SOYONS MILITANTS DE L'ÉDUCATION DES JEUNES. (04/04/2006)
Aucun être Humain sur cette planète et quelque soit son passé ne peut affirmer que sa dignité s’est évaporée au vent de sa propre histoire. Nous sommes responsables de nos actes, certes, et non des éléments extérieurs qui font dévier notre personnalité.
Trop de facteurs entrent en jeu pour réduire un individu quelqu’il soit à ses actes. Cela est trop réducteur et pousse la personne dans une apathie qui l’empêche de progresser et d’aller de l’avant. C’est le sens de notre combat quotidien. Remettre des Jeunes debout en cherchant avec eux leurs potentialités. C’est notre devoir d’éducateurs et de chrétiens. Tout cela pour vous dire que note équipe est constituée de militants de toutes obédiences. Mais, l’important à mes yeux est qu’ils aient une action militante soit écologique, soit humanitaire, soit syndicale ou politique en vue d’un monde meilleur. En effet, l’esprit militant donne une énergie combative face aux jeunes de la rue.
Les Jeunes en ont marre des adultes qui ne pensent rien de positif sur notre société. Ils ont besoin d’espérance au point de tout casser si nous ne leur proposons qu’un avenir sans issue. Dans un certain sens, ils ont raison. Regardez autour de vous. Que sont les adultes devenus ? Des gens qui ont peur de parler, de s’exprimer, de s’imposer, de s’affirmer dans les convictions qui les animent. ils sont une sorte de troupeau informe dont la pensée est d’exclure ce qui dérange leur paysage de vie confortable.
Les jeunes ne trouvent plus que du sable alors, qu’ils rêvent d’adultes forts qui les écoutent. C’est pour cela que l’éducateur militant ne peut en aucun cas, même si les problématiques sont immenses, baisser les bras dès qu’un conflit apparaît. Au contraire, il sera le premier à se mettre en marche et parfois en marge pour aider le jeune à s’en sortir.Il sera combattant auprès du Jeune.
Nous disons souvent que chacun possède son charisme. Ce qui est vrai et faux. Dans l’éducation des ados, tout le monde est concerné. Mais, beaucoup de monde trouve ce prétexte des charismes pour laisser faire les autres. Quelle est la mère qui ne sent pas d’instinct la façon d’éduquer un enfant ? Quel est le père qui ne sent pas d’instinct une carence d’autorité dans une famille ? Tout le monde devrait être acteur de l’éducation des enfants des autres. D’ailleurs, les Jeunes ne s’y trompent pas, ils vont d’emblée vers la personne qui leur semble crédible et ce, peu importe son appartenance au cadre familial ou non.
Si chacun prenait sa part de responsabilité et le sens du partage et de l’écoute ; nos banlieues n’auraient pas pris feu. Ne serait-ce que parler avec eux et expliquer votre vie de tous les jours. Pour qu’ils comprennent un aspect fondamental que tout le monde ignore, c’est que la plupart du temps ils pensent que leurs voisins sont des bourgeois riches au point de pouvoir tout acheter . Pourquoi ? Par manque de dialogues. Les gens se montrent très silencieux sur leurs problèmes. Et chacun s’imagine que l’existence de l’autre est plus envieuse. Bien-sûr, il n’est nullement question de dévoiler son jardin secret. Mais, de leur dire que dans cette société basée sur l’argent, les luttes sont similaires pour affronter les réalités. Leur dire simplement que vous aussi, vous devez mener des combats pour être respectés, pour finir le mois, pour savourer un peu de confort etc...
Tout cela, ils ne le savent pas !
Ils imaginent que tout coule de source même si vous êtes au chômage. Ils pensent que tout est facile pour vous car, vous bénéficiez de lois dont ils se sentent exclus. Ils vous croient plus riches, avec facilité de préférence, que vous ne l’êtes.
Tout cela, génère les malentendus dont malheureusement nos politiciens n’ont pas encore saisis l’impact social.
Seule, notre Espérance en Jésus-Christ nous donnera la force nécessaire pour mener à bien notre combat en faveur de l’éducation de nos Jeunes pour un monde meilleur.
Soyons des combattants de l’Amour et de l’Espérance !
Bruno LEROY.
Éducateur de rue.
07:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Quelqu'un a dit, je ne sais plus qui "qu'on était responsable de ce qu'on laissait faire".
Quel réconfort de te lire, on se sent tout de suite moins isolée avec ses idées d'humanité que peu comprennent et encore moins mettent en pratique.
Merci Bruno !
Amitiés
Écrit par : radotages | 04/04/2006
Chère Radotages,
La phrase que tu évoques, je ne sais qui l'a écrit mais elle fait appel à l'éducation globale. En effet, logiquement dans une société Humaine, nous sommes tous et toutes responsables des autres. Sans entrer dans de grands débats politiques, c'est le capitalisme et plus simplement le libéralisme qui a détruit cette notion. En Afrique, cette conception existe encore, malheureusement nos amis africains s'occidentalisent de plus en plus et vont vers une démarche libérale de leurs sociétés.
Depuis des années, nous constatons une dégradation des relations quelles soient familiales, professionnelles ou éducatives. Et pourtant, combien de travailleurs sociaux prenaient exemple sur leur sens de la famille, de l'enfant,de l'autre en général.
Bien-sûr, tout n'est guère positif en Afrique, notamment la condition des femmes.
Mais, le capitalisme apporte encore plus de dégâts qu'autrefois.
En France, il y a seulement quelques années de cela, un enfant qui poussait mal, concernait l'environnement proche. Que ce soit les voisins, les cousins et bien-sûr les parents. Tout le monde soutenait tout le monde. Aujourd'hui, c'est du " chacun pour sa gueule " et en plus si l'enfant est mal élevé c'est la faute des parents.
J'en appelle nullement à un nouveau communautarisme mais à une prise de conscience que l'individu fait partie intégrante d'une collectivité, d'une société.
Il est de plus en plus difficile de faire prendre conscience aux gens de cet état de fait. Simplement, si nous ne retrouvons pas nos racines humaines qui consistent à aimer l'autre tel qu'il est, sans mièvrerie mais avec force. Notre société deviendra le plus grand dépotoir de pathologies individualistes. Nous en sentons déjà les effets : la peur des autres, par exemple est une pathologie provoquée par le manque de communication de nos sociétés.
Pour prendre de l'argent, une carte bleue, pour prendre le métro un composteur électronique, pour prendre de l'essence encore la carte bleue...
Progressivement, nous perdons l'habitude de nous parler les uns les autres. Et souvent l'autre devient l'ennemi potentiel qui pourrait nous nuire. Tout cela provient d'une carence communicationnelle. Et qui ne fait que commencer. Dont malheureusement, Villepin, concernant le CPE, en est une triste illustration.
Je te remercie pour ton intervention. J'ai tenté d'aller à plusieurs reprises sur ton site mais, il faut un code pour y pénétrer. Comment fait-on ?
Je te souhaite une belle journée dans la paix du coeur !
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 04/04/2006