L’Evangile est vraiment révolutionnaire. (16/06/2010)
L’Evangile est vraiment révolutionnaire : jamais aucun Maître n’avait osé inviter à une telle intimité avec Dieu. Et comment aurait-il pu le faire : « Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils (Mt 11, 27) ». Seul Jésus, l’Envoyé du Père sur qui repose la plénitude de l’Esprit, est habilité à nous parler de Celui qui l’a désigné comme « son Fils bien-aimé » et nous a intimé l’ordre : « écoutez-le (Mt 17, 6) ». Nous sommes donc au cœur de la Révélation divine ; et que nous apprend-elle ?
Que Dieu n’est pas un lointain monarque devant lequel l’homme devrait se répandre en interminables prières pour être exaucé. Il est tout au contraire un Père de famille, présent et agissant au milieu de ses enfants, s’intéressant à tout ce qu’ils font et connaissant leurs moindres besoins.
Inutile de chercher à l’amadouer ou à gagner sa bienveillance : elle nous est depuis toujours et définitivement acquise. Aussi notre prière ne consiste-t-elle pas à tenter subtilement de faire entrer Dieu dans nos vues, mais bien plutôt à nous ouvrir à lui afin d’entrer dans les siennes, car il sait mieux que nous ce qui nous convient.
C’est pourquoi la prière que Jésus enseigne à ses disciples commence par ces simples paroles « Notre Père », qui résument notre besoin le plus urgent. Nous avons en effet vitalement besoin de la paternité divine, et toute l’oraison se déploie comme l’explicitation d’une seule requête : que Dieu soit notre Père, qu’il nous aide à accueillir sa paternité ; c’est-à-dire : que « la Parole qui sort de sa bouche accomplisse sa mission » et fasse de nous des fils dans son Fils premier-né.
D’où la demande : « Que ton nom soit sanctifié » c’est-à-dire respecté comme unique, incomparable, car il n’y a qu’un seul Dieu et Père à qui reviennent tout honneur et toute gloire.
« Que ton Règne vienne » : règne de justice et de paix, dans un univers réconcilié où tous les hommes sont frères.
« Que ta volonté soit faite » : qu’elle réalise ton dessein d’amour malgré nos aveuglements, nos résistances, nos refus.
Que nourris de cette Parole comme d’un pain quotidien, nous puissions accueillir toujours plus profondément ta miséricorde et la partager avec la même surabondante générosité, car il n’aura pas de part avec Jésus dans le Royaume à celui qui aura refusé de partager ici-bas le pain du pardon.
« Mais délivre-nous du Malin », qui aujourd’hui comme hier tente de défigurer en nous ta paternité afin de nous enfermer dans la peur et de nous faire fuir loin de ta face.
Sois plus fort que notre malice et « ne nous laisse pas succomber à la tentation » de l’apostasie. Ne permets pas que nous nous détournions de toi en abandonnant Jésus, que tu as envoyé pour nous révéler ton visage, et ouvrir devant nous le chemin de la vie filiale.
Oui, répands sur nous ton Esprit, que nous criions « Abba, Père ! » (Ga 4,6), et que « nous exaltions tous ensemble ton Nom », toi qui en Jésus te fais « proche du cœur brisé et sauve l’esprit abattu » (Ps 33[32]).
Père Joseph-Marie.
21:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |