ÉCOUTER BATTRE LE COEUR DES JEUNES. (16/11/2010)
Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.
Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.
Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.
Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.
Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.
Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.
Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse,il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.
Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures. Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.
Bruno LEROY.
12:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Bonsoir
Votre histoire est bien dramatique....
Pourtant combien elle est fréquente... pas de temps....
Dieu a pris le temps de nous écouter, de venir nous parler, et c'est nous qui le mettons à la porte, alors qu'il a la réponse à nos soucis....
sincèrement
Jean
Écrit par : Jean | 19/03/2008
Oui, Cher Jean nous mettons trop facilement Dieu à la porte de nos coeurs. Alors qu'Il frappe pour entrer et nous donner Sa Paix. Malheureusement, notre monde matérialiste détruit les moindres souffles de Sa Présence pour faire croire aux Jeunes et moins jeunes que le bonheur se trouve dans le plaisir éphémère de la consommation. Ce consumérisme anéantit toutes formes de spiritualité dont les ados sont pourtant assoiffés. Puis, le temps passe effaçant toutes traces de cette recherche d'Amour inconditionnel. Le Christ disparaît progressivement de leurs consciences. Et leurs vies n'est plus que vide dont le sens a sombré dans les abysses d'une société qui les a formatés. Simplement, lorsque certains problèmes surviennent, ils ne savent plus en trouver la signification et sombrent dans le néant.
C'est le nihilisme d'une existence sans Dieu d'Amour. Voilà ce que nos générations ont greffées dans leurs âmes fragiles et en recherche...Et il y aurait encore mille choses à dire.
Je vous remercie pour votre intervention chaleureuse et vous assure de mes prières afin que vous puissiez mener à bien votre Ministère sur Internet. Essentiel pour ceux et celles qui cherchent le soleil du Christ !
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 19/03/2008
"Saint Paletan peut bien attendre…" C'est ainsi que je concluais mon commentaire sur "NOTRE SILENCE EST POÉSIE DE VIE." (16-03-08)
Avec des exemples dramatiques tels que celui que Bruno nous cite ici, on le voit bien : ce sont les jeunes qui n'attendent plus. Pas simplement parce qu'on ne leur pas appris à attendre, mais parce qu'on leur apprend le contraire à jet continu. Du coup, ils n'attendent plus rien de la vie : quelqu'un stigmatisait il n'y a pas longtemps ces jeunes qui sont VIEUX dans leur tête à 20 ans ! La peur de l'avenir qui leur est transmise en pleine poire par le monde adulte -et toutes les fausses assurances (au nom d'une non moins fausse "prudence") qui l'accompagnent-, ce n'est pas vraiment brillant pour leur mettre le pied à l'étrier !!! L'avenir leur appartient pourtant plus qu'à nous : nous leur volons.
C'est aussi leur esprit d'enfance qu'on leur vole ! On en fait des adultes en miniature quasiment dès le primaire. Comment s'étonner qu'ils ne soient pas bien dans leurs baskets ? Pour ainsi dire, on les élève comme des poulets en batterie : moins chers que ceux qui sont élevés en plein air... et nettement moins savoureux. Idem pour les fruits et légumes que l'on cultive sous serre à marche forcée. Pratique d'avoir des oranges hors-saison... mais elles sont hors-saison.
Voler l'esprit d'enfance, c'est un peu mettre l'automne à la place du printemps. Il n'y a plus de saisons : plus que des cierges à saint Paletan. On comprendra que ce dernier ne soit pas dans le calendrier...
Bien fraternellement,
Michel
Écrit par : Michel de Tiarelov | 20/03/2008