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OSER S'ENGAGER. (23/08/2006)

Josué réunit toutes les tribus d'Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d'Israël, avec les chefs, les juges et les commissaires ; ensemble ils se présentèrent devant Dieu.
Josué dit alors à tout le peuple : « Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël : Vos ancêtres habitaient au-delà de l'Euphrate depuis toujours, jusqu'à Térah, père d'Abraham et de Nahor, et ils servaient d'autres dieux. S'il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l'Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d'abandonner le Seigneur pour servir d'autres dieux ! C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c'est lui notre Dieu. »

Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.

Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.

Le mal tuera les méchants ;
ils seront châtiés d'avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Ep 5, 21-32
Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l'Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari.
Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Jamais personne n'a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C'est ce que fait le Christ pour l'Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l'Écriture : A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Église.

Jn 6, 60-69
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Fiche de préparation

Fil rouge :

Se décider, s’engager… C’est un thème sur lesquels les lectures de ce dimanche pourraient bien attirer notre attention. Les tribus réunies par Josué à Sichem doivent se décider à servir Dieu ou les divinités païennes : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir ; les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur » (Cf. 1ère lecture). Le peuple d’Israël choisit finalement le Seigneur : « Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ».
Dans l’évangile, les disciples de Jésus se trouvent scandalisés par la tournure que prennent les paroles du maître : « ‘Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle.’ Beaucoup de ses disciples qui avaient entendu s’écrièrent : ‘Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter !’ ». Eux aussi sont mis face à un choix radical : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Pierre, au nom des autres disciples, se décide pour le Christ : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Cf. Evangile)
Enfin, dans la deuxième lecture, saint Paul nous présente l’engagement irrévocable du Christ pour son Eglise comme un exemple pour les époux dans la décision amoureuse qu’ils se donnent l’un à l’autre : « Pour la femme, le mari est la tête, tout comme pour l’Eglise, le Christ est la tête, lui qui est el Sauveur de son corps… Si l’Eglise se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari. Vous les hommes aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle… C’est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. »


Actualisation :

En fin de compte, la question centrale posée par l’évangile ne porte pas tant sur ce que dit Jésus, mais sur ce qu’il est pour nous. Comme les disciples, nous sommes invités à nous positionner : Jésus est-il le Fils de Dieu ou bien un prédicateur comme tant d’autres ? Car ce qui a choqué la plupart des disciples ce n’est pas que Jésus prétende donner sa chair à manger - au sens propre du terme –. On ne peut les soupçonner d’une interprétation littérale aussi grossièrement matérielle. Ce qui les a heurtés c’est qu’il prétende être d’origine divine et se présente comme le don ultime et définitif de Dieu.
Est-ce que je considère Jésus comme le seul capable de répondre à ma soif de bonheur parce que je reconnais en lui la Parole divine de vie éternelle ? Etre chrétien, au fond, n’est-ce pas répondre chaque jour à cette question ? Mais Jésus nous avertit que cela demande de notre part un acte de foi. En effet, suivre Jésus est bien plus que le fruit d’une sympathie humaine : sur le chemin à sa suite, arrive pour tous un moment où l’humain ne suffit plus et où il est nécessaire de choisir de rester fidèle uniquement par foi.
Ainsi lu, le passage de saint Jean peut nous renvoyer à la scène du renouvellement de l’Alliance avec Dieu au terme de l’entrée en terre promise, juste avant que Josué ne meure après avoir accompli sa mission. La première lecture semble nous dire que ce qui compte le plus ce n’est pas d’avoir une terre où habiter mais de décider quel Dieu suivre et servir. Car notre véritable patrie c’est le Seigneur !
Nous pouvons ne pas avoir peur de nous engager à la suite de notre Dieu car, de même qu’il nous aimé le premier, il s’est engagé le premier en notre faveur et que si nous sommes fidèles, lui restera fidèle car il ne peut se renier lui-même. A Sichem, Dieu vient de donner la Terre Promise. Elle est là, devant les yeux du peuple hébreu. Dieu demande de se donner à lui après avoir donné ce qu’il avait promis. Il invite à demeurer fidèle après avoir manifesté combien lui s’est montré fidèle : « C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés » (Cf. 1ère lecture).

Frère Elie



 

21:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |