L’Esprit est l’acte d’amour du Père. (17/05/2009)
Jésus se présente comme le sujet actif de l’envoi de l’Esprit. L’Esprit est l’acte d’amour du Père dans lequel il engendre le Fils, et conjointement l’acte d’adoration filiale par lequel le Verbe témoigne sa reconnaissance au Père.
Cet amour réciproque est absolu, exclusif. Si l’amour du Père peut nous rejoindre, nous envelopper, nous engendrer nous aussi à la vie divine, c’est parce que le Fils nous le donne en partage. C’est donc bien lui qui nous envoie l’Esprit d’auprès du Père.
Or l’amour rapproche, unit l’amant et l’aimé ; c’est ce que fait l’Esprit : il nous rapproche de Jésus, nous fait entrer dans son intimité, nous le fait connaître et nous introduit progressivement dans « la vérité tout entière » (Jn 16, 13) en nous révélant son identité et sa mission.
C’est en ce sens que l’Esprit d’amour est aussi « l’Esprit de vérité », qui rend témoignage à Jésus dans le grand procès que le monde lui intente, et qui se poursuivra depuis Pilate jusqu’à son retour glorieux. Seul celui qui est instruit par le Défenseur céleste du Christ, peut valablement témoigner de lui devant les hommes. Non seulement par la parole, « en rendant compte de l’espérance qui l’habite » (1 P 3,15), mais aussi et surtout par la transformation de sa vie, de plus en plus conforme à celle de Jésus, mettant en œuvre ses enseignements et ses préceptes.
Par le fait même, les accusations portées contre le Maître atteindront également le disciple, qui subira le même sort que celui en faveur de qui il témoigne. Mais en tout cela, le disciple n’est pas seul : l’Esprit de vérité qui repose sur lui, l’unit à Jésus au point que le témoin ne fait plus qu’un avec celui dont il témoigne. Unis ainsi à notre Maître nous pourrons nous approprier ses propres paroles devant nos détracteurs : « Vous ne croyez donc pas que je suis dans le Christ et que le Christ est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Christ qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres » (cf. Jn 14, 10).
C’est bien ce qui ressort de la lecture des lettres apostoliques : que ce soit saint Paul, saint Pierre, saint Jacques ou saint Jean, c’est toujours l’unique et même Christ qui parle à travers eux, par la médiation de l’inspiration dont ils bénéficient. Certes ils ne sont pas que des instruments passifs traversés par le souffle de l’Esprit ; Dieu respecte ses collaborateurs humains : chacun parle tel qu’il est, modelé par sa culture, son histoire personnelle, son tempérament. Mais en chacun d’eux, c’est le même Seigneur qui s’exprime et qui à travers leur témoignage, nous rejoint dans l’aujourd’hui de notre propre cheminement.
Sans doute ne sommes-nous pas « inspirés » au sens où l’ont été ces témoins privilégiés que le Seigneur a mis à part pour être ses porte-paroles « officiels » pour l’Église de tous les temps ; mais l’Esprit repose bien réellement sur nous en vue d’une collaboration efficace pour l’annonce de l’Évangile. Ne prétextons donc pas de notre incapacité : ce serait offenser l’Esprit que Jésus a envoyé sur nous d’auprès du Père, et qui est tout disposé à témoigner à travers nous, pourvu que nous le laissions agir.
Le plus simple est encore d’éprouver concrètement cette collaboration. Par exemple en demandant à l’Esprit de conduire les événements de notre journée de manière à lui donner l’occasion de porter témoignage au Christ. Et ne soyons pas surpris que cela se réalise : l’Esprit de vérité ne saurait mentir !
« Seigneur Jésus, tu sais bien que nous ne sommes pas très courageux lorsqu’il s’agit de témoigner de notre foi. De nos jours il suffit de prononcer ton Nom, pour qu’apparaissent les sourires moqueurs et que fusent les paroles ironiques, voire sarcastiques - quand elles ne sont pas franchement hostiles ou agressives. Il est si facile de biaiser, de nous débiner, de trouver de bonnes excuses pour nous taire : le respect de la liberté de l’autre, des règles de la laïcité, de la tolérance, etc. : autant de motifs que nous ont enseigné …les détracteurs de l’Evangile ! Saint Esprit, nous voulons compter sur ton aide qui ne nous fait jamais défaut ; donne-nous assez de liberté intérieure et de simplicité pour partager à temps et à contretemps ce que nous avons de plus précieux : notre appartenance au Seigneur Jésus. Oui nous croyons que c’est toi, Esprit de vérité, qui rend témoignage en nous ; et c’est encore toi qui “ouvre l’esprit de notre interlocuteur pour le rendre attentif à ce que nous disons” (cf. 1ère lect.). Dans de telles conditions, de qui aurions-nous peur ? “Proclamons avec assurance les éloges de Dieu” (Ps 149) ; et nous trouverons dans la confession de son nom notre “joie et notre fierté” (Ibid.). »
Père Joseph-Marie.
19:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, spiritualite de la liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |