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LES VICTOIRES DE L'AMOUR. (01/03/2009)

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Bashung a finalement fait une apparition aux 24e Victoires de la musique, hier soir en direct du Zénith de Paris et sur France 2, sur une scène à la forme d'une Fender stratocaster. À 61 ans, diminué par un tenace cancer du poumon, il en paraît presque vingt de plus. Pénible de le voir ainsi et tout à la fois au meilleur de sa musique. Il a tout raflé, recordman des Victoires. Son dernier opus « Bleu Pétrole » (mars 2008), nourri des mélopées de Gaétan Roussel (Louise attaque), Gérard Manset et une très belle reprise de la « Suzanne » de Cohen, a de nouveau l'arrogance d'une imprudence.

Il est marqué par un retour aux mélodies et à un format de chanson classique ainsi que par l'influence des musiques de l'Ouest américain, folk et country. Il tranche radicalement avec le précédent disque studio du chanteur, « L'imprudence » (2002), et ses morceaux psalmodiés à l'architecture complexe et déstructurée.

[…] ça réchauffe le cœur », a-t-il dit en tenant le trophée. Avant d'enchaîner avec le trophée du meilleur interprète et une troisième Victoire d'amour, un peu « gêné de monopoliser la scène ». Alain a des ressources, malgré des incertitudes. Il vient par exemple d'annuler deux concerts qu'il devait donner demain et mardi au Grand Rex à Paris, et reprogramme en avril trois soirées déjà annulées auparavant, à Toulouse, Clermont-Ferrand et Lyon. Il était aussi en lice dans trois autres catégories : interprète masculin, album de chansons pour « Bleu Pétrole » et chanson de l'année avec « Résidents de la République ». Hormis ces reports et bien qu'il lutte contre la maladie, Alain Bashung n'a pas quitté la scène et donne depuis le printemps 2008 des concerts impressionnants de classe et d'intensité dans le cadre de la tournée de « Bleu Pétrole ».

Nostalgie, hommage, cette cérémonie bien cadrée a commencé comme il fallait car la variété, c'est aussi des icônes peopolisées. Et sans Johnny, ça le fait pas. Il ne faisait pas partie des nommés, mais a reçu une Victoire d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Cette Victoire, a-t-il dit, « j'aimerais la partager avec tous ces gens qui me suivent depuis mes débuts. J'offre cette Victoire à mon public ».

Coup de cœur des professionnels de la musique, également, pour l'une des machines à tubes les plus efficaces du sérail, Jean-Loup Dabadie, fraîchement intronisé à l'Académie Française.

Il a reçu une Victoire d'honneur pour sa carrière et son palmarès : Serge Reggiani, Yves Montand, Dalida, Jacques Dutronc, Michel Polnareff ou Julien Clerc. D'ailleurs venu rechanter « Partir » au Zénith. « Ma seule certitude, c'est l'incertitude », a glissé Jean-Loup Dabadie. Au bout de deux heures de spectacle, le Zénith est enfin sorti de sa torpeur, grâce à Cali, Arthur H, The Do et une bonne dose de pop-rock. Et des surprises sympas avec Yael Naïm ou Camille, heureuse de « voir qu'on peut vivre de la musique toute sa vie » et meilleure artiste féminine. Les 24e Victoires de la musique ont mobilisé 200 techniciens et 150 artistes dont l'orchestre, tandis que 900 personnes ont été accrédités. Près de 4 700 personnes ont assisté à la cérémonie dans la salle.

13:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |