LE DIEU CAPITALISTE. (12/10/2007)
JOURNAL CHRETIEN | http://www.journalchretien.net/spip.php?article14885 |
LE DIEU CAPITALISTE. / BRUNO LEROY / Intervenant-éducatif auprès de Jeunes et de Familles en difficultés. Diplômé de Théologie Pratique et Politique. Directeur du Service Éducatif et Action Sociale Nord/Pas de Calais. |
L’évangile du néo-libéralisme prêche la trinité du capital (dieu le père), du marché (le messie) et de la libre initiative (l’esprit). Elle annonce la réalisation d’une logique bienfaitrice pour tous, délégitimant et déclassifiant les opposants comme autant de démons à exorciser. Si l’on observe le langage néo-libéral, on y perçoit des termes religieux camouflés, particulièrement l’exigence d’un sacrifice pour un paradis futur.
A partir de sa compréhension de Dieu, la théologie de la libération réfléchit théologiquement sur l’économie, où prospèrent les idoles qui envahissent la politique et la culture . Elle démonte les « théologies » à l’œuvre dans nos systèmes économiques, pour les justifier et les légitimer. Il existe une « religion économique » dans le capitalisme, d’essence sacrificielle, sans transcendance. Cette religion falsifie les rêves et les désirs de la société traditionnelle, en lui annonçant le salut immanent dans l’abondance de biens de consommation. Le Dieu des pauvres, le Dieu de la vie, se transforme en une catégorie critique des faux dieux du système.
La chute du socialisme a permis « la messianisation du marché », la naturalisation des structures historiques du présent et la reprise du discours sur « la fin de l’histoire », de caractère théologico-eschatologique. L’évangile du néo-libéralisme prêche la trinité du capital (dieu le père), du marché (le messie) et de la libre initiative (l’esprit). Elle annonce la réalisation d’une logique bienfaitrice pour tous, délégitimant et déclassifiant les opposants comme autant de démons à exorciser. Si l’on observe le langage néo-libéral, on y perçoit des termes religieux camouflés, particulièrement l’exigence d’un sacrifice pour un paradis futur. Les riches accumulent davantage de biens, satisfaisant les désirs éveillés par une technologie fantastique qui provoque de nouveaux désirs. Les pauvres accentuent leur sacrifice, dans l’espoir illusoire de la satisfaction de leurs nécessités et de leurs rêves. C’est une spirale sans fin. La théologie de la libération démasque cette perversion, qui bénit les riches et punit les pauvres. C’est un dieu aux antipodes du Dieu de la vie, du Dieu des pauvres et de la tradition biblique et christique.
La mondialisation économique néo-libérale rencontre des critiques très vives de la part de la théologie de la libération, à cause de ses conséquences sur les pauvres : augmentation de la pauvreté, chômage, migration interne et externe de populations. En réponse, elle propose une mondialisation de la solidarité.
L’expérience concrète du Forum social mondial, qui a commencé à Porto Alegre en 2001, est devenue une source de réflexions et de commentaires utopiques. Toutes les grandes thématiques centrales retiennent l’attention : le principe du futur, la pensée plurielle, la résistance et l’alternative au modèle actuel de développement, le nouvel internationalisme, l’accès à la richesse et au développement durable, une autre démocratie par l’affirmation d’une société civile dans l’espace public, la démilitarisation d’un monde sans guerre, des stratégies pour affronter l’Empire, la réaction à l’homogénéisation de l’imaginaire par les médias internationaux…
Bruno LEROY.
21:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Avanti o popolo. alla riscossa
Bandiera rossa (bis)
Avanti o popolo, alla riscossa
Bandiera rossa trionfera.
Bandiera rossa deve trionfa (ten)
Evviva il communismo e la libertà.
Non, j'suis pas devenu subitement communiste, m'enfin bon j'avais envie dfe pousser mon petit coup de gueule pour vous accompagner dans cette juste descente en flamme du Dieu flouze et de son malsain évangile croissance si abondamment missionné par les chapelle cathodiques... C'est pas la première fois que je fais le rapprochement entre le discours religieux et le baratin capitalo.
Bien fraternellement
Samuel
Écrit par : Samuel | 14/10/2007
Cher Samuel,
Le drame de l'Église et des églises en général, c'est d'avoir toujours côtoyer les Pouvoirs en place. Par exemple avec Pinochet...
Le fait d'avoir du fric n'est pas un mal en soi. Ce qui est honteux et dégradant, c'est de ne pas le partager. Je ne suis guère communiste non plus et pourtant, il faut bien reconnaître que les monastères sont basés sur l'économie de l'auto-gestion et du partage des biens. Au départ, c'était pour vivre la simplicité face à une Église fastueuse...
Cela me fait penser à Coluche qui disait : Les pauvres disent que les riches sont des salauds. En fait, ils aimeraient devenir salauds aussi.
Il avait raison tout cela est une question de mentalité. Il existe des gens riches qui ont une conscience de pauvre ( c'est assez rare mais ça existe !) Et l'inverse aussi.
Il faut faire tous les jours attention à cet esprit Bourgeois qui nous guette.
Je vous remercie pour votre commentaire auquel, je pourrai ajouter des tas et des tas de réflexions. Mais, je passerai la nuit à vous écrire ma vision de la société et les valeurs qui m'habitent. Qui ne sont pas loin des vôtres.
Belle soirée à vous et votre Famille !
Bien Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 16/10/2007
Les premiers chrétiens vivaient en communauté partageant leurs biens, maintenant, maheureusement, cher Bruno, les chrétiens dans leur très grande majorité se soumettent sans trop de problème au dieu consommation, on trouve même des pubs pour des produits qui seraient moralement plus acceptables pour des familles chrétiennes dans de nombreuses revues cathos...
Écrit par : Amaury | 19/10/2007
Hé Oui, Cher Amaury,
l'esprit du consumérisme hante toutes les consciences. Les chrétiens ne sont pas immunisés contre ce genre de virus sociétal. Il est de notre devoir fraternel d'aider les autres à discerner au mieux ce qui est vraiment essentiel à l'Humain.
Malheureusement, la publicité manipule allègrement notre inconscience pour provoquer en nous des désirs non voulus.
Je pense qu'il faut une certaine Culture et connaissances des différentes manipulations pour ne point se laisser piéger.
Ou simplement du bon sens en voulant vivre une simplicité volontaire comme le font nos amis Québéquois.
J'ai confiance en l'être Humain et je pense qu'il s'insurgera, un jour contre cet état de fait !
Je vous remercie pour votre intervention et vous souhaite une agréable soirée !
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 19/10/2007
Le pognon, c'est comme un marteau ou une faucille : un outil. Ce qu'on en fait ensuite est une question de conscience. Il y a les brebis d'un sys tème et ceux qui marchent hors des sentiers battus
Bien fraternellement
Samuel
Écrit par : samuel | 19/10/2007
Bien-sûr, comme je vous le disais Samuel. L'argent c'est un peu comme un couteau. On peut l'utiliser pour couper sa viande, ses aliments afin de se nourrir. Ou bien comme une arme pour se défendre ou tuer quelqu'un...
L'argent peut aider soi et les autres à vivre, s'il est partagé équitablement. Il peut servir également à se protéger des inquiétudes de l'avenir. Il peut aussi tuer les Forêts, la nature et les hommes uniquement pour le profit.
Tout dépend de l'évolution intérieure vers laquelle nous tendons. Du travail effectué sur nous-même et nos diverses approches.
Oui, cela est une question de conscience. Servile ou affirmée ne se laissant pas manipuler par les slogans publicitaires.
Malheureusement, nous sommes dans une société spectacle comme disait Bourdieu où l'apparence prime sur les nécessités.
Et la plupart des gens se laissent impressionner par cette société de publicisation, hélas !
Il faut dire que de grands moyens sont mis en place par les lobbys industriels.
Oui, c'est une question de conscience et d'éthique comme dans bon nombre de nos comportements sociaux.
Vis à vis de l'argent, je m'aperçois souvent que les riches se foutent complètement des pauvres. Ils donnent à certains organismes pour justement se donner " bonne conscience ".
Alors, que j'ai souvent remarqué chez les gens très pauvres, le souci de l'autre. Ils donneraient leur chemise même s'ils n'en avaient pas comme dirait Jacques Brel.
Je vous remercie pour votre intervention toujours enrichissante ( sans jeu de mots ) et vous souhaite une excellente semaine ainsi qu'à ceux et celles qui vous sont Chers !
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 22/10/2007