LE CPE OU LE RESPECT DE LA DÉMOCRATIE. (19/03/2006)
Le CPE est censé être un contrat à durée indéterminée (CDI), réservé aux salarié(e)s de moins de 26 ans, dont la période d’essai est portée à deux ans. Durant cette période, l’employeur est autorisé à licencier sans motif et, dans les premiers mois, sans préavis et sans la prime de précarité de 10 %. Enfin, il entraîne encore plus d’exonérations de charges sociales pour les patrons pendant trois ans.
Ce contrat est une mesure de précarisation de plus pour la jeunesse déjà victime du chômage et de la pauvreté. Mais en faisant pression sur la jeunesse salariée, il fait également pression sur l'ensemble du salariat en mettant en concurrence les différentes classes d’âge. C’est une des pires mesures de régression prises par le gouvernement. Celui-ci l’a bien compris et a décidé d’en accélérer le processus de vote, voire même de passer en force en utilisant l’article 49.3.
Les manifestations d’aujourd’hui ont concrétisé une mobilisation qui n’était pour l’instant presque que virtuelle et médiatique.
Cette mobilisation doit également être l’occasion de construire des propositions alternatives pour combattre la précarité. La relance de la consommation, la limitation des emplois précaires, les emplois-jeunes ne sont pas des solutions.
La redistribution du temps de travail et des richesses en est une. Et non d'exercer des violences gratuites qui déconstruisent toutes idées de voir progresser le dialogue social.
Que l'on soit pour ou contre le CPE, rien ne justifie le fait d'empêcher certains étudiants à reprendre les cours. Dans une démocratie, l'avis de chacun doit être respecté !
Et surtout, rien ne justifie l'usage de la violence dont chacun sait qu'elle est une négation de la liberté des citoyens qui défendent leur avenir en son nom. Le paradoxe est là, dans le non-respect des idées divergentes, dans une utilisation démesurée de cette violence pour parvenir à ses fins. Jeunes de France ne vous laissez pas manipuler par des mouvances politiques extrêmes. Ayez vos propres convictions en respectant celles des autres et en instaurant un dialogue constructif sur votre devenir professionnel.
Je respecte profondément vos inquiétudes mais n'en faite point un objet de politisation et de récupération. Seule, une démarche apaisée portera ses fruits. On peut être militant d'une juste cause sans pour autant devenir un casseur ou un délinquant.
La force de résistance passive vous donnera raison !
Bruno LEROY.
13:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |