Quelle force avons-nous face à la mort des autres ? (11/11/2013)
La mort d’un proche est toujours ressentie comme une injustice face à laquelle nous sommes impuissants.
Depuis, que je sais mon père fort malade, mon cerveau ne peut s’empêcher de visualiser des images de souffrances à n’en plus finir. Mais, ne sont-ce point mes propres douleurs angoissantes que je projette sur l’écran de mon inconscient ?
Ce ne sont certes point des métaphores poétiques qui bercent mes nuits actuellement.
La mort éventuelle des autres d’autant lorsqu’ils sont proches, nous évoque notre propre mort.
Cette finitude dont nous n’osons pas même penser lorsque la vie nous sourit.
Et pourtant, que nous soyons pauvres, riches, heureux ou malheureux, elle viendra comme un voleur. Ce que nous souhaitons, c’est ne pas trop souffrir… !
Cela est légitime, nous ne sommes plus au temps du dolorisme où il fallait retrouver les souffrances du Christ pour être en osmose spirituelle avec la théologie de la Croix..
Certes, certains pratiquent encore cette disposition d’esprit, loin de moi l’idée de les critiquer.
Quelle force avons-nous face à la mort des autres ?
Quelle force avons-nous face aux douleurs des autres ?
Il faut d’abord s’enlever de la tête que la personne malade se voit telle que vous la voyez. Elle n’imagine pas son physique diminué au point que vous pouvez le constater. Parce qu’elle vit sa pathologie de l’intérieur et non pas comme nous la saisissons extérieurement, même si cela semble insupportable à regarder.
Notre première force est d’avoir une approche humaine des symptômes ensuite, prolonger par une démarche psychologique qui nous fait appréhender la personne holistiquement, dans sa totalité de façon à ne pas la blesser par des propos mal-venus ou des gestes malsains.
Et la deuxième force, que je devrais cependant mettre au dessus de tout, par-delà monts et vallées, c’est la prière. Néanmoins, le Monde se déchristianise, se déspiritualise ou vit une spiritualité sans exigence, à bon marché.
Nous devrions nous ressaisir avant que ce ne soit nos sociétés qui partent en poussières.
Oui, notre planète meurt aussi et là aucune larme n’est versée. Les humains pensent qu’ils sont éloignés de cet Univers dans lequel ils vivent ou que d’autres s’occuperont pour eux de la mort de notre Terre et interviendront à temps. Quel laxisme, quel nihilisme mental !
Si nous avons la méditation et la prière pour contempler à l’intérieur de nous-mêmes, nous ne pouvons penser avec une telle absurdité et sommes en symbiose avec l’Univers entier.
La prière nous fait pénétrer dans le cœur de Dieu pour mieux nous glisser dans celui des Humains. Nous voyons au dedans des êtres. Oh ! Rassurez-vous, je ne suis pas devenu promptement illuminé. Ce que j’écris, je le vis depuis ma tendre enfance. Encore faut-il ne jamais se renier, ne pas abandonner ses valeurs et convictions dans les moments difficiles.
La prière anéantit les culpabilités et donne une brise de liberté au corps souffrant. Elle nous concède l’Espérance que même si le ciel est gris avec ses nuages de chagrin, la lumière est toujours présente tapie parfois dans un coin pour apparaître subrepticement lorsque le paysage devient ténébreux au point d’obscurcir nos entendements puissants de vie.
La prière est un discours intérieur adressé à l’existence tout entière. Elle peut être pleurs, cris ou joies. Elle s’adresse à la Vie. Et lorsque celle-ci s’éteint, elle devient prière pour l’éternité et pour ceux qui restent, elle est le silence d’une voix qui s’est tue à jamais. Mais, elle peut-être aussi conscience qui parle à notre conscience. Continuité de la vie par-delà la Vie.
Bruno LEROY.
16:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |