L'AMOUR EST UN ART ! (24/09/2005)
L'amour, acte révolutionnaire pour l'individu et la société, voilà qui peut surprendre ! L'amour comme acte révolutionnaire, pour l'individu mais aussi contre le système capitaliste et patriarcal.
L'amour est un art et à ce titre nécessite connaissance et effort, alors que la plupart des gens le considèrent comme un effet du hasard, une chance.
On pense habituellement que le problème essentiel est d'être aimé et non d'aimer. . On pense aussi qu'en amour l'important, c'est de trouver le bon objet et non d'avoir la faculté : deux personnes tombent amoureuses "lorsqu'elles ont le sentiment d'avoir découvert le meilleur objet disponible sur le marché, compte tenu des limitations de leur propre valeur d'échange".
Il existe également une confusion entre tomber amoureux et être amoureux. Tomber amoureux c'est laisser s'abattre le mur qui sépare les individus, c'est un miracle de soudaine intimité facilité par la consommation sexuelle. Mais ce type d'amour est éphémère, l'intimité perd son caractère miraculeux, antagonismes et déceptions reprennent le dessus.
Alors que les témoignages accablants montrent la difficulté d'aimer, on a coutume de considérer qu'il n'y a rien de plus facile et que nul n'a apprendre sur le sujet.
Or l'amour est un art qui nécessite de maîtriser la théorie et la pratique, il doit devenir la préoccupation ultime de l'individu.
L'amour est un art et à ce titre nécessite connaissance et effort, alors que la plupart des gens le considèrent comme un effet du hasard, une chance.
On pense habituellement que le problème essentiel est d'être aimé et non d'aimer. . On pense aussi qu'en amour l'important, c'est de trouver le bon objet et non d'avoir la faculté : deux personnes tombent amoureuses "lorsqu'elles ont le sentiment d'avoir découvert le meilleur objet disponible sur le marché, compte tenu des limitations de leur propre valeur d'échange".
Il existe également une confusion entre tomber amoureux et être amoureux. Tomber amoureux c'est laisser s'abattre le mur qui sépare les individus, c'est un miracle de soudaine intimité facilité par la consommation sexuelle. Mais ce type d'amour est éphémère, l'intimité perd son caractère miraculeux, antagonismes et déceptions reprennent le dessus.
Alors que les témoignages accablants montrent la difficulté d'aimer, on a coutume de considérer qu'il n'y a rien de plus facile et que nul n'a apprendre sur le sujet.
Or l'amour est un art qui nécessite de maîtriser la théorie et la pratique, il doit devenir la préoccupation ultime de l'individu.
L'homme est vie consciente d'elle-même", de sa solitude, de sa séparation, de son impuissance devant les forces de la nature et de la société". L'expérience de la séparation d'avec la nature est source d'angoisse et suscite un sentiment de honte et de culpabilité.
Dès lors comment surmonter cette séparation et trouver l'unicité ?
La première solution partielle se trouve dans les états orgiaques (abolition du moi séparé ). Les rituels dans les tribus primitives font apparaître une exaltation collective, une fusion au groupe au cours de laquelle le monde extérieur disparaît. Ces orgies sexuelles permettent d'atteindre un orgasme amenant à l'état d'extase.
Ces rituels sont admis par le groupe et ne suscitent ni angoisse, ni culpabilité.
Alors que dans une société qui a renoncé à ces pratiques, ceux qui s'y adonnent (en se réfugiant dans l'alcool ou les drogues ) se sentent encore plus angoissés quand l'expérience prend fin.
Quant à ceux qui recherchent l'orgasme sexuel pour échapper à l'angoisse de séparation, l'acte sexuel ne comble la distance entre les individus que pour un instant, ils se retrouvent ensuite avec un sentiment croissant de séparation."Toutes les formes d'union orgiaques ont trois caractéristiques : elles sont intenses, même violentes ; elles mettent en jeu la personnalité totale, esprit et corps ; elles sont transitoires et périodiques".
La seconde solution partielle se trouve dans le conformisme. L'union au groupe constitue un moyen de surmonter la séparation : "c'est une union où, dans une large mesure, le soi individuel disparaît, et dont le but est d'appartenir à la foule." Par peur d'être différent les gens veulent se conformer à un degré bien plus élevé qu'ils n'y sont contraints. Ils se contentent de manifester leur différence sur des points mineurs".
La seconde solution partielle se trouve dans le conformisme. L'union au groupe constitue un moyen de surmonter la séparation : "c'est une union où, dans une large mesure, le soi individuel disparaît, et dont le but est d'appartenir à la foule." Par peur d'être différent les gens veulent se conformer à un degré bien plus élevé qu'ils n'y sont contraints. Ils se contentent de manifester leur différence sur des points mineurs".
Dans la société capitaliste, l'égalité des individus devient une égalité d'automates, d'hommes faisant les mêmes choses, ayant les mêmes idées et les mêmes sentiments. L'égalité des femmes a ainsi été pervertie, celle-ci se paie par l'élimination des différences : la polarité des sexes est entrain de disparaître. "Le processus social requiert la standardisation de l'homme, et cette standardisation, on l'appelle "égalité".
L'union par conformisme est dictée par la routine mais suffit rarement à calmer l'angoisse de séparation. Elle concerne surtout l'esprit et peu le corps. Son seul avantage est d'être permanente.
La troisième solution partielle se trouve dans le travail créateur où la personne s'unit avec son matériau. Mais dans le système économique, le travailleur devient un appendice de la machine ou de l'organisation bureaucratique, il n'y a plus de vrai travail créateur.
L'amour est la seule solution humaine. "Le désir de fusion interpersonnelle est le plus puissant dynamisme en l'homme". L'amour est la réponse plénière au problème de l'existence mais de quel amour s'agit-il ?
Il existe des formes imparfaites de l'amour, par exemple l'union symbiotique. Il s'agit d'unions dont le modèle est la relation mère-foetus. La forme passive se trouve dans le masochisme et la forme active dans le sadisme.
L'amour n'est une activité libre que s'il consiste essentiellement à donner, non à recevoir, sinon il s'agit d'une "passion" résultant d'une motivation inconsciente.
Le don constitue la plus haute expression de la puissance : "donner est source de plus de joie que recevoir" parce qu'il exprime de vitalité.
La sphère la plus importante du don ne se situe pas dans les choses matérielles mais dans les relations humaines : donner de sa vie. Celui qui donne ainsi de sa vie"enrichit l'autre, il en rehausse le sens de la vitalité en même temps qu'il rehausse le sien propre". Dans le don, chacun est reconnaissant à l'autre de la vie qui naît pour les deux.
La capacité d'amour en tant que don, nécessite d'avoir surmonté la dépendance, le narcissisme, le désir d'exploiter et d'avoir acquis la foi en ses propres possibilités. Si ces qualités ne sont pas acquises la personne a peur de se donner, donc d'aimer.
D'autre part, le refus du don dans la relation, car pour pouvoir donner, il faut que ce don soit accepté par l'autre, comment donner à celui qui refuse ? Accepter le don, l'amour de l'autre, c'est déjà aimer, donc donner.
L'amour est sollicitude, responsabilité, respect et connaissance. "L'amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ceux que nous aimons."
Le désir d'union repose également sur un besoin biologique : l'union des pôles masculin et féminin. Le mythe des êtres androgynes primitifs est l'expression de cette recherche de l'unité perdue. Cette polarité est à la fois extérieure : recherche de l'autre pour trouver l'union, mais aussi intérieure. Au niveau physiologique, hommes et femmes possèdent des hormones du sexe opposé, psychologiquement ils sont aussi bisexués. Hommes et femmes ne réalisent leur union intérieure que par la conjonction de leur pôle masculin et féminin (pénétrer et recevoir ). Le rapprochement avec les idées de JUNG sur "l'anima" et "l'animus" est en ce domaine assez saisissant, tout comme la parenté avec des philosophies beaucoup plus lointaines : tantrisme, taoïsme, des convergences riches de perspectives apparaissent dans ce domaine des pôles intérieurs masculins et féminins.
L'amour érotique bien qu'exclusif ne saurait être un égoïsme à deux, il doit aussi comporter une dimension d'amour fraternel, pour s'ouvrir aux autres. L'amour érotique est à la fois attirance individuelle unique et aussi acte de pure volonté.
L'amour de soi ne doit pas être confondu avec le narcissisme qui représente le premier stade du développement humain, celui qui régresse à ce niveau est incapable d'aimer. L'amour de soi est souvent assimilé à l'égoïsme, celui-ci traduit-il réellement un souci de soi-même ?
En fait l'amour est indivisible, il concerne à la fois les autres et soi : "si quelqu'un est capable d'amour productif, il s'aime également, s'il ne peut aimer que les autres, il n'aime en aucune façon". La personne égoïste se hait elle-même, elle est vide et malheureuse, "avide d'arracher à la vie les satisfactions qu'elle pourrait obtenir si elle n'y faisait elle-même obstacle."
L'amour est une expérience personnelle qu'il nous appartient de réaliser par nous-mêmes.
Pour ce qui est de l'art d'aimer, ceci signifie que quiconque aspire à devenir un maître dans cet art doit commencer par pratiquer la discipline, la concentration et la patience dans chaque phase de sa vie.
La discipline ne doit pas être une règle pénible, imposée mais ressentie comme un style de vie.
Pour pratiquer la concentration, il faut apprendre à rester seul avec soi-même, c'est une conception essentielle de l'aptitude à aimer : faire le vide en soi-même. Se concentrer signifie aussi savoir écouter, "vivre pleinement dans le présent, dans le ici et maintenant, sans penser à ce que l'on fera par la suite.
Nous devons aussi avoir foi en nous-mêmes, en ce noyau immuable de notre personnalité.
Seul celui qui a foi en lui-même peut avoir foi dans les autres et dans leurs virtualités.
Enfin "pour aimer, comme pour se laisser aimer, il faut avoir le courage de juger certaines valeurs, comme étant d'importance ultime et alors de faire le saut et de tout miser sur elles."
Le système accepte toutefois une certaine dose de non-conformisme et cantonne l'amour dans un rôle marginal.
Enfin "pour aimer, comme pour se laisser aimer, il faut avoir le courage de juger certaines valeurs, comme étant d'importance ultime et alors de faire le saut et de tout miser sur elles."
Le système accepte toutefois une certaine dose de non-conformisme et cantonne l'amour dans un rôle marginal.
Dès lors si l'on prend l'amour au sérieux en le considérant comme la seule réponse rationnelle au problème de l'existence, on est forcé de conclure que des changements importants et radicaux dans la structure de la société sont indispensables pour que l'amour devienne un phénomène social, et non plus marginal, hautement individuel.
Bruno LEROY.
10:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (5) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Voilà bien un sujet de réflexion, de méditation. Je suis tout à fait d'accord avec toi / L'amour comme un don, un don total de soi à l'autre, don comme ouverture de soi vers l'autre, don comme accueil de l'autre. Mais ne faut il pas aussi échange de don, pas toujours dans le même sens ? Oui, je sais le don est gratuit, mais que cela fait mal lorsqu'on voit que l'autre le refus, le rejette.!!
Merci Bruno pour cette belle méditation que je vais reprendre dans le silence. Très fraternellement de ta pette soeur. Josiane
Écrit par : Josiane Arambel | 24/09/2005
Bonjour Bruno
Toujours des billets hautement réconfortants. Puis je t'écrire sur ton mail personnel ?
Écrit par : olivier | 27/09/2005
Cher Olivier,
Je te remercie pour ton commentaire. Tu peux m'écrire à l'adresse suivante : edukaction@club.fr
Tu peux compter sur mon entière discrétion et mon Absolu respect.
A Bientôt de te lire !
Amicalement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 28/09/2005
Chère Josiane,
Je comprends très bien la souffrance d'un être qui donne beaucoup et ne reçoit rien en retour.
Cependant, l'Amour, tel que je le conçois, est un Don de toute sa personne, de son âme sans attendre en retour...
Imagine que tu fasses un cadeau à une personne qui t'est chère et que tu attends secrètement qu'elle t'en fasse un également. La valeur du cadeau perd alors toutes significations. L'acte d'offrir perd de sa gratuité.
Je suis assez d'accord ( pour une fois ) avec Daniel Balavoine lorsqu'il chantait : Aimer est plus Fort que d'être Aimé. Cette chanson résume à elle seule la notion du Don en Amour.
La récompense qu'on puisse en attendre est pure illusion pour la simple raison que la personne n'agit pas spontanément mais, satisfait l'autre en répondant à ses attentes, pour lui faire plaisir.
C'est vrai que la situation dans un couple où la réciprocité n'est pas donnée, pose question.
Tu sais, les hommes sont tellement inhibés qu'ils ne savent plus dire " je t'aime " sans avoir le sentiment d'être ridicules.
La question qu'il faut se poser est de savoir ce qui a déclenché, le refus de partager ce Don.
L'Amour est toujours Don Absolu envers la personne qu'on Aime sans jamais attendre qu'il y ait une réponse.
Je sais, c'est difficile à digérer et pourtant, c'est l'essence même de l'acte d'aimer.
En tant qu'éducateur, il m'arrive de tout donner pour que le mec se sorte de la merde. Et bien souvent, une fois sorti de ses problématiques, le jeune t'ignore.
Cette réaction est très saine !
Sais-tu pourquoi ?
Parce que nous confondons Amour avec état fusionnel avec l'autre ( ou toute autre personne...).
Dans un couple, cette fusion est encore plus destructrice. Il faut dans ce cas prendre du recul pour réoxygéner le couple...
En éducatif, c'est la même chose ( quoique l'amour est différent ). Il faut que je sois détaché d'eux afin qu'ils puissent acquérir leur Liberté.
Cela est valable dans toutes relations Humaines.
Nous attendons des autres ce qu'ils ne sont pas ou plus à même de nous donner !
Amicalement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 28/09/2005
Bonjour Bruno,
Je suis tout à fait d'accord avec un don est gratuit il n'attend pas de retour. Comment fais tu pour réagir ainsi, parfois ne te sens tu pas un peu frustrer de voir celui que tu as sorti de la "merde", ne rien te dire, t'abandonner sans riendire, de ne donner aucune suite. J'admire ton abnégation, je te sens très proche du Christ, ta gratuité me va droit au coeur.
Mais dans un couple, ne crois tu pas que de temps en temps l'autre ne pourrai pas faire un pett geste. Peut être suis je un peu trop à la recherche d'une reconnaissance ! Parfois j'en souffre et j'ai vraiment mal.
Tu sais que par tout ce que tu dis j'en tire beaucoup de sujet de méditation, de prière, de réflexion, Merci pour tout, ainsi que pour cette disponibilité et cette chaleur que tu ransmet. Amitié très sinère et union de prière. Josiane
Écrit par : Josiane | 29/09/2005