LE CHIFFRE DOUZE. (08/09/2008)
« Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu ». A chaque tournant décisif de sa vie et donc de l’histoire du salut, saint Luc montre Jésus en prière (Cf. Lc 3, 21 ; 9, 28-29 ; 22, 41). Le fait que Jésus prie sur la montagne n’est pas sans importance. Dans la Bible, la montagne est en effet le lieu de la rencontre avec Dieu. Il y avait parlé à Moïse. Dans la brise légère, il s’y était manifesté à Elie. Jésus y demeure et nous révèle ainsi son unité avec le Père. C’est bien du cœur de la Trinité, communion du Père et du Fils dans l’Esprit Saint, que naît l’appel des douze apôtres.
Il y a à la fois quelque chose de solennel et d’émouvant à se représenter le défilé de ces douze visages devant nous et à entendre résonner le prénom de chacun. Tous différents, sûrement nous retrouverons-nous de manière privilégié dans l’un ou l’autre : dans Pierre pour les plus vifs et les plus entreprenants, dans Jean pour les plus contemplatifs… Il n’est pas impossible aussi que nous découvrions un peu de nous-mêmes dans chacun d’eux. Qu’est-ce à dire si ce n’est que dans ces « Douze » sont déjà présents tous ceux qui, dans les siècles à venir, reprendront le flambeau en devenant, à leur tour, témoins de la Bonne Nouvelle du Royaume, à la suite de Jésus.
Le chiffre « douze » représentent les douze tribus du peuple de Dieu dispersées. Jésus signifie par là qu’il s’adresse à la totalité de l’Israël définitif par lequel le salut atteint tous les hommes. C’est bien ce qu’illustre la deuxième partie de notre péricope évangélique faisant directement suite à l’appel des apôtres : « Jésus descendit de la montagne, nous dit saint Luc, avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens […], qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous. »
Mais le chiffre « douze » peut aussi étendre sa symbolique à la totalité des hommes aux oreilles desquels résonne l’appel à la mission et à la totalité que représente chacun d’eux dans toutes les dimensions de son humanité !
A travers l’élection de chacun des « Douze », c’est donc tout autant l’appel universel au salut qu’à la mission qui se fait entendre. Dans le particulier de chacun des apôtres, l’universalité de cet appel se dit de la façon la plus significative.
Tous, nous sommes appelés à être sauvés et à devenir des apôtres du Christ, selon nos vocations respectives. Et parce que l’appel des apôtres naît du cœur de la Trinité, c’est le mystère de la douceur, de l’humilité et de l’amour même de Dieu dont nous devons être les dépositaires.
« Seigneur, puisse le découragement ne pas nous accabler devant l’abîme qui existe peut-être entre ce que nous sommes aujourd’hui et ce à quoi tu nous appelles. En appelant les Douze du haut de la Montagne, tu nous apprends aussi que tout apostolat commence d’abord par s’accepter et se laisser aimer tel que l’on est ».
Frère Elie.
19:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |