Pedro Meca un chemin de Foi. (22/02/2015)
Pedro Meca était moins connu que le Père Gilbert médiatiquement parlant. Pedro s'occupait essentiellement des SDF auxquels il offrait sa présence chaleureuse. Il avait même créé un Atelier d'écriture pour ces personnes. Il disait que pour réfléchir, il fallait écrire ses sentiments soit en poésie ou en articles afin que ceux-ci ne demeurent point à la surface de notre conscience. La réflexion naît avec l'écriture martelait-il avec convictions.Et, il témoignait de ses actions pour le prouver.
En tant que Travailleur Social, il privilégiait le relationnel. Il n'avait rien de concret à offrir à ses amis SDF. Il leur donnait sa chaleur humaine qu'il qualifiait de trinitaire.Ses études de Théologie lui avaient fait comprendre que Dieu est relation. Il est le Père, le Fils et le Saint-esprit dans une perpétuelle relation entre les trois personnes.
Pedro avait le verbe franc comme son père spirituel, l'Abbé Pierre. Il se mettait en colère contre toutes formes d'injustices sociales. Il disait que la colère était une forme d'amour nécessaire pour refuser qu'un être Humain soit opprimé, humilié, méprisé. Ceux qui ne se mettent jamais en colère ne savent pas aimer.
Il était issu d'une enfance misérable où il mourait littéralement de faim. Lorsqu'il a quitté son Espagne natale pour venir en France après s'être insurgé contre le franquisme, ce qui lui valut soixante dix ans de prison. C'est l'Abbé Pierre qui le reçut et lui indiqua subtilement sa mission auprès des plus pauvres. Il fut ordonné Dominicain et ne cessa jusqu'à son dernier souffle d'aimer passionnément les plus meurtris par la Vie. Peut-être un reflet de son enfance avec la foi en Christ en plus.
Je l'ai rencontré à plusieurs reprises. La dernière fois il est venu chez les petits frères des Pauvres à Paris. Son humour atténuait ses révoltes pourtant bien effectives.Il se considérait avant tout comme un éducateur spécialisé au service de l'humanité souffrante. Beaucoup ne savaient pas qu'il était prêtre, car il refusait qu'on pense que son action auprès des SDF était pure charité chrétienne.
Son action, il la voulait comme un cri d'insurrection envers l'indifférence de nos sociétés et, il faut bien le dire de certains chrétiens.
Je ne le savais pas malade et encore moins au terme de son existence. Dans un premier temps, je me suis figé de surprise et puis des larmes sont venues comme la perte d'un père aimant.
Je me suis remis à lire son unique livre " Contrebandiers de l'espoir" et à cet instant j'ai compris que Pedro n'était pas mort mais qu'il nous demandait de vivre l'amitié, la fraternité, l'amour avec la Force de cette union à Dieu qui nous rend invincible. Tant de Témoins de l'Évangile sont les révélateurs des possibles de la prière face à l'impossible de notre société.
Comment ne pas les suivre et même souhaiter mieux surtout en cette période de Carême. Rien n'est impossible à Dieu.
Alors marchons ensemble vers cette liberté intérieure qui brise nos chaînes depuis, peut-être des années.
La conversion de l'âme voilà la manne substantielle de ce Carême vécu dans un cœur à cœur avec Dieu.
Je vous souhaite quarante jours de joie en jeûnant sur le superficiel pour atteindre l'Essentiel.
Bruno LEROY.
11:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Merci encore Bruno de nous présenter cet homme
et Bon carême
Écrit par : Richard | 22/02/2015
Je t'en prie, Richard. Je n'ai fait que donner quelques bribes de sa vie riche et complexe.
Je te souhaite un Carême vécu dans la joie du Christ !
Ton Ami et ton Frère, Bruno.
Ps : Merci d'avoir publié ce texte en sa mémoire.
Écrit par : LEROY Bruno | 22/02/2015