Je me dis que le Paradis est souvent sur Terre. (15/03/2013)
Mes évasions sont tellement ancrées en mon âme que j’en oublie presque les dates de mes départs.
En effet, je prépare mon sac de voyages spirituels, pour faire retraite. Me laisser envahir par ce silence puissant chuchotant des mots aux parfums de poésie. Jamais de murmures qui vous épuisent jusqu’à l’acédie.
Le cœur est alors branché instantanément sur le chant des oiseaux, le bruissement du vent et le sourire des arbres qui m’invitent à vivre avec davantage de hauteurs.
La méditation me recentre dans ma propre conscience souvent mal-menée par l’agitation des semaines.
Et bien-sûr, dans ces profondeurs de l’être, le dialogue mental jaillit comme une évidence, c’est ce que nous appelons familièrement, la prière. Oui, mais quelle prière ?
Pas la prière individualiste demandant un confort personnel. Pas la prière tournée vers un nombrilisme infécond, voire névrotique car, toujours dans l’attente d’une réassurance.
Vouloir absolument obtenir la protection de Dieu par peur des événements est de l’ordre psychopathologique. Et sur ce point beaucoup d’athées ont raison de dire que le Père éternel se substitue au père terrestre, à une dimension parentale mal vécue.
Non, il faut lâcher-prise et se laisser habiter par l’Esprit saint.
Il faut se laisser malaxer par le silence dans lequel le Christ nous parle, nous appelle et nous aime.
Chaque prière devient alors Universelle pour le monde et ses plaies suintantes.
Au bout de mes deux jours de retraits, de cette société bruyante, je suis vierge intérieurement pour de nouveau écouter les autres. Les écouter vraiment !
Le silence est devenu ma nourriture, la manne sans laquelle, je serais probablement interné depuis longtemps pour dépression chronique. Chaque jour, des courriels de souffrances, des textos de douleurs et des cris à vous briser les tympans.
Évidemment, dans mes journées, je vais retrouver Dieu sans que personne ne s’en aperçoive. Je lui demande de me donner la Force d’avancer. Mais, je ne lui demande guère d’exécuter à ma place. Et pourtant, les signes qu’Il m’envoie sont des réalités tangibles de Sa Présence.
Alors, j’aime le retrouver dans le silence comme pour me baigner dans un lac calme, paisible et serein. Tout se purifie quand le Christ devient sui proche.
Et je me dis que le Paradis est souvent sur Terre sans que nous nous en apercevions.
Le Bonheur et les pleurs viennent de la même source et parfois se confondent.
La vie transporte ses marchandises de peines et de maladies, j’en sais quelque chose !
Mais dire que Dieu serait responsable de nos soucis est là un discours pervers.
C’est moi « nous » qui ne sommes pas assez proche du Dieu d’Amour dont nous parlons tant, tout en sachant que les mots sont limités. Hé oui, il n’est pas évident d’approcher avec quelques phrases l’Absolu. Seule la poésie parvient à nous en donner des bribes. Il suffit de lire des poèmes soufis pour s’en convaincre.
Il est vrai que je devais écrire un article sur le Pape François. Ce n’est que partie remise. Il ne m’en voudra pas en sachant que ce week-end, je retrouverai Saint François d’Assise dans le regard du soleil levant.
Bien Fraternellement, Bruno.
20:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |