ÉCOLOGIE SPIRITUELLE. (18/06/2007)
L’écologie, entendue au sens large, met en évidence l’interdépendance fondamentale de tous les phénomènes et notre intégration (donc en définitive notre dépendance) aux processus cycliques de la nature, en tant qu’individu et que société (F. Capra).
Aujourd’hui, cette vision de l’interdépendance est au cœur d’une nouvelle interprétation scientifique de la vie qui remet en cause de façon décisive les paradigmes anciens selon lesquels l’univers serait un système mécaniste, le corps humain une machine, la vie en société une lutte compétitive pour exister, le progrès matérialiste sans limite passant forcément par la croissance économique et technologique et la domination de l’homme sur la femme.
La nouvelle interprétation scientifique des systèmes vivants dont Fritjof Capra offre une synthèse magistrale dans l’ouvrage intitulé La Toile de la Vie - s’appuie sur les découvertes fondamentales réalisées ces dernières années dans les sciences cognitives incluant un faisceau de disciplines complémentaires telles que la physique quantique, les mathématiques de la complexité, la biologie, la psychologie, etc.. La pensée systémique est le non générique donné à cette nouvelles approche fondée sur l’interdépendance des phénomènes. Dans cette perspective, il n’est possible de comprendre les caractéristiques des parties qu’à partir de l’organisation du tout et le tout apparaît comme plus que la somme de ses parties. Cette théorie constitue les bases conceptuelles de la science à venir. Elle ouvre sur une perception renouvelée de la vie qui a des répercussions essentielles, non seulement dans les domaines de la science et de la philosophie, mais aussi de l’économie, de la politique, de la santé, de l’enseignement et de la vie quotidienne.
L’essence de ce nouveau paradigme, qui correspond à une véritable révolution copernicienne, rejoint les fondements de l’intelligence spirituelle et pragmatique des traditions anciennes et notamment du christianisme, qui ont su pendant des millénaires, intégrer l’habitant et l’habitacle, la vie humaine et son environnement dans une économie harmonieuse avec la nature. Il n’est donc pas nécessaire de tout réinventer mais plutôt de s’inspirer des sagesses anciennes et de ré-apprendre à penser et à agir. Il s’agit d’appliquer à tous les niveaux de la société les conséquences des découvertes scientifiques et les outils technologiques tout en renouant avec les racines intemporelles et le pragmatisme respectueux de la nature des traditions ancestrales.
Les problèmes majeurs de notre époque (surpopulation, pauvreté, changements climatiques, pollutions, baisse de la biodiversité, conflits, etc.) ne peuvent être abordés séparément. Ils sont systémiques, c’est à-dire interdépendants. Or le fond commun de nos difficultés semble être la perception parcellaire que nous avons de nous-même et du monde. Donc en définitive, tous ces problèmes doivent être examinés comme les différentes facettes d’une même crise – qui se traduit surtout par une crise de la perception.
Dans cette perspective, l’alphabétisation écologique est proposée comme une formation à la toile de la vie dans ses dimensions scientifiques, traditionnelles et sociales au service de l’harmonie individuelle et collective.
21:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |