Fêtes religieuses : le ministre et les "laïcards" de Bruxelles. (24/01/2011)
Par Philippe Clanché
On a oublié les fêtes chrétiennes dans un agenda européen. Laurent Wauquiez, ministre chargé des affaires européennes, dénonce, au delà de la bourde, un climat de négation de l'Histoire.
La Commission européenne a distribué aux lycéens et étudiants de l'Union européenne un agenda 2010-2011. On peux y trouver mention des fêtes majeures des traditions juive, musulmane, sikh, bouddhiste... sans oublier la celtico-commerciale Halloween. Mais surprise, au 25 décembre, on ne trouve que l'image d'un sapin. Et rien à Pâques.
Nos eurocrates ont oublié les fêtes chrétiennes et notre ministre est « en colère ». « On ne doit pas laisser passer cela . Cet oubli représente une Europe que je n'aime pas, et qui ne s'assume pas. »
Renseignement pris auprès de la Commission, il s'agirait d'un oubli. Et le président Barroso a reconnu l'erreur de ses services. Appréciant l'aveu, Laurent Wauquiez va plus loin. « Je dénonce cette difficulté de l'Europe à assumer son identité, laquelle est en partie chrétienne. Notre Union a une histoire commune, une culture commune qu'elle ne peut nier », affirme le ministre qui parle de « l'Europe des clochers ».
Fallait-il donc évoquer les fêtes religieuses sur cet agenda ? Certains eurocrates, quand la polémique a éclaté, avaient proposé de supprimer à l'avenir toutes références de cette nature, histoire d'éviter les polémiques et les questions qui font réfléchir.
CHRISTINE BOUTIN
Laurent Wauquiez refuse l'argument. « Ces fêtes sont notre histoire commune, notre patrimoine commun. L'aventure européenne ne débute pas après la seconde guerre mondiale », dit le ministre qui déplore également que les anecdotes qui émaillent l'Agenda évoque bien plus la sagesse de Gandhi ou l'agriculture latino-américaine que les les riches heures du Vieux Continent.
Et à ceux qui voudraient mettre en avant les convictions personnelles du ministre, chrétien et héritier politique du très catholique Jacques Barrot au Puy-en-Velay (1), il répond en indiquant qu'il est le seul membre du gouvernement à parler arabe et qu'il a suivi une partie de ses études dans un pays musulman.
Sans vouloir faire la révolution dans les institutions européennes, Laurent Wauquiez demande à la Commission d'apporter un correctif. « Que cela serve de leçon », assène-t-il pour faire comprendre qu'une conception étroite et mesquine d'une laïcité qui tourne à l'anti-christianisme, ne passera plus inaperçue aux yeux du gouvernement.
Le lièvre avait été soulevé par Christine Boutin le 23 décembre. Mais la France était alors sous la neige et le soufflet médiatique n'a jamais pris. La présidente du Parti chrétien démocrate a même lancé une pétition, repris par les canaux catholiques identitaires. Pour une fois, la virulente ex-ministre a été entendue par le gouvernement.
L'affaire resurgit aujourd'hui alors que d'autres pays encore très catholiques - l'Italie, la Pologne - montent au créneau. Avant de s'exprimer publiquement sur l'affaire, le ministre a attendu des réponses de Bruxelles. Lesquels furent longues à venir et pas uniquement parce qu'il n'est jamais facile de communiquer sur un raté.
A la Commission européenne, personne n'a travaillé durant 15 jours pour cause de trêve des confiseurs : le très païen Nouvel an et... Noël. Vous savez cette histoire de sapin qui donne des congés...
Source : Témoignage Chrétien.
19:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |