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QUESTIONS D'ADOS. (10/04/2006)

Un ami africain s'est marié avec une asiatique et, dans quelques mois, ils vont avoir un enfant. J'ai entendu dire qu'un enfant né de ce mélange risquait d'avoir, plus tard, des problèmes psychologiques. Pouvez-vous me dire si c'est vrai ou si ce n'est que des ragots de mauvaises langues ?


La question appelle d'abord quelques remarques clarifiant la notion de métissage. On appelle métissage le mélange de races, de variétés différentes au sein d'une même espèce, et métis le produit d'un tel croisement ; c'est donc un terme d'usage général. Mais, dans l'acception courante, on tient communément pour métis l'être humain dont le père et la mère ne sont pas de même race, c'est-à-dire sont de constitutions génétiques différentes.
Sont donc tenues spécifiquement pour métissages les unions entre Blancs et Noirs, entre Blancs et Jaunes et entre Jaunes et Noirs, c'est-à-dire les mélanges des grands groupes de couleur entre lesquels se répartit l'espèce humaine. Le métissage est un mélange de "races" au sens où, selon la conception populaire, les groupes de couleur sont tenus pour tels. Ce caractère n'est pas, du point de vue biologique, un trait plus révélateur de la race qu'un autre : la forme du squelette, celle du crâne, le métabolisme, les propriétés hémotypologiques, par exemple, sont, à cet égard, tout aussi caractéristiques.

Les Blancs, les Noirs, les Jaunes ne sont donc pas des "races" (au sens biologique), mais des groupes humains (au sens sociologique) que la conscience populaire identifie par rapport à un trait physique particulier. Le métissage concerne, si l'on peut dire, des races "sociales" et non des races au sens où le mot est entendu en biologie. C'est donc un phénomène social autant ­ et même plus ­ qu'un phénomène physique.

De tout temps, la différence, quelle qu'elle soit, a réveillé des peurs et échauffé les esprits, voire l'imagination. Comme vous le constatez, du point de vue biologique, il n'existe pas de problèmes liés au métissage. Sur le plan psychologique, s'il peut y avoir certaines difficultés, ce serait plutôt de l'ordre d'un éventuel conflit entre cultures, valeurs et religions des parents. Un malaise, donc, entre les deux conjoints, dû à leur vision différente de la vie, de la société, de l'éthique et de Dieu. Malaise qui pourrait rejaillir sur l'enfant qui a son identité à construire.

Tout dépend, cependant, de l'impact de la culture et de la religion sur les parents. Si tous deux sont nés en Suisse ou en Europe et ont intégré depuis longtemps la culture et les valeurs occidentales, les différences seront minimes et les conflits ne seront pas plus importants qu'entre un Vaudois et un Fribourgeois, par exemple, c'est-à-dire, quasiment nuls. L'enfant ne sera donc pas déchiré entre deux cultures et son identité se construira sur les valeurs et la culture de l'endroit où il vit.

En résumé, je dirais que tout dépend de l'impact des "racines" sur les parents et de leur ouverture d'esprit. Personnellement, j'y vois plutôt un avantage pour l'enfant. En effet, il aura l'occasion de se familiariser très tôt avec la différence, ainsi que l'opportunité de puiser aux richesses des deux cultures, en vue d'enrichir sa personnalité et de favoriser, par là même, son épanouissement.

Marc Rüchti, biologiste.
Christian Rossier, membre de l'Association suisse d'Analyse Transactionnelle, en formation.

11:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : SPIRITUALITÉ DE LA LIBÉRATION. |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |