Sachez porter le fardeau des autres ! (17/02/2008)
Tout le monde a des secrets. La raison n'est pas un désir d'hypocrisie, mais certaines blessures sont trop intimes pour être partagées. Si votre mari se montre insensible à vos émotions et semble ne pas s'intéresser à vous, la douleur peut s'avérer trop vive pour pouvoir être discutée en public. Si votre femme vous a blessé par la cruauté de ses mots, peut-être ne souhaiterez-vous pas exposer votre souffrance à tout un chacun ?
Votre Frère, Bruno.
09:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
"Certaines blessures sont trop intimes pour être partagées". OK pour essayer de les deviner chez l'autre, non par une malsaine curiosité, mais dans le dessein véritable de "l'aider à porter son fardeau". Cette attitude est naturellement au cœur du message évangélique.
N'y a-t-il pas l'envers du décor ? Celui ou le fardeau n'est pas tu par discrétion ou goût du "secret", mais par un mécanisme de déni. Dans ce cas, le risque est que s'en suive celui de la... projection. Autrement dit, il s'agit moins de "porter le fardeau des autres" que de se voir imposer celui que l'autre peut refuser chez lui ! Accepter naïvement de "porter le fardeau des autres" en de telles conditions (qui n'entrent pas nécessairement dans le champ de la conscience des uns et des autres), n'est ce pas ouvrir une boîte de Pandore qui pervertit le regard chrétien ?
À discerner dans tous les cas...
Bien à vous,
MdT
Écrit par : Michel de Tiarelov | 17/02/2008
Effectivement, Cher Michel de Tiarelov, le mécanisme du déni peut générer des projections malsaines. Dans ce cas, nous ne sommes plus dans le caritas chrétien mais dans un relationnel pathologique.
Cependant, si vous écoutez bien cet enregistrement ; il est dit de porter les fardeaux des uns et des autres. C'est-à-dire de façon réciproque pour éviter tout phénomène de transfert unilatéral.
Et la prière nous aidera à discerner...
Mais, vous avez absolument raison, il ne faut point s'égarer dans une sorte de philanthropie chrétienne naïve où les consciences humaines ne se rejoignent plus.
Je vous remercie pour votre intervention éclaircissante.
Très Fraternellement !
Bruno LEROY.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 17/02/2008
Rassurez-vous : j’ai bien écouté l’enregistrement ! D’autant qu’il préconise clairement une sorte d’entraînement à la communion des saints ( à ceci près que les véritables saints vivent davantage une dynamique de grâce que de « fardeau » !… ).
En ce sens, la réciprocité que vous évoquez va bien entendu de soi. Mais en quoi sommes-nous pour autant garantis « d’éviter tout phénomène de transfert unilatéral » ?
Par ailleurs, vous me semblez vouloir séparer le « caritas chrétien » du « relationnel pathologique » : dans ce dernier cas, est-ce à dire que la charité n’aie son mot à dire que dans un silence compatissant… et impuissant devant ce qui apparaît comme une fatalité ? En toute vérité, qui pourrait se targuer d’entretenir un relationnel NON pathologique ? Vous savez mieux que moi que le péché n’est rien d’autre qu’un manquement à l’amour. Et l’amour n’est-il pas au cœur du relationnel ? N’est-il pas le relationnel lui-même ? En ce bas monde, il est donc « normal » que le relationnel soit pathologique. Alors, à qui va s’adresser le « caritas chrétien » ?
Cette séparation sémantique ne risque-t-elle pas elle-même de générer de nouveaux fardeaux -unilatéraux- là où on s’attache à les porter les uns les autres ?
Pardon de vous pousser ainsi dans vos derniers retranchements !…
Bien fraternellement,
MdT
Écrit par : Michel de Tiarelov | 18/02/2008
Cher Michel,
Je vous remercie pour vos réflexions hautement philosophiques. Je vous répondrai simplement avec mon coeur d'homme. Ma seule et unique religion depuis ma tendre enfance est celle de l'Amour inconditionnel !
Mais cet Amour est vécu avec un détachement absolu vers lequel tout individu devrait tendre afin de ne pas se laisser phagocyter par autrui pour préserver l'Essentielle Liberté qui permet d'agir en toute conscience.
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 19/02/2008
Bien sûr que l'Amour se doit d'être inconditionnel ! Sinon il se renie lui-même. Tendre vers le détachement absolu est une superbe idéal : dommage qu'il se heurte en permanence aux tentations contraires. C'est que l'Amour est aussi un attachement. Le risque de la confrontation commence quand se heurtent deux conceptions différentes de cet attachement. Mais après tout, le risque c'est la vie !
Pour cette raison, je vous rejoins tout à fait : ne nous laissons pas phagocyter par autrui... tout en sachant rester ouverts à ses positions qui sont peut-être plus justes que les nôtres.
Bien fraternellement,
Michel
Écrit par : Michel de Tiarelov | 19/02/2008