“La routine, voilà le danger” (29/05/2008)
« Nonne cor nostrum ardens erat in nobis, dum loqueretur in via? » — Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au fond de nous, quand Il nous parlait en chemin? Si tu es apôtre, ces paroles des disciples d'Emmaüs devraient venir spontanément aux lèvres des compagnons de travail qui t'ont rencontré sur le chemin de leur vie. (Chemin, 917)
J'aime à parler de chemin, parce que nous sommes des voyageurs, en route vers la maison du Ciel, vers notre Patrie. Mais souvenez-vous qu'un chemin, même s'il comporte des passages plus difficiles, même s'il nous oblige parfois à passer à gué une rivière ou à traverser un petit bois presque impénétrable, est le plus souvent quelque chose de courant et sans surprises. La routine, voilà le danger: imaginer que Dieu ne se trouve pas là, dans l'activité de chaque instant, parce que c'est tellement simple, tellement ordinaire !
Les deux disciples se dirigeaient vers Emmaüs. Leur allure était normale, comme celle de tant d'autres personnes qui passaient dans ces parages. Et c'est là, avec naturel, que Jésus leur apparaît et qu'Il marche avec eux, engageant une conversation qui leur fait oublier leur fatigue. J'imagine la scène, la soirée déjà bien avancée. Une douce brise souffle. Autour d'eux, des champs semés de blé déjà levé, et les vieux oliviers aux branches argentées sous la faible lumière.
Jésus sur le chemin. Seigneur, tu es toujours grand ! Mais tu m'émeus quand tu condescends à nous suivre, à nous chercher dans notre va-et-vient quotidien. Seigneur, accorde-nous la simplicité d'esprit; donne-nous un regard pur, une intelligence claire pour pouvoir te comprendre lorsque tu viens sans aucune marque extérieure de ta gloire.
A leur arrivée au bourg, le trajet s'achève et les deux disciples qui — sans s'en rendre compte — ont été blessés au plus profond de leur cœur par la parole et par l'amour de Dieu fait homme, regrettent qu'Il s'en aille. Car Jésus prend congé d'eux en faisant semblant d'aller plus loin. Il ne s'impose jamais, Notre Seigneur. Une fois que nous avons entrevu la pureté de l'Amour qu'Il a mis dans notre âme, Il veut que nous l'appelions librement. (Amis de Dieu, nos 313-314)
http://www.opusdei.fr/art.php?p=13746
22:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |