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Le Seigneur marche sur nos routes. (28/04/2009)

Le Seigneur marche sur nos routes. Il se présente en voyageur au seuil d’une localité dont on ne connaît pas le nom. « Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison ». Ces précisions induisent que Marthe reçut d’abord le Seigneur comme on donne l’hospitalité aux voyageurs. Tel est le désir de notre Seigneur, telle est la grâce qu’il nous fait : nous qui avons appris qu’au désert, lorsque Jésus eu faim et soif, des anges du Ciel le servaient, nous découvrons qu’il souhaite nous faire la grâce d’assurer ce service nous-mêmes. Il se présente à la porte de nos maisons comme un humble voyageur dépendant de notre générosité, mais en le servant c’est Dieu que nous honorons, c’est nous qui grandissons.

« Elle avait une sœur nommée Marie ». Alors que Marthe s’active et entreprend tout ce qui convient pour nourrir le Seigneur, sa sœur préfère être nourrie intérieurement par le Sauveur : « se tenant assise aux pieds du Seigneur, elle écoutait sa parole ». En se tenant ainsi à ses pieds, Marie prend la position de l’humble servante qui n’est rien devant le Maître et qui reçoit tout de lui. Cette attitude d’humilité et d’accueil manifeste un engagement radical de sa part : lorsque Marthe interpelle le Seigneur, « ma sœur me laisse seule à faire le service », Marie ne répond rien. Son unique occupation est de goûter les délices de la parole du Maître, elle lui laisse disposer d’elle-même, elle laisse Jésus répondre à sa sœur qui l’accuse d’oisiveté sans s’en charger elle-même, de peur d’être distraite de sa contemplation.

« Marthe, Marthe ». Jésus interpelle Marthe avec affection, il appelle cette femme généreuse à être tout entière attentive à son enseignement, il appelle son âme et son esprit à se tourner vers lui. « Tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses ». Marthe cherche à faire le nécessaire, et même plus. Mais, quel que soit notre zèle, nous ne pouvons jamais suffire à tout ! Si elle demande à sa sœur de l’aider, c’est parce qu’elle veut trop en faire et qu’elle n’y parvient pas. Elle veut s’occuper de tant de choses... Or « une seule chose est nécessaire ». Le Seigneur, en répondant ainsi, ne blâme pas Marthe d’être si dévouée à le servir, il ne lui faisait d’ailleurs aucun reproche avant qu’elle n’intervienne auprès de lui. Mais cette générosité finit par la détourner de l’essentiel, qui est la présence du Sauveur dans sa maison, au point qu’elle veut réduire Jésus à n’être qu’un arbitre dans ses tâches ménagères.

« Marie a choisi la meilleure part ». Il existe une hiérarchie dans nos activités. Celles qui sont les meilleures sont celles qui ne passeront pas. C’est à cela qu’on reconnaît que Marie a choisit la meilleure part : « elle ne lui sera pas enlevée ». Peu importe l’activité, sa valeur est dans sa capacité à nous maintenir aux pieds du Seigneur, à nous maintenir dans une attitude d’abandon confiant qui nous fait tout attendre et tout recevoir de lui. Ainsi, l’oisiveté n’est pas dans l’absence d’agitation mais dans l’absence d’attention à la présence du Seigneur dans nos maisons. Notre seul vrai travail est de rester disponible à son enseignement, en toute situation.

Finalement, notre seul vrai travail est de nous émonder, d’éliminer en nous tout ce qui est mondain, de manière à n’être plus au monde mais à Dieu, à être dans le monde en Dieu. Autrement dit, à être purs.

Seigneur Jésus, appelle-nous comme tu as appelé Marthe, que notre âme et notre esprit découvrent la joie d’être sans cesse présents à ta présence, d’être toujours à ton écoute, de marcher à ta suite sur les chemins de nos vies. Donne-nous l’audace de nous emparer de la meilleure part, celle de nous en remettre à toi en toutes choses, celle de demeurer imperturbablement en ta présence.



Frère Dominique.

16:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |