LA PHILOSOPHIE DU CPE. (24/03/2006)
La mobilisation contre le CPE monte et permet à des convergences entre lycéen-ne-s, étudiant-e-s et travailleurs/ses de se développer. Le gouvernement est sur la défensive, bien qu’il ne soit pas décidé à céder. A cela rien d’étonnant, il défend une logique de guerre sociale contre les jeunes et les travailleurs-ses. Un retrait du CPE constituerait un cauchemar pour la bourgeoisie. Car une victoire de la jeunesse scolarisée unie aux travailleurs-ses en appellerait d’autres, ce serait également un signe envoyé à toutes celles et ceux qui luttent contre la précarité et l’exploitation en Europe comme dans le monde. Ce n’est donc vraiment pas le moment de lâcher.
Le CPE nous concerne tous et toutes
– parce qu’il touchera la plupart des jeunes ;
– parce que comme le CNE, il vise à développer des emplois précaires et qu’il doit inspirer le « contrat de travail unique » qui doit être discuté au début de l’été au parlement ;
– parce qu’il constitue un moyen de s’attaquer à tout le code du travail comme le souhaite le Medef ;
– parce que les fonctionnaires et agent-e-s du service public ne pourront défendre longtemps leurs statuts si la précarisation du travail est généralisée.
La philosophie du CPE, ce sont des travailleurs-ses sans droits, précarisés, soumis au bon vouloir du patron. Patronat et gouvernement sont partagés sur l’opportunité de cibler spécifiquement les jeunes, mais ils sont d’accord pour en finir avec le droit du travail. Leur idéal se confond de plus en plus avec le capitalisme chinois : un pouvoir policier qui mate les grèves et les luttes, des travailleur(se)s sans autre droit que celui de travailler en silence.
Il ne faut pas s’y tromper. Toute l’Europe regarde ce qui se passe en France. En Allemagne, mais aussi en Espagne, et Suède, où les socialistes sont au pouvoir, tous ces gouvernement préparent des contrats similaires avec des périodes d’essai de 2 à 4 ans. En France le Parti socialiste soutient la mobilisation pour le retrait du CPE, mais il se tait lorsque ce CPE est mis en œuvre par les socialistes d’autres pays, et demain s’il revient au pouvoir il poursuivra la politique de privatisation et de précarisation du travail qu’il a menée durant ses 15 ans d’exercice du pouvoir d’État.
Lors du référendum contre la Constitution européenne, l’unité et l’activisme ont suffi pour rejeter un programme ultralibéral.
Mais là, il faudra être plus audacieux. Il faut réussir la journée de grève et de manifestation du 28 mars, mais ce n’est pas en multipliant les journées d’action que nous ferons reculer un gouvernement plus déterminé que jamais. Rappelons-nous des grèves de 2003, les journées de grève à répétition et sans lendemain n’ont pas entamé la détermination du pouvoir.
Seule la menace du blocage du bac l’a réellement mis en difficulté !
Pour obtenir le retrait du CNE, du CPE et plus largement de la loi sur l’égalité des chances, il faut de façon urgente élargir la lutte dans les facs et les lycées mais aussi étendre la grève aux entreprises du public et du privé. Il faut donc tout mettre en œuvre pour que la grève générale soit non pas un slogan incantatoire, mais une réalité.
Et la grève générale, ce n’est pas une journée de grève et de manif sans lendemain. C’est le recours à une véritable arme visant à acculer l’État et le patronat : celle du blocage de l’économie jusqu’à la victoire.
C’est donc faire le choix d’une crise politique, seule à même de faire plier le pouvoir. Face à lui la simple protestation, aussi massive soit-elle, n’est pas suffisante.
Pour cela, il faut multiplier les contacts, les initiatives (assemblées générales, heures d’informations syndicales communes, actions de blocage) entre lycéen-nes, travailleurs-ses et étudiant-e-s.
Partout, il faut multiplier les actions de blocages des facs, lycées, entreprises pour reprendre le contrôle non seulement de la rue, mais de nos quartiers et de nos villes.
Partout, il faut aussi en profiter pour débattre ouvrir nos lieux d’étude et de travail en faire des lieux de contre-pouvoir et de débat, pour une alternative à un capitalisme qui chaque jour démontre sa faillite.
Le CPE nous concerne tous et toutes
– parce qu’il touchera la plupart des jeunes ;
– parce que comme le CNE, il vise à développer des emplois précaires et qu’il doit inspirer le « contrat de travail unique » qui doit être discuté au début de l’été au parlement ;
– parce qu’il constitue un moyen de s’attaquer à tout le code du travail comme le souhaite le Medef ;
– parce que les fonctionnaires et agent-e-s du service public ne pourront défendre longtemps leurs statuts si la précarisation du travail est généralisée.
La philosophie du CPE, ce sont des travailleurs-ses sans droits, précarisés, soumis au bon vouloir du patron. Patronat et gouvernement sont partagés sur l’opportunité de cibler spécifiquement les jeunes, mais ils sont d’accord pour en finir avec le droit du travail. Leur idéal se confond de plus en plus avec le capitalisme chinois : un pouvoir policier qui mate les grèves et les luttes, des travailleur(se)s sans autre droit que celui de travailler en silence.
Il ne faut pas s’y tromper. Toute l’Europe regarde ce qui se passe en France. En Allemagne, mais aussi en Espagne, et Suède, où les socialistes sont au pouvoir, tous ces gouvernement préparent des contrats similaires avec des périodes d’essai de 2 à 4 ans. En France le Parti socialiste soutient la mobilisation pour le retrait du CPE, mais il se tait lorsque ce CPE est mis en œuvre par les socialistes d’autres pays, et demain s’il revient au pouvoir il poursuivra la politique de privatisation et de précarisation du travail qu’il a menée durant ses 15 ans d’exercice du pouvoir d’État.
Lors du référendum contre la Constitution européenne, l’unité et l’activisme ont suffi pour rejeter un programme ultralibéral.
Mais là, il faudra être plus audacieux. Il faut réussir la journée de grève et de manifestation du 28 mars, mais ce n’est pas en multipliant les journées d’action que nous ferons reculer un gouvernement plus déterminé que jamais. Rappelons-nous des grèves de 2003, les journées de grève à répétition et sans lendemain n’ont pas entamé la détermination du pouvoir.
Seule la menace du blocage du bac l’a réellement mis en difficulté !
Pour obtenir le retrait du CNE, du CPE et plus largement de la loi sur l’égalité des chances, il faut de façon urgente élargir la lutte dans les facs et les lycées mais aussi étendre la grève aux entreprises du public et du privé. Il faut donc tout mettre en œuvre pour que la grève générale soit non pas un slogan incantatoire, mais une réalité.
Et la grève générale, ce n’est pas une journée de grève et de manif sans lendemain. C’est le recours à une véritable arme visant à acculer l’État et le patronat : celle du blocage de l’économie jusqu’à la victoire.
C’est donc faire le choix d’une crise politique, seule à même de faire plier le pouvoir. Face à lui la simple protestation, aussi massive soit-elle, n’est pas suffisante.
Pour cela, il faut multiplier les contacts, les initiatives (assemblées générales, heures d’informations syndicales communes, actions de blocage) entre lycéen-nes, travailleurs-ses et étudiant-e-s.
Partout, il faut multiplier les actions de blocages des facs, lycées, entreprises pour reprendre le contrôle non seulement de la rue, mais de nos quartiers et de nos villes.
Partout, il faut aussi en profiter pour débattre ouvrir nos lieux d’étude et de travail en faire des lieux de contre-pouvoir et de débat, pour une alternative à un capitalisme qui chaque jour démontre sa faillite.
20:27 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
J'adhere completement a l'analyse...
En tant que jeune militant je suis assez fier de voir que ce mouvement semble de plus en plus vu comme il l'est en realité...
Un mouvement avec de vrai revendications, de vrai bases et pas simplement des petits groupes de jeunes qui font la greve pour ne pas allé en cour...
Bien sur l'université est bloquée, mais pour une vrai cause juste, qui engage bien plus que le simple futur des jeunes... C'est la question de l'avenir de notre modele qui est en jeu...
Écrit par : Guillaume | 24/03/2006
Salut a tous,
C'est en tant qu'enseignant dans le secteur catholique Australien, salarie syndicalise et militant libertaire ex-autonome des annees 80 (trouver l'anomalie) que je vous fais part de mes commentaires.
Vous dites que c'est toute l'Europe qui observe. Ne vous y trompez pas: nous aussi, aux antipodes, la ou un gouvernement ultra 'liberal' (au sens economique du terme) nous a impose une loi encore plus draconienne et generale de 'regulation des relations industrielles', nous sommes fascines par vos actions et en esperons beaucoup. Malgre le silence relatif des medias (on se demande pourquoi!) votre mouvement penetre les consciences, et notemment celles des jeunes.
Ne lachez pas le morceau: ici aussi ca va bouger. La Thailande, les Phillipines et le Nepal ont deja commence.
La Commune se propage!
Thierry Moran
Écrit par : Thierry Moran | 09/04/2006
Cher Thierry,
Je vous remercie pour vos encouragements et surtout, pour nos jeunes tel que Guillaume l'exprime plus haut. C'est une prise de conscience politique de nos ados. Ils en ont marre d'être pris pour des cons et servant d'alibis aux moindres carences d'un État irresponsable. Les Banlieues en feu ne leur ont pas fait prendre conscience de l'urgence des problématiques. Les Jeunes sont en état de révolte permanente sauf, certains bourgeois qui pensent à leurs acquis. Notre France va mal avec d'un côté les extrêmistes de droite et même cathos qui 'ont guère plus de cervelle qu'une limace et de l'autre côté ceux et celles qui veulent que notre société ne soit plus dirigée par des conservateurs idiots.
Tout est bloqué aussi bien au niveau des politiques sociales que de la représentativité du peuple Français.
En tant qu'éducateurs nous ne pouvons proposer aux Jeunes, le CPE qui est une précarité supplémentaire dans notre paysage délabré.
Depuis la venue de Chirac au Pouvoir grâce à Lepen, nous n'avons que le droit au silence et à payer des taxes pour un gouvernement qui ne sait pas s'imposer dans la Communauté Européenne.
De plus, le CPE donne encore les pleins pouvoirs au patronat, ces assistés de l'état qui n'embauchent que par un mesquin chantage aux subventions !
Vous écrivez ceci dans votre commentaire : "Malgré le silence relatif des medias (on se demande pourquoi!) "
La réponse est simple, Cher Thierry, plus on occulte ce qui se passe en France et plus on est certain que d'autres pays ne revendiqueront pas par mimétisme. La peur de mai 68 ou d'une possible révolution sociale hante les esprits d'effroi face à leur petit confort établi...
Et pourtant, ne serait-ce pas une " solution " pour réveiller tous ces bourgeois ( dans la tête ) qui se laissent opprimés sans mot dire ?...
Merci pour votre message réconfortant !
Amicalement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 09/04/2006