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J'ai de la peine à dire non. (04/04/2006)

J'ai de la peine à dire non. Pourquoi ? Comment exprimer mon refus?


Voilà probablement une question que pas mal de personnes se posent et à laquelle il est difficile d'apporter une réponse.

J'ai une proposition à vous faire. Imaginez l'espace de quelques minutes que je refuse de répondre à votre question. Fermez les yeux et faites confiance à vos impressions. Laissez émerger les émotions, les sensations... Peut-être ressentez-vous de la tristesse, de la colère, de la déception...

Et maintenant vous me faites part de toutes ces émotions et sensations avec toute l'intensité nécessaire! Exemple: "Quel culot! Mais pour qui il se prend! En tout cas..." Voilà un exemple de colère clairement exprimée et sans ambiguïté.

Mais revenons à la question initiale. Dire non c'est prendre des risques, par exemple de ne plus être apprécié, de se voir étiqueté de mauvais caractère, d'être mis de côté. Ça y est le mot est lâché: "mis de côté". C'est bien là la peur que chacun de nous traverse au moment où il s'agit de dire non. Pourtant dire non est parmi les choses les plus importantes qui soient.

Pourquoi dire non? Tout simplement parce que cela permet de me faire respecter et de me respecter, de m'affirmer, d'affirmer ma différence en respectant celle des autres. Dire non, c'est faire respecter mon territoire physique et psychique.

Il se trouve que cette difficulté à s'affirmer, à dire non, s'enracine dans notre plus tendre enfance. Avoir fait l'expérience très tôt dans sa vie de se taire, de ne pas exprimer ce que l'on ressent, va progressivement entraîner l'enfant dans le monde du silence. Celui-ci, pour des raisons de survie, acceptera de se taire pour obtenir le minimum d'amour dont il a besoin. Le prix qu'il aura à payer de son silence plus tard, à l'âge adulte, sera celui de la timidité, de la peur du lien, de la peur de l'autre. L'autre (à savoir toute personne ressentie comme figure d'autorité: papa, maman, professeur, copain, etc.) étant vécu inconsciemment comme le censeur.

Mais alors, me direz-vous, comment dire non? C'est d'abord créer un lien avec mon interlocuteur en le regardant et en le reconnaissant comme une personne. C'est m'affirmer sans agressivité. C'est dire clairement mes besoins et entendre ceux de l'autre. C'est avoir la capacité de négocier; c'est-à-dire: jusqu'où suis-je prêt à céder du terrain sans me sentir envahi.

Dès lors, bon courage sur le chemin de l'affirmation.

Daniel Pône, analyste transactionnel en formation clinique.

11:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |