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Entrée en Carême. (23/02/2007)

Chaque année, le Carême est un appel à nous réveiller, à changer quelque chose, et d'abord en nous-mêmes, pour vivre d’une foi plus authentique. Nul ne peut servir deux Maîtres. Une manière de rappeler le caractère radical de l’engagement du chrétien, dans une société axée sur l’optimisation du bien-être et la recherche de soi.

40 jours : un symbole

Le Carême est un temps de conversion au symbolisme fort : quarante jours qui s’ouvrent sur la Semaine sainte et la fête de Pâques !

Pour les catéchumènes de l’Eglise primitive, c’était la phase ultime de leur préparation au baptême, et les fidèles de la communauté locale s’en portaient garants par un surcroît de vie intérieure. Pour eux alors, comme pour nous aujourd’hui, ce doit être l’occasion d’un dépassement de soi dans la prière, la pénitence et l’ouverture aux autres.

Que nous apprend la Sainte Ecriture à ce sujet ? Dans la Bible, le chiffre 40 est synonyme de préparation à une nouvelle étape dans l’existence : 40 ans de désert pour les Hébreux avant d’entrer en Terre promise, 40 jours de jeûne pour le Christ avant d’entamer sa vie publique…

De même, la « sainte quarantaine » se veut une mise à niveau de nos dispositions personnelles, afin que nous soyons en mesure d’accueillir la vie de Jésus ressuscité.

Pour bien commencer le Carême : l’imposition des cendres

Recevoir les cendres ne constitue pas une obligation ; c’est néanmoins une preuve de bon sens car il s’agit d’un sacramental, un élan surnaturel qui nous est communiqué, non pas directement par Dieu, mais par l’intercession de l’Eglise. Se faire imposer les cendres est donc un stimulant pour faire effort sur soi et réduire ses égoïsmes en cendres ; c’est se disposer à renaître, tel le Phénix, pour un nouvel essor. Derrière l’allégorie campe une réalité de foi que nous rappelle le rituel du mercredi des cendres : Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle !

Un temps fort

« Le Carême est le temps privilégié du pèlerinage intérieur vers Celui qui est la source de la miséricorde » (Benoît XVI). Littéralement, la miséricorde consiste à « donner son cœur aux miséreux ». C’est pourquoi l’austérité proposée est pédagogique ; elle n’est pas rebutante ; elle est marque de confiance : elle invite chacun à « balayer devant sa porte » pour faire de ce chemin vers Pâques un temps privilégié d’amitié avec Dieu.

L’optimisme du Carême

Il est possible de bouger, de s’arracher à ses conformismes, de libérer sa capacité d’aimer. Dieu l’attend, l’Eglise l’espère, la liturgie nous y encourage : Rends-moi la joie d’être sauvé ! Avec le roi David repenti, nous quémandons la grâce de savoir découvrir une nouvelle façon de vivre : non plus une vie résignée à l’acceptation morose de nos limites et petitesses, mais une vie ouverte et généreuse, à l’exemple de Notre-Seigneur qui travaille, souffre et meurt avec joie pour notre vrai bonheur.

Est-ce assez dire que ce qui engendre la joie, l’optimisme et l’allant, c’est la richesse d’un cœur qui sait aimer et se sait aimé de Dieu ? Pénitence ne signifie donc pas forcément tristesse, pas plus que douleur mauvaise humeur. Mais pour intérioriser cette perspective, avant toute chose, il faut se laisser réconcilier avec Dieu et se décider « à suivre le chemin du don de soi : la Croix sur tes épaules, le sourire sur tes lèvres et, dans ton âme, une grande lumière » (saint Josémaria, Chemin de Croix, II, 3).

Alors, souriez, vous entrez en Carême
 !

13:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |