RESPECT DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE. (23/04/2006)
Depuis 1995, l'Unesco a déclaré le 23 avril comme Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, un jour symbolique qui met à l'honneur les livres et la lecture, mais aussi le respect des auteurs à une époque où la piraterie effrénée et l'application insuffisante des lois sur le droit d'auteur menace la création.
Une journée symbolique pour le livre et la lecture
La Journée mondiale du livre et du droit d'auteur trouve son origine en Catalogne où il est coutume d'offrir, le jour de la Saint-Georges, des roses et des livres aux personnes comme symbole combiné de l'amour et de la culture. Le 23 avril est aussi une date particulière pour la littérature car il s'agit du jour anniversaire de la disparition de Cervantès, de Shakespeare et d'Inca Garcilaso de la Vega, mais aussi la naissance de grands écrivains tels que Maurice Druon, Haldor K. Laxness, Vladimir Nabokov, Joseph Pla ou Manuel Mejia Vallejo.
C'est donc une date doublement symbolique que L'Unesco a choisie pour promouvoir dans le monde entier la lecture, l'industrie éditoriale et la protection de la propriété intellectuelle. Plus largement, ce jour devient un plaidoyer général pour l'échange, la connaissance, le respect et la tolérance en mettant à l'honneur le livre, depuis toujours instrument le plus puissant de diffusion de la connaissance et facteur d'enrichissement culturel.
Le livre : un produit, une industrie, un vecteur culturel
Le livre reste en effet aujourd'hui un ciment essentiel du tissu éducatif et culturel d'une société. Cependant, il s'agit d'un produit double et complexe, à la fois marchandise et oeuvre de l'esprit, produit industriel et fragment du patrimoine immatériel de l'humanité, moteur d'une vaste chaîne d'activités, professionnelles ou non, importante pour le développement économique, social et culturel de l'ensemble des pays du monde. Pourtant pour le directeur général de l'Unesco, c'est aujourd'hui la dimension linguistique qui semble s'imposer, selon lui "le livre est en effet, aussi, un outil d'expression qui vit par la langue et dans la langue. Chaque publication est créée en utilisant une langue déterminée, choisie par l'auteur à partir de considérations complexes, et s'adresse à un lectorat dont les compétences linguistiques sont clairement identifiées. Ainsi, un livre est écrit, produit, échangé, utilisé et apprécié dans un cadre linguistique déterminé." Des questions se posent alors quant au rapport entre édition et diversité linguistique mondiale. Comment surpasser les barrières linguistiques pour faciliter les échanges et l'accès de tous à l'éducation ? De même, la problématique du droit d'auteur demande aujourd'hui une vraie réflexion commune dans tous les pays du monde.
La défense du droit d'auteur… parce qu'un écrivain ne vit pas que d'eau fraîche…
Engagé à promouvoir la protection par le droit d'auteur dès ses premiers jours, l'Unesco tente aussi avec cette journée de nourrir le débat international sur la lutte contre la piraterie et la nécessité de maintenir un juste équilibre entre intérêts des auteurs et intérêts du public tout en protégeant l'accès de tous à la connaissance et à l'information. Dans des sociétés qui n'hésitent pas à dépenser des mille et des cents pour n'importe quelle frivolité à la mode, cette journée sera l'occasion pour les créateurs de souligner l'urgence de valoriser leur travail et de rappeler que l'écriture est le fruit d'un effort et doit être rémunérée comme tel. Si les révolutions technologiques lancent aujourd'hui un défi aux auteurs et aux juristes, des perspectives de développements équitables doivent être trouvées, c'est pourquoi l'Unesco mène dans le cadre de l'Alliance globale pour la diversité culturelle, des projets pour l'information, la formation et la recherche en droit d'auteur.
Une journée d'action mondiale
Depuis son lancement, la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur connaît un succès qui ne se dément pas. Chaque année, les acteurs du milieu littéraire, auteurs, éditeurs, libraires, éducateurs et bibliothécaires, institution publique et privées, organisation non gouvernementale et médias se mobilisent pour participer à cette fête mondiale.
En Italie tout d'abord, de nombreux événements seront organisés à Turin, désignée 'Capitale mondiale du livre 2006'. Ce 23 avril, les théâtres, salons, cafés historiques, rues et places de la ville s'animeront de spectacles gratuits mettant en scène des personnalités natives de la ville, avant un grand concert des groupes pop ou rock les plus populaires d'origine turinoise.
Dans d'autres pays les activités s'enchaîneront aussi, comme au Caire où le ministre égyptien de l'Intérieur organise un grand séminaire sur les droits de propriété intellectuelle, ou au Québec où de nombreux rencontres et débats seront organisés autour de la promotion d'écrivains canadiens et sur le thème du rapport entre le livre et Internet.
En France, les boutiques Maxilivres se placent à nouveau sous le signe de la solidarité et organisent du 29 mars au 25 avril une collecte de fonds pour soutenir l'association 'Culture et développement' qui oeuvre pour l'accès à la culture et au livre en Afrique. En l'espace de deux ans, grâce aux dons réalisés par cette opération dans le cadre de la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, près de 10.000 livres ont déjà rejoint les fonds des bibliothèques sénégalaises permettant de soutenir à la fois l'édition africaine, l'économie du livre et les structures existantes. Enfin, cette journée sera aussi l'occasion de la remise du 11e prix Chronos de littérature, pour lesquels pendant cinq semaines, plus de 32.500 jurés de 4 à 94 ans, ont voté en France et dans 12 pays étrangers.
Partout dans le monde, le 23 avril sera un jour incontournable pour tous les amoureux du livre et de la littérature !
( Source : EVENE ).
13:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |