BLOG DE BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN

©F&L-D. Lefèvre

Jésus invite chacun à se sentir responsable de son frère. La faute d’une personne affecte en effet toute la communauté humaine, tous les êtres étant reliés les uns aux autres par leur appartenance au même genre humain, au même Dieu créateur, à la même société, au même mystère d’amour dont Paul souligne « qu’il est l’accomplissement de la Loi ». Cette responsabilité mutuelle a un but : permettre la réconciliation de tous les hommes par le lien de la vérité et de l’amour. Cette invitation directe à la correction fraternelle suppose une double humilité : humilité de celui qui écoute la remontrance, humilité de celui qui dévoile la faute. L’attitude à tenir en pareille situation est celle de la discrétion, se parler « seul à seul », ou bien de recourir à la médiation de tiers, « témoins » ou représentants de « l’Église ». Dans tous les cas, aucun rapport de force n’est fécond et seul le climat de la prière donne le ton du chemin à parcourir pour éclairer les consciences et les cœurs. Dans cette perspective, Jésus accomplit une parole rabbinique qui précisait : « Quand deux personnes sont assises ensemble et que des paroles de la Tora sont entre elles, alors la présence de Dieu dans le monde (la Shekina) est là au milieu d’eux. » Avec Jésus, il ne s’agit plus simplement d’être assis ensemble en présence de la Bible mais de se mettre à prier pour s’accorder, à l’instar de Dieu qui est amour.

En ce début d’année, cherchons à mettre la vérité et la communion là où il y a la discorde.

Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur du livre : La parole, don de Vie, EDB, 2006