Qu’est-ce qu’une bonne estime de soi ? (21/04/2006)
Pourquoi ce sujet nous concerne-t-il tant ?
L’estime de soi est un aspect central tant chez l’individu « normal » que chez le sujet dépressif, schizophrène ou boulimique. Car elle est un indicateur, une sorte de tableau de bord de notre état psychologique, émotionnel, comportemental. L’estime de soi est fluctuante, elle résulte à la fois du regard que je porte sur moi et de ce que j’imagine être le regard des autres sur ma personne. C’est un « sociomètre » qui n’aurait pas grand sens si nous étions seuls au monde. Il signifie que nous sommes des animaux sociaux, que nous nous soucions de notre place parmi les autres.
Vouloir s’affranchir du jugement d’autrui est donc illusoire ?
Oui. Parce que l’estime de soi est la résultante de deux compétences propres à l’humain. Premièrement, nous sommes dotés d’une conscience réflexive, c’est-à-dire de la capacité à s’interroger sur soi. Pour le meilleur, et pour le pire : certains se noient dans une introspection trop douloureuse. Deuxièmement, nous sommes capables d’empathie : nous mettre à la place de l’autre, imaginer ce qu’il ressent face à nous. Là encore, c’est une richesse, mais aussi la source de dérapages possibles : être dans l’hypersensibilité au jugement d’autrui jusqu’à en devenir un peu paranoïaque – « Tiens, il a été un peu froid… Pourquoi ne m’a-t-il pas dit bonjour ? Il m’en veut, c’est sûr… » De fait, on ne peut pas ne pas tenir compte du jugement d’autrui, à moins d’une grande sagesse ou d’une grande folie. Le tout est d’en faire bon usage.
Qu’est-ce qu’une bonne estime de soi ?
Qu’elle soit haute ne suffit pas. Elle doit aussi être stable, capable de résister au désamour, à l’échec. Être harmonieuse, équitablement répartie entre l’apparence physique, la réussite professionnelle, l’affection des amis, nos talents propres. Être évaluée sur un référentiel personnel : que je me sente progresser en me comparant à moi-même, et pas seulement en surveillant ce que font les autres ou en cherchant leur approbation. Certains peuvent avoir une grande estime de soi, se montrer sûrs d’eux, mais être très fragiles, car ils auront essentiellement misé sur la reconnaissance des autres. Ces personnalités narcissiques ne supportent pas de ne pas être les préférées, les plus fortes. Elles mettent en place des mécanismes de défense tels que l’agressivité et la mauvaise foi, et sont vulnérables aux revers et aux traversées du désert.
Comment progresser ?
L’idée n’est pas d’avoir « zéro défaut », mais de ne plus transformer ses complexes en obsessions. D’être capable de constater ses faiblesses sans s’en vouloir ni s’en punir, et de travailler tranquillement à les faire évoluer, sans oublier ses qualités. Il y a deux manières d’améliorer son estime de soi : en travaillant le lien à soi et le lien aux autres. La première passe par une chose à la fois très simple et très compliquée : l’acceptation de soi. Ce n’est pas de la résignation, c’est la capacité de faire avec ce que l’on est. Elle ne remplace pas l’action, mais la rend plus efficace. Ensuite, on progresse par le « jardinage de soi », des petites initiatives mises bout à bout, comme cesser de prétendre aller bien quand on va mal, essayer la sincérité et constater que l’on n’en est pas moins aimé. Pour développer son lien avec les autres, il faut apprendre à faire bon usage de leur regard sur nous, savoir admettre que leur désapprobation nous atteint, savoir entendre les compliments et les démonstrations d’amitié. Cultiver l’estime de soi est un travail de longue haleine, voire de toute une vie. Mais la pratique régulière est vite payante : les grands voyages sont faits de petits pas.
L’estime de soi est un aspect central tant chez l’individu « normal » que chez le sujet dépressif, schizophrène ou boulimique. Car elle est un indicateur, une sorte de tableau de bord de notre état psychologique, émotionnel, comportemental. L’estime de soi est fluctuante, elle résulte à la fois du regard que je porte sur moi et de ce que j’imagine être le regard des autres sur ma personne. C’est un « sociomètre » qui n’aurait pas grand sens si nous étions seuls au monde. Il signifie que nous sommes des animaux sociaux, que nous nous soucions de notre place parmi les autres.
Vouloir s’affranchir du jugement d’autrui est donc illusoire ?
Oui. Parce que l’estime de soi est la résultante de deux compétences propres à l’humain. Premièrement, nous sommes dotés d’une conscience réflexive, c’est-à-dire de la capacité à s’interroger sur soi. Pour le meilleur, et pour le pire : certains se noient dans une introspection trop douloureuse. Deuxièmement, nous sommes capables d’empathie : nous mettre à la place de l’autre, imaginer ce qu’il ressent face à nous. Là encore, c’est une richesse, mais aussi la source de dérapages possibles : être dans l’hypersensibilité au jugement d’autrui jusqu’à en devenir un peu paranoïaque – « Tiens, il a été un peu froid… Pourquoi ne m’a-t-il pas dit bonjour ? Il m’en veut, c’est sûr… » De fait, on ne peut pas ne pas tenir compte du jugement d’autrui, à moins d’une grande sagesse ou d’une grande folie. Le tout est d’en faire bon usage.
Qu’est-ce qu’une bonne estime de soi ?
Qu’elle soit haute ne suffit pas. Elle doit aussi être stable, capable de résister au désamour, à l’échec. Être harmonieuse, équitablement répartie entre l’apparence physique, la réussite professionnelle, l’affection des amis, nos talents propres. Être évaluée sur un référentiel personnel : que je me sente progresser en me comparant à moi-même, et pas seulement en surveillant ce que font les autres ou en cherchant leur approbation. Certains peuvent avoir une grande estime de soi, se montrer sûrs d’eux, mais être très fragiles, car ils auront essentiellement misé sur la reconnaissance des autres. Ces personnalités narcissiques ne supportent pas de ne pas être les préférées, les plus fortes. Elles mettent en place des mécanismes de défense tels que l’agressivité et la mauvaise foi, et sont vulnérables aux revers et aux traversées du désert.
Comment progresser ?
L’idée n’est pas d’avoir « zéro défaut », mais de ne plus transformer ses complexes en obsessions. D’être capable de constater ses faiblesses sans s’en vouloir ni s’en punir, et de travailler tranquillement à les faire évoluer, sans oublier ses qualités. Il y a deux manières d’améliorer son estime de soi : en travaillant le lien à soi et le lien aux autres. La première passe par une chose à la fois très simple et très compliquée : l’acceptation de soi. Ce n’est pas de la résignation, c’est la capacité de faire avec ce que l’on est. Elle ne remplace pas l’action, mais la rend plus efficace. Ensuite, on progresse par le « jardinage de soi », des petites initiatives mises bout à bout, comme cesser de prétendre aller bien quand on va mal, essayer la sincérité et constater que l’on n’en est pas moins aimé. Pour développer son lien avec les autres, il faut apprendre à faire bon usage de leur regard sur nous, savoir admettre que leur désapprobation nous atteint, savoir entendre les compliments et les démonstrations d’amitié. Cultiver l’estime de soi est un travail de longue haleine, voire de toute une vie. Mais la pratique régulière est vite payante : les grands voyages sont faits de petits pas.
09:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |