AIMONS-NOUS VRAIMENT NOS JEUNES ? (29/03/2006)
Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.
Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.
Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.
Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.
Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.
Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.
Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse,il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.
Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures. Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.
Bruno LEROY.
11:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (6) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Tout à fait d'accord avec toi Bruno. Nos jeunes ont beaucoup besoin de pardler, donc ont un besoin vital d'avoir une oreille attentive pour écouter.
Je le vis constamment à la maison. J'ai un fils de 24 ans. Depuis tout petit c'est quelqu'un qui a besoin qu'on l'écoute. Peit nj'avais avec lui des moments où il ouvrait son coeur avec moi. Nous avions des instant très fort. C'est dans ces moments forts qu'il a découvert petit à petit son histoire (c'est un enfant adopté).
Maintenant encore il parle beaucoup et même parfois il nous saoule. Mais les jours où il ne dit rien nous nous inquiètons avec mon mari, c'est qu'il y a un problème. Alors nous essayons de le faire parler.
Oui nos jeunes ont besoin d'une oreille attentive à la maison d'abord. La famille est faite pour cela.
D'ailleurs comme nous parlons beaucoup tous les deux, son adoption n'a jamais posé problème. Il n'a pas de dire même pour le boulot, qu'il est adopté et Mexicain.
Voilà Bruno, je voulais de partager mon expérience. Surtout que mon fils s'adresse plus facile à moi.
Avec mon soitien etoute mon amitié. Josiane
Écrit par : Josiane | 29/03/2006
Ce père de famille s'en mord les doigts maintenant, mais il est trop tard... il a compris trop tard.
Un père et une mère sont importants pour les jeunes.
D'ailleurs, les orphelins placés dans des institutions manqueront jusqu'à la fin de leur vie de leurs parents.
Ils resteront marqués et évolueront différemment des autres. Il y aura toujours un vide en eux qu'ils ne pourront pas combler. Il faut voir qu'à notre époque on manque d'éducateurs et de psychiatres...
Écrit par : elisabethleroy | 29/03/2006
Comme cela est juste et finement analysé. Je l'ai vérifié plusieurs fois, notamment auprès de jeunes dont les parents sont medecins ou chirurgiens. Beaucoup de jeunes aussi mangent toujours tout seuls chez eux parce qu'il n'y a pas d'horaires pour les repas à la maison à cause du travail des parents. Chacun se débrouille, cherche dans le frigo ce qu'il peut et mange face à la télévision. Donc, aucun dialogue.Les enfants grandissent et les parents nes'en aperçoivent pas. Pire, ils disent cette expression que je trouve horrible: "On n'en a pas profité."
En novembre dernier, j'étais à la rencontre nationale de l'ACI (action catholique des milieux indépendants) à Clermont Ferrand, une jeune permanente de la JIC (Jeunesse Indépendante Chrétienne) interpellait vivement les adultes en disant à une table ronde: "Quand est-ce que vous, les parents, allez-vous vous intéresser à nous en dehors de nos notes scolaires et de la réussite à nos examens?"
ça me rappelle le tragique destin de ce jeune qui se passionnait pour le théàtre. Son père n'avait pas prévu cela pour la carrière de son fils et pour sa réputation de père. Ce jeune s'est suicidé. Vous avez reconnu l'histoire du "Cercle des poètes disparus".
Aimons les jeunes.
Écrit par : thierry | 29/03/2006
Comme cela est juste et finement analysé. Je l'ai vérifié plusieurs fois, notamment auprès de jeunes dont les parents sont medecins ou chirurgiens. Beaucoup de jeunes aussi mangent toujours tout seuls chez eux parce qu'il n'y a pas d'horaires pour les repas à la maison à cause du travail des parents. Chacun se débrouille, cherche dans le frigo ce qu'il peut et mange face à la télévision. Donc, aucun dialogue.Les enfants grandissent et les parents nes'en aperçoivent pas. Pire, ils disent cette expression que je trouve horrible: "On n'en a pas profité."
En novembre dernier, j'étais à la rencontre nationale de l'ACI (action catholique des milieux indépendants) à Clermont Ferrand, une jeune permanente de la JIC (Jeunesse Indépendante Chrétienne) interpellait vivement les adultes en disant à une table ronde: "Quand est-ce que vous, les parents, allez-vous vous intéresser à nous en dehors de nos notes scolaires et de la réussite à nos examens?"
ça me rappelle le tragique destin de ce jeune qui se passionnait pour le théàtre. Son père n'avait pas prévu cela pour la carrière de son fils et pour sa réputation de père. Ce jeune s'est suicidé. Vous avez reconnu l'histoire du "Cercle des poètes disparus".
Aimons les jeunes.
Écrit par : thierry | 29/03/2006
Nous prenons bien trop souvent, et à tort, l'évolution de la société comme excuse ... Je m'explique. On se dit : "c'est comme ça, on n'a pas le choix, il faut toujours courir ..."
Du coup, les enfants, on les croise ... On les voit à peine, on se parle par textos, par petits mots laissés en langage sms sur la porte du frigo ....
L'enfant lui-même se sent adulte, car livré à lui-même. Et bien souvent chez ces enfants, il en découle une anxiété dramatique. Ils se sentent seuls, face à un monde qu'ils ne connaissent pas, qu'ils ne maîtrisent pas.
Difficile de faire face ... Mais comment faire ? Papa travaille et va rentrer tard, maman va rentrer pour dîner mais elle sera fatiguée, énervée ... Donc pas de temps pour les devoirs, pour les petits câlins ...
"Allez, tiens, aujourd'hui c'est samedi, alors pour la peine je vous achète ce que vous voulez." Chouette se disent les parents : on a la conscience tranquille. On leur achète ce qu'ils veulent, alors c'est bien qu'on les aime ...
AIMER .... Il ne fait jamais employer ce mot à la légère. Même si le verbe aimer évoque les sentiments, il faut savoir que ces sentiments eux-mêmes sont générés par l'écoute, le partage, la compréhension, le temps passé ensemble .... Ecouter c'est être attentif, répondre à des besoins sans forcément avoir une emprise totale sur ses enfants ; c'est savoir prendre le temps de les guider vers le monde d'adulte qui les attend. Si nous, parents, ne remplissons pas cette tâche Ô combien importante et essentielle, alors comment grandirons nos enfants ? Comment affronteront-ils leur futur ? Quelles idées auront-ils du monde dans lequel ils vivent ? Un enfant est un petit être pur qui ne demande qu'à grandir entouré d'amour et d'écoute ... Sachons être de vrais parents pour nos enfants.
Écrit par : Stéphanie | 30/03/2006
J'ajouterais que le silence est violence... tout simplement.
Écrit par : elisabethleroy | 31/03/2006