LA POÉSIE PARLE DE DIEU. (09/10/2006)
Les mots se mettent à jouer sans plus se prendre au sérieux. Telle est la poésie. Refus de dominer, volonté d'admirer, la poésie permet de parler à Dieu sans le violer. Le discours non-utilitaire laisse intact le Mystère. Voilà pourquoi c'est surtout dans ce registre là qu'est écrite la Bible.
Le Petit Prince de Saint-Exupéry m'a introduit dans cet univers. Les " grandes personnes " ne pensent que chiffres et, pour être convaincues de l'existence du petit bonhomme, elles n'attendent que le numéro de son astéroïde. Les enfants, eux, deviennent amoureux du petit prince quand on leur dit qu'il a les cheveux couleur de blé. " Dessine-moi un mouton...! " Et l'aviateur de lui dessiner une cage pour avoir la paix. Que le petit prince imagine lui-même le mouton qui se trouve à l'intérieur ! Mais notre petit bonhomme s'en est trouvé très bien, car il recevait ainsi un espace pour son expérience personnelle.
" Parle-nous de Dieu...! " La tentation serait de dessiner Dieu comme on esquisse un mouton et de le définir à force de concepts précis. Or Dieu n'est pas à circonscrire. Il est à rencontrer. Il est amour offert à notre liberté et seul le poète peut parler respectueusement de l'amour, car il ne confisque pas les mots : il nous les présente comme un royaume à explorer. Combien de grands mystiques n'ont-ils pas été de grands poètes ?
En mathématique, lorsqu'on a trouvé la solution, le problème est épuisé. Lorsqu'il s'agit de Dieu, on est devant l'inépuisable et la surabondance. Les mots ne peuvent plus qu'introduire au seuil du Mystère, comme la cage livrait le mouton tout en le cachant. Et bientôt, les mots doivent se taire pour faire place au silence, silence d'admiration devant l'ineffable, extase, adoration. Devant Dieu, on ne peut que rester bouche bée. Le mot " mystère " vient du verbe grec qui signifie " se taire ".
Il faut être poète pour parler de Dieu, mais il n'est pas nécessaire d'appartenir à la caste des spécialistes. En chaque homme sommeille un petit coin de poésie, un espace où les mots se libèrent de leur carcan et tentent de nommer l'Essentiel. Pour être poète ne suffit-il pas d'être amoureux ?
Chaque chrétien, de par son baptême et sa confirmation, a reçu l'Esprit qui sonde le silence de Dieu. Avoir la foi ne sera jamais réciter par coeur les formules du parti, mais être introduit au grand large de l'océan divin où chacun peut se rendre compte par lui-même, emporté par un vent de liberté. Jésus parlait en paraboles. Celui qui n'a pas une âme d'enfant et un coeur de poète ne peut comprendre l'Évangile jusqu'au bout. Pour goûter un poème, il faut que la liberté s'offre, qu'elle se laisse faire et accueille les mots en les laissant retentir. Les mots sont des éveilleurs, mais jamais malgré nous. Le croyant est un poète qui s'abandonne dans les bras de Dieu. Et là, l'aventure de la Vie commence...
Bruno LEROY.
Le Petit Prince de Saint-Exupéry m'a introduit dans cet univers. Les " grandes personnes " ne pensent que chiffres et, pour être convaincues de l'existence du petit bonhomme, elles n'attendent que le numéro de son astéroïde. Les enfants, eux, deviennent amoureux du petit prince quand on leur dit qu'il a les cheveux couleur de blé. " Dessine-moi un mouton...! " Et l'aviateur de lui dessiner une cage pour avoir la paix. Que le petit prince imagine lui-même le mouton qui se trouve à l'intérieur ! Mais notre petit bonhomme s'en est trouvé très bien, car il recevait ainsi un espace pour son expérience personnelle.
" Parle-nous de Dieu...! " La tentation serait de dessiner Dieu comme on esquisse un mouton et de le définir à force de concepts précis. Or Dieu n'est pas à circonscrire. Il est à rencontrer. Il est amour offert à notre liberté et seul le poète peut parler respectueusement de l'amour, car il ne confisque pas les mots : il nous les présente comme un royaume à explorer. Combien de grands mystiques n'ont-ils pas été de grands poètes ?
En mathématique, lorsqu'on a trouvé la solution, le problème est épuisé. Lorsqu'il s'agit de Dieu, on est devant l'inépuisable et la surabondance. Les mots ne peuvent plus qu'introduire au seuil du Mystère, comme la cage livrait le mouton tout en le cachant. Et bientôt, les mots doivent se taire pour faire place au silence, silence d'admiration devant l'ineffable, extase, adoration. Devant Dieu, on ne peut que rester bouche bée. Le mot " mystère " vient du verbe grec qui signifie " se taire ".
Il faut être poète pour parler de Dieu, mais il n'est pas nécessaire d'appartenir à la caste des spécialistes. En chaque homme sommeille un petit coin de poésie, un espace où les mots se libèrent de leur carcan et tentent de nommer l'Essentiel. Pour être poète ne suffit-il pas d'être amoureux ?
Chaque chrétien, de par son baptême et sa confirmation, a reçu l'Esprit qui sonde le silence de Dieu. Avoir la foi ne sera jamais réciter par coeur les formules du parti, mais être introduit au grand large de l'océan divin où chacun peut se rendre compte par lui-même, emporté par un vent de liberté. Jésus parlait en paraboles. Celui qui n'a pas une âme d'enfant et un coeur de poète ne peut comprendre l'Évangile jusqu'au bout. Pour goûter un poème, il faut que la liberté s'offre, qu'elle se laisse faire et accueille les mots en les laissant retentir. Les mots sont des éveilleurs, mais jamais malgré nous. Le croyant est un poète qui s'abandonne dans les bras de Dieu. Et là, l'aventure de la Vie commence...
Bruno LEROY.
19:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Virtuellement votre : http://vieillegarde.hautetfort.com/spiritualite/
Écrit par : maudub | 21/09/2009
Oui il y a un lien très étroit entre la poésie, l'amour et Dieu. Je le découvre au fil des années. Ma poésie devient moins bavarde, l'amour s'exprime aussi par le silence (visible sur la page), et Dieu est en filigrane dans chaque poème que la muse Esprit-Saint fait jaillir. Oui, parfois les mots craquent pour livrer plus qu'eux-mêmes. Et l'Esprit travaille aussi l'esprit et le coeur des lecteurs pour goûter Dieu au détour d'un mot, d'un poème, d'un recueil. La présence du Verbe fait chair va jusque là.
Je profite de ce mot, cher Bruno, pour te dire que je lis toujours ton blog de temps en temps, et ceci avec plaisir.
Écrit par : thierry | 30/09/2009
Oui, Thierry lorsque la poésie évoque le mystère les mots se font rares pour mieux concentrer l'émotion et la pensée. Nous retrouvons le même phénomène avec la poésie Soufie ou les Haïkus. La poésie mystique n'a guère besoin de beaucoup de mots pour expliciter son émerveillement d'être.
Je vous remercie de venir si souvent sur mon Blog. Je vais également sur le vôtre. Hélas sans y déposer de commentaires. Mais je corrigerai cette erreur lamentable dans les temps qui viennent.
Bien Fraternellement et poétiquement, Bruno.
Écrit par : Bruno LEROY. | 01/10/2009