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IL NE SORT PLUS DE CHEZ LUI. (27/03/2011)

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Il ne sort plus de chez lui,
Le téléphone ne peut le déranger,
Il demeure toujours muet.
 
Il ne sort plus de chez lui,
Ainsi les voisins ne sauront pas,
Il ne fait presque pas de bruit,
Les voisins ne devineront rien de sa vie.
 
Il fait parfois ses courses aux heures,
Où le monde travaille pour son bonheur,
Puis, il rentre vite dans son antre,
Pour que les voisins n'entendent pas chanter
Son ventre affamé...
 
Il s'endort sur le canapé de sa solitude,
Ses yeux trahissent une douloureuse lassitude,
Il ne sort plus de chez lui,
Depuis que ses mains ne servent à rien.
Pour du boulot, il verra bien demain.
 
Dans cette aventure sa femme,
Ne lui a pas tenu la main,
Elle est partie pour un autre destin,
Avec les enfants au petit matin.
 
D'ailleurs il ne saurait plus donner d'amour,
Lui qui se déteste tant depuis que son âge,
A sonné le glas du chômage.
 
Ce n'est pas facile de retrouver,
Et surtout de reconstruire une existence,
Bousillée par les lois économiques,
Des années de labeur parties en fumée,
Sans parler de ceux qui prétendaient l'aimer.
 
Que reste-t-il dans cette putain de société,
L'augmentation des prix n'augmente pas ses indemnités,
Il ne peut rester enfermer à gémir sur son passé,
Il faut se remettre debout ou se tuer,
Là est la question fondamentale.
 
C'est décidé il ira puiser ses forces,
Dans l'ignorance de ce que peuvent penser,
Les autres qui ne sont pas passés sur ce chemin.
Et puis, il goûtera le vent aux parfums mystérieux,
Il s'extasiera devant l'éclatement d'une rose,
Se régalant de joie aux rayons de lumière.
 
Qu'importe les tares de notre monde immonde,
Il scintille en son sein les plus subtiles émeraudes.
Oui, il a décidé que les petites joies quotidiennes,
Assemblées au fil du temps lui fera connaître le bonheur vraiment,
Une sorte d'Espérance de combattant.
 
L'avenir aura le visage qu'il lui donnera,
Un sourire enfanté aux passants qui ne font que passer,
Un éclat de rire pour une blague racontée,
Le fera surgir de sa léthargie sociétale,
Où le travail seul semble recommandable,
Mais qu'ont-ils fait de cette valeur,
Ces assoiffés du pognon ces chacals de malheur.
 
Point n'est besoin d'épouser les délires d'une société,
Pour se sentir exister,
Il suffit dans sa peau de mettre du bon sens,
Pour devenir guerrier d'une soudaine espérance,
Une paix intérieure telle une réjouissance.
 
Bien-sûr, la situation reste dans le même état qu'autrefois,
Mais la façon de l'aborder et de la regarder est différente,
Elle met de la chaleur dans les plaies,
Et une liberté d'esprit de ne pas vouloir être jugé par autrui,
C'est la notion du respect, de la dignité et de la force des projets.
Ne pas être un mouton bêlant face à une situation non voulue.
 
Il sort désormais de chez lui pour aider ses voisins,
Leur montrer que la solidarité est une pépite à partager,
Il s'occupe des autres et s'oublie si souvent,
Les malheurs sont plus grands vécus par les autres.
 
Il se croyait seul à tourner dans sa tête,
Et s'aperçoit que d'autres ne veulent plus même tourner,
Ils veulent sombrer définitivement sombrer,
Dans les abîmes de leur présent imparfait.
 
Il faut les soutenir pour qu'ils ne coulent pas,
Se dit-il dans sa conscience élargie,
Où les joies et les pleurs ont cheminés,
Pour laisser place à un vrai bonheur,
Celui d'aimer et d'être aimé,
N'est-il pas plus authentique vérité ?
Pour avancer et faire avancer cette société,
Loin du paraître impalpable.
 
Bruno LEROY.

20:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |