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LA PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE. (20/11/2007)

La fête de la présentation de Marie au temple se réfère à un événement qui n’est pas relaté dans les évangiles canoniques - c’est-à-dire dans les quatre évangiles considérés comme inspirés. Par contre on en trouve un récit détaillé dans un apocryphe intitulé le Protévangile de Jacques, composé probablement en Égypte au milieu du IIe siècle. L’Église n’a pas retenu cet ouvrage en raison de sa datation tardive et du merveilleux qui y foisonne. Il est d’ailleurs peu probable que Marie ait été portée au temple à l’âge de trois ans pour se préparer à sa mission en priant et servant Dieu : on ne trouve en effet aucune trace d’une telle coutume dans les pratiques religieuses juives de l’époque. Malgré son caractère improbable, l’événement a cependant été retenu par la piété populaire et fut célébré liturgiquement en Orient dès le VIe siècle. La fête de la présentation de Marie est même devenue une des douze grandes solennités de la liturgie byzantine.
L’Église romaine fut plus réticente à célébrer cet événement qui n’a pas de fondement évangélique : il faut attendre le XIVe s. pour que le pape Grégoire XI en permette la célébration (1372) et ce n’est qu’en 1585 que le pape Sixte V l’introduira au calendrier liturgique.
Comment justifier qu’un événement incertain, attesté seulement par un apocryphe soit repris dans la liturgie ? N’est-ce pas contradictoire avec l’adage « lex orandi, lex credendi » : la prière enseigne le contenu de la foi ?
S’il s’agissait par cette célébration d’authentifier l’historicité de l’événement, certes la liturgie outrepasserait ses droits. Mais la fête de la Présentation ne fait qu’exprimer sous forme de récit, que Marie a été consacrée à Dieu dès l’aube de sa vie - qu’elle ait vécu cette consécration au temple de Jérusalem ou dans la maison d’Anne et Joachim importe peu. Nous pouvons même soutenir que dès les premiers instants de son existence, Marie a servi Dieu dans le temple de son cœur immaculé, et qu’elle a effectivement rendu ce culte en pleine conscience aux alentours de trois ans. C’est en célébrant Dieu jour et nuit dans son âme illuminée par la grâce, qu’elle se préparait à être Mère du Sauveur.
La liturgie de ce jour, tout en célébrant en premier la Vierge Marie, lève également son regard vers l’humanité entière, rachetée par son Fils. La « fille de Sion » à laquelle s’adresse le prophète Zacharie, représente l’humanité réconciliée avec Dieu et renouvelée dans la grâce : « Je viens, j’habiterai au milieu de toi, déclare le Seigneur » (1ère lect.). Tel est bien le miracle qui s’accomplit pour chacun de nous au baptême : devenus « participants de la vie divine » (2 P 1, 4), nous sommes « temples de l’Esprit », incorporés dans le Christ total dont Jésus ressuscité est la Tête. Voilà pourquoi Notre-Seigneur peut dire : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux - c’est-à-dire celui qui garde ma Parole et demeure dans la grâce de l’Esprit Saint - celui-là est pour moi - non seulement - un frère, une sœur - mais également - une mère ».

« Vierge Marie, apprends-nous comme toi à “tendre l’oreille” (Ps 44) de notre cœur, afin que nous puissions entendre la voix du Bien-Aimé qui nous appelle. Oubliant les séductions de ce monde nous nous prosternerons alors devant lui, pour recevoir de ses mains la couronne de gloire, et nous laisser conduire au palais du Roi ».


Père Joseph-Marie.

18:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |