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Durant ce temps de l’Avent. (02/12/2010)

Le jour de notre baptême, nous sommes devenus temples de l’Esprit-Saint et nous avons été brûlés du feu de ce même Esprit en vue de la mission. L’image du feu est une de celles que préfère la Bible pour nous parler de la présence mystérieuse de l’Esprit de Dieu. Certes, elle a de quoi inquiéter car le feu consume, détruit. Mais les espaces ravagés par le feu ne se révèlent-ils pas ensuite particulièrement fertiles en raison de l'enrichissement des terres grâce aux résidus calcinés ? Nous pouvons établir ici un parallèle avec les effets du baptême où la flamme de l’amour de Dieu a commencé à consumer en nous le vieil homme pour que sur ses débris, l'homme nouveau puisse grandir et porter du fruit. Ce vieil homme, c'est tout ce qui en nous, n'appartient pas au Christ. C’est ce paradoxe d'un feu purificateur allié à une nouvelle fécondité qui est suggéré lorsque Jean-Baptiste associe l'eau baptismale à une flamme, source d'une moisson abondante : « Moi, je vous baptise dans l'eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas » (Cf. Evangile)

Dieu, qui n’est que Charité veut nous purifier par le feu de son amour jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à détruire en nous et qu’Il soit notre béatitude. C'est nous qui déterminons, par notre attitude intérieure d’accueil ou de refus de la grâce, comment nous allons vivre sous ce regard d'amour qui est un feu incandescent. Il s’agit donc de consentir à la destruction en nous du vieil homme pour que puissent germer et grandir les valeurs du Royaume. Nous convertir c’est consentir à cette épreuve du feu en nous. Et Jean-Baptiste nous rappelle qu’il y a urgence : « Convertissez-vous car le Royaume des cieux est tout proche ».

Quelles sont ces valeurs du Royaume apportées par le Seigneur et qu’il veut faire grandir en nous pour porter un fruit de vie ?
Tout d’abord, l’authentique justice fondée non pas sur les apparences et l’ouï-dire mais sur la vérité : « Il ne jugera pas d'après les apparences, il ne tranchera pas d'après ce qu'il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays » (Cf. 1ère lecture).
Ensuite, la paix véritable, œuvre du Messie, qui transforme la nature et agit sur le cœur des hommes : « Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse auront même pâturage, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra, sur le trou de la vipère l'enfant étendra la main » (Cf. 1ère lecture). Cette paix rassemblera juifs et païens, et plus largement tous les hommes de toutes langues, peuples et nations, dans la louange d’un même Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ : « Ainsi, d'un même cœur, d'une même voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Cf. 2ème lecture).
A la paix, ajoutons l’espérance dans la persévérance et la consolation que donnent les Ecritures, où l’homme trouve tout ce que Dieu a voulu révéler pour son salut : « Tout ce que les livres saints ont dit avant nous est écrit pour nous instruire, afin que nous possédions l'espérance grâce à la persévérance et au courage que donne l'Écriture » (Cf. 2ème lecture).
Enfin, une existence vécue en portant un fruit de charité, à l’image de celle de Jean-Baptiste.

« Durant ce temps de l’Avent, puissions-nous nous laisser embraser par le Feu de l’Esprit pour devenir nous-mêmes dans le Christ des torches vivantes de charité, des témoins vivants de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Ce sera la manière la plus belle et la plus féconde de préparer les chemins du Seigneur dans le cœur de ses enfants. »


Frère Elie.

11:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |