanalyse mérite doublement le qualificatif d'imposture, premièrement parce qu'elle fait semblant d'avoir découvert des faits qui étaient connus de tout temps et ne pouvaient pas ne pas l'être, et deuxièmement et surtout parce qu'elle s'attribue des fonctions en fait spirituelles et se pose pratiquement en religion.

Il arrive que l'homme commette habituellement et aveuglément des erreurs qui se répètent automatiquement, il le fait parce qu'il porte en lui-même, dans son subconscient, des erreurs à base d'amour-propre ou des traumatismes ; or pour se guérir l'homme doit détecter ces complexes et les traduire en formules claires, il doit donc devenir conscient des erreurs subconscientes et les neutraliser au moyen d'affirmations opposées ; s'il y parvient, ses vertus seront d'autant plus lucides. C'est en ce sens que Lao-Tseu a dit : « Sentir une maladie c'est ne plus l'avoir ».

Ce qui est nouveau dans la psychanalyse et qui en fait la sinistre originalité, c'est le parti pris de réduire tout réflexe ou toute disposition de l'âme à des causes mesquines et d'exclure les facteurs spirituels, d'où la tendance bien notoire de voir de la santé dans ce qui est plat et vulgaire, et de la névrose dans ce qui est noble et profond.

L'homme ne peut échapper ici-bas aux épreuves et aux tentations, la psychanalyse au lieu de lui permettre de tirer le meilleur parti de son déséquilibre naturel et en un sens providentiel - et le meilleur parti est ce qui profite à nos fin dernières - tend au contraire à réduire l'homme à un équilibre amorphe, un peu comme si on voulait éviter à un jeune oiseau les angoisses de l'apprentissage en lui coupant les ailes. Analogiquement parlant, quand un homme s'inquiète d'une inondation et cherche le moyen de lui échapper, la psychanalyse dissoudra l'inquiétude et laissera le patient se noyer ; ou encore, au lieu d'abolir le péché, elle abolira la mauvaise conscience, ce qui permet d'aller sereinement en enfer. Ce n'est pas à dire qu'il n'arrive jamais qu'un psychanalyste découvre et dissolve un complexe dangereux sans pour autant ruiner le patient ; mais c'est du principe qu'il s'agit ici, dont les périls et les erreurs l'emportent sur les avantages aléatoires et les vérités fragmentaires.

Le crime spirituel et social de la psychanalyse est donc d'usurper la place de la religion ou de la sagesse qui est celle de Dieu, et d'éliminer de ses procédés toute considération de nos fins dernières; c'est comme si ne pouvant combattre Dieu, on s'en prenait à l'âme humaine qui lui appartient et lui est destinée, en avilissant l'image divine à défaut du Prototype.

A cause de la moindre dépression causée soit par une ambiance trop trépidante, soit par un genre de vie par trop contraire au bon sens, on court chez le psychiatre dont le travail consistera ou à vous conseiller quelque péché libérateur. On ne semble pas se douter un instant qu'il n' y a qu'un seul équilibre, celui qui nous fixe en notre centre réel et en Dieu.

«Connais-toi toi-même » (Hellénisme) dit la Tradition, et aussi : « Qui connaît son âme, connaît son Seigneur » (Islam). Le modèle traditionnel de ce que devrait être, ou prétend être, la psychanalyse, est la science des vertus et des vices ; la vertu fondamentale est la sincérité, laquelle coïncide avec l'humilité, celui qui plonge dans l'âme la sonde de la vérité et de la rectitude, arrive à détecter les noeuds les plus subtils de l'inconscient. Il est inutile de vouloir guérir l'âme sans guérir l'esprit : ce qui importe donc en premier lieu, c'est de débarrasser l'intelligence des erreurs qui la pervertissent, et de créer ainsi une base en vue du retour de l'âme à l'équilibre, non à n'importe quel équilibre, mais à celui dont elle porte le principe en elle-même.

Pour Saint Bernard, l'âme passionnelle est « chose méprisable » et Maître Eckhart nous enjoint de la « haïr ». Cela signifie que le grand remède à toutes nos misères intérieures est l'objectivité vis-à-vis de nous-mêmes ; or la source, ou le point de départ, de cette objectivité se situe au-delà de nous-mêmes, en Dieu.
Ce qui est en Dieu se mire du même coup en notre propre centre transpersonnel, lequel est le pur Intellect ; c'est dire que la Vérité qui nous sauve fait partie de notre substance la plus intime et la plus réelle. L'erreur ou l'impiété, c'est le refus d'être ce que l'on est.

BRUNO LEROY.

10:53 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |