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Appel du collectif contre l’Handiphobie. (24/04/2008)

Pour le soutien de la société aux parents en difficulté

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ROME, Mercredi 23 avril 2008 (ZENIT.org) - « L'acquittement de Mme Debaine enfonce chacun de nous dans sa part d'ombre », déclarent Sophie et Damien Lutz, parents de Philippine, âgée de 8 ans, microcéphale et polyhandicapée, porte-parole du Collectif contre l'Handiphobie. Ils posent la question du soutien de la société aux parents en difficulté.

Ils constatent la douleur des parents d'enfants lourdement handicapés : « Une maman a craqué : le désespoir l'a poussée à mettre fin aux jours de son enfant lourdement handicapé. De nombreux parents ont peur de craquer : ils résistent au désespoir en continuant de croire jour après jour que leur enfant a sa place parmi les vivants ».

Pourtant, le Collectif des Parents contre l'Handiphobie tient à « exprimer son inquiétude et même son angoisse face aux doutes que les applaudissements à l'annonce de l'acquittement de Mme Debaine distillent dans notre société ».

Ils déplorent la confusion du message lancé par cette décision de justice et appellent à un « sursaut » des consciences: « Sans vouloir peser davantage sur les épaules de cette mère, nous regrettons que cet acquittement lance un message ambivalent dans un contexte où les personnes lourdement handicapées et dépendantes ont besoin d'être rassurées sur les intentions de la société à leur égard. Cette décision enfonce chacun dans sa part d'ombre. Un sursaut est nécessaire pour ne pas glisser dans la confusion ».

Car ce geste pose la question du soutien la société à ces parents dans la détresse : « Derrière le drame de cette femme et de sa fille c'est la société tout entière qui ne leur a pas porté suffisamment secours qui doit se remettre en question. Nous parents d'enfants handicapés, nous avons besoin d'un message fort de la société qui nous rappelle que toute vie, même affaiblie, a du prix à ses yeux ».

« Nous, parents d'enfants handicapés, comprenons d'expérience qu'elle ait pu perdre pied, mais nous avons besoin d'être sûrs que ce geste n'est pas une solution, ne doit pas en être une », déclarent les signataires.

Ils posent aussi la question de la protection de la vie des personnes les plus faibles : « Les personnes handicapées ont besoin d'être sûres que leur vie est autant protégée que celle d'une personne en bonne santé. Nos enfants handicapés ont besoin de vivre dans un climat de sécurité, de protection, et de respect ».

« Tout citoyen a besoin que la société assure, y compris dans sa justice, ce climat qui garantit la paix dans les relations familiales surtout quand elles sont douloureuses », concluent les parents (Contact : ++ 33 (0) 6 20 52 29 99).

« Gènéthique », la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune rappelle que Mme Lydie Debaine, 62 ans, qui avait reconnu avoir tué sa fille unique, handicapée motrice cérébrale de 26 ans, a été acquittée mercredi 9 avril par la cour d'assises du Val-d'Oise.

Lydie Debaine était accusée d'avoir donné plusieurs cachets d'anxiolytiques à sa fille avant de la plonger dans une baignoire pour la noyer le 14 mai 2005.

Ces vingt dernières années, la justice française avait, le plus souvent, prononcé des peines de prison avec sursis à l'encontre des parents meurtriers ou assassins de leurs enfants handicapés.

Le procureur général de la cour d'appel de Versailles, Jean-Amédée Lathoud, a fait appel de la décision de la cour d'assises du Val d'Oise qui, le 9 avril dernier, avait acquitté Lydie Debaine.

« Sans méconnaître la situation dramatique de Mme Debaine, son profond désarroi et sa grande souffrance, il m'est apparu que le ministère public avait le devoir, dans le souci de l'intérêt général, de requérir l'application de la loi et la condamnation de l'accusé », a-t-il déclaré.

Selon Jean-Amédée Lathoud, « ce verdict d'acquittement pourrait (...) être compris comme un encouragement à l'atteinte volontaire à la vie des handicapés, qui méritent notre protection et notre soutien » et il n'est pas acceptable en « l'état du droit français, de nos valeurs éthiques et des principe qui fondent notre société ».

Créé au lendemain de l'arrêt Perruche, ce Collectif a pour vocation de « défendre les personnes handicapées contre les propos diffamatoires et les mesures discriminantes ».

14:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |