Au matin de Pâque s’est levée l’aube d’un jour nouveau. (21/05/2009)
Jésus ressuscité dispense ses directives avec une autorité souveraine. C’est à la fois le Roi des rois et le juge eschatologique qui parle. L’enjeu de chacune de nos vies est dévoilé en quelques mots : « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné ». Il s’agit de choisir son camp : au matin de Pâque s’est levée l’aube d’un jour nouveau, dont les premiers rayons commencent à briller au cœur de notre monde encore enfoui dans les ténèbres.
Ce n’est pas seulement aux hommes, mais « à toute la création » que les apôtres sont invités à annoncer la Bonne Nouvelle, car le règne du Prince de ce monde est achevé. Le Seigneur a triomphé de l’antique ennemi qui nous gardait dans « les ténèbres et l’ombre de la mort », pour nous redonner autorité sur les animaux sauvages et les éléments hostiles : « ils prendront des serpents dans leurs mains et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ». Dès le premier chapitre de son Evangile, Saint Marc avait annoncé cette dimension cosmique de l’action libératrice de Notre-Seigneur ; il précise en effet qu’après avoir repoussé les assauts du Satan, « Jésus vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient » (Mc 1, 12-13). Notre-Seigneur réalise la prophétie d’Isaïe : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. (…) Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11, 6-9).
Ces « bêtes sauvages », ce sont d’abord nos passions dont le démon se sert pour nous enchaîner à ce monde qui passe et nous empêcher de nous tourner vers le Dieu de notre salut. Or nous le croyons : par sa Passion victorieuse, Notre-Seigneur Jésus-Christ a vaincu l’antique ennemi et nous a rétablis dans notre orientation fondamentale vers le Père en nous donnant part à son Esprit. Certes nous subissons encore les assauts de l’Adversaire, mais le cri de victoire de Saint Jean retentit, plein d’une joyeuse espérance : « Je vous le dis, mes petits enfants : “Vos péchés sont pardonnés à cause du nom de Jésus ; vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais” » (1 Jn 2, 12-14).
Comme le rappelait Jésus lui-même à ses apôtres avant l’ascension : cette force est celle de l’Esprit Saint qui viendra sur eux ; bien plus : « dans lequel ils seront baptisés d’ici quelques jours » (cf. 1ère lect.). Etre baptisés dans l’Esprit signifie être immergés en lui afin de vivre de sa vie et accomplir tous ensemble les œuvres que le Père nous confie. « Tous en effet, nous avons été appelés à une seule espérance » dans l’unique Corps, au sein duquel chacun de nous a reçu le don de la grâce comme le Christ l’a partagée dans l’Esprit (Ibid.). Car le Seigneur Jésus est toujours vivant au milieu de nous, même s’il fut « enlevé au ciel et est assis à la droite de Dieu » : c’est lui Notre-Seigneur qui travaille avec nous au sein de son Eglise, par l’onction de l’Esprit qui la guide et la conduit sur le chemin de la vérité toute entière et de la plénitude de la vie.
« Dieu qui élève le Christ au-dessus de tout, ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance » (Oraison d’ouverture).
Père Joseph-Marie.
09:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite de la liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |