Béatitudes "Loubardes" de Guy Gilbert. (25/03/2007)
Bienheureux celui qui va à la messe et refuse d'ignorer ou de dégueuler le reste du temps sur les taulards de France.
Bienheureux celui qui, écoutant ou lisant la violence distillée par les médias ne veut pas s'abreuver de sang et de haine.
Bienheureux celui qui ne juge pas ceux qui ont été condamnés ou qui ne se réjouit jamais d'avoir été, lui, assez habile pour ne pas se faire prendre.
Bienheureux celui qui ne hait ni le voleur, ni le violeur, ni l`assassin, car il sait que personne ne l'est comme ça de naissance.
Bienheureux celui qui connaît l'adresse de la prison de sa ville et qui refuse de penser que ceux qui la peuplent doivent y rester et y croupir.
Bienheureux les regards qui ne sont jamais hostiles dès qu'ils aperçoivent un tatouage dessiné sur un bras.
Bienheureux celui qui, voyant un blouson noir, discerne d'abord, caché derrière le cuir, un amas de souffrances dingues et un appel à compter pour quelqu'un.
Bienheureux celui qui pense que le dernier des muscles à mettre au service des prisonniers est la langue.
Bienheureux celui qui ne se gargarise pas de mots, tels que réinsertion sociale, et qui, ne discourant pas sur la délinquance, écoute d'abord celui qui sort de prison aigri, haineux, meurtri et lui ouvre sa porte.
Bienheureux celui qui refuse tous les bureaux mis entre l'homme qui appelle à l'aide et ceux qui, devenus des spécialistes, savent tout de lui, avant même de le connaître.
Bienheureux les politiciens qui refusent d'appeler sans cesse à la sécurité mais mettent toutes leurs forces au service de la prévention, de la stabilité des couples, de l'affection et l'attention pour les jeunes, de la formation et d'une école où les moins doués comptent autant que les premiers de la classe.
Bienheureux celui qui épaule, soutient, accueille la femme et le gosse du prisonnier.
Bienheureux ceux qui trouvent intolérable que des mômes de seize à dix huit ans puissent aller en prison, et jettent toutes leurs forces pour que cela cesse.
Bienheureux enfin celui qui n'oublie jamais que, dans I'Evangile, le pardon a été donné au dernier moment au gangster repenti qui a filé tout droit et le premier dans le royaume de l'amour.
Guy Gilbert, "Aventurier de l'Amour", page 122, éditions Stock, 1988.
22:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
J'voudrais quand même faire remarquer avant d'aller me zoner, que le garnement qui partageait la condamnation de Jésus, j'suis pas sur que c'était un si mauvais bougre in fine : fallait pas grand chose pour aller au gnouf en ce temps là, et pour être trucidé non plus. Bon, c'est vrai que j'ai une lecture des évangiles un peu spéciale moi aussi. On le verra dans quelques jours au plus chez moi... A l'approche de Pâques je vais ressortir "histoire de collabo" un parallèle étrange que j'ai fait entre l'occupation romaine et l'occupation nazie... Sur le ton de l'humour, mais c'est trés trés sérieux !
Bien fraternellement.
Écrit par : Samuel | 26/03/2007
Cher Samuel,
J'attends avec impatience ce travail historique qui sera intéressant. C'est vrai, que cette corrélation entre occupation Romaine et Nazie, je dois vous avouer que je ne l'avais pas assimilée ainsi dans mon esprit.
Cela va être une réflexion pertinente, je n'en doute pas. Et surtout, enrichissante pour ceux et celles qui cherchent à comprendre plus avant les oppressions de certains pouvoirs sur la liberté Humaine...
Bon courage à Vous et excellente Journée !!!
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 26/03/2007
Cher Bruno,
c'est un résumé d'évangile réécrit. Ca m'a valu beaucoup d'ennuis, mais je vais le ressortir, pas aujourd'hui, incessemment. Merci de la visite et du long com que j'ai publié avec une réponse. Pas l'habitude des fleurs... mais le sanglier est sur mes terres et fallait lui montrer que tout le monde ne me prends pas pour une crotte.
Bien fraternellement.
Samuel
Écrit par : Samuel | 26/03/2007
Cher Samuel,
Je vous dirai franchement si ça tient la route théologiquement. Mais, surtout ne craignez pas les ennuis. Agissez selon votre conscience.
Vous savez, si j'avais dû dans ma vie me préoccuper de certains jugements, je n'aurai jamais avancé.
Allez de l'avant, comme je vous l'ai écrit, votre intelligence vous permet toutes les audaces car, vous avez un authentique respect d'autrui.
Dans mon commentaire, j'écris le mot " Haine " mais ce n'est jamais retourné vers les êtres Humains. Mais, vers des systèmes de pensée, comme le conformisme que je hais réellement car, comme disait Antonin Artaud, il fige l'idée même de Vie.
Je ne m'attaque jamais aux personnes que je respecte toujours. Mais aux systèmes, comme le capitalisme, la pensée unique, le conformisme ambiant, le refus de l'esprit critique...etc.
Je tenais simplement à le préciser...
Je vous remercie pour votre intervention et attends votre texte avec fébrilité.
Tout ce que j'ai écrit sur vous, je le maintiens. Ce ne sont pas des fleurs pour faire démagogique. Ce sont de réelles impressions que j'ai chaque jour en vous lisant.
Je ne m'amuse pas à écrire des mots gentils pour faire bien. Je les écris avec sincérité sinon, je ne dis rien et ne perds pas mon temps à flatter les gens.
Je pense réellement ce que je vous ai écrit !
Si ce sont des fleurs. Alors, ce sont des immortelles !
Belle soirée à Vous et ceux qui vous sont Chers au coeur et à l'âme !!!
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 26/03/2007
Je me "retrouve" dans tellement de vos lignes écrites ici que c'est incroyable !!!!
Et ..... pourtant je ne vais jamais à la messe !
Ma foi "extra large" dans la possibilité de rendre un sourire à un enfant , perdu et orphelin a fait de moi une marginale de cette société tout simplement parce chez moi vivent toutes les couleurs du monde !
Je ne regrette rien , j'ai agi selon mon coeur et ces enfants (grands maintenant) me réconcilient peu à peu avec moi-même et je sais que je partirai en paix sans que j'y vois une intervention divine mais seulement ma hargne et ma volonté à réparer ce que les humains ( qui n'ont que le nom d'humain) ont voulu détruire par cupidité , stupidité ... et ...
Écrit par : khate | 27/03/2007
Je pense que nous sommes des marginaux à partir du moment où nous nous passionnons pour les autres. A partir du moment où nous dénonçons les incohérences, de part notre vie et nos discours, de cette société.
Si les gens étaient plus originaux, il y aurait moins de marginaux.
Vous savez, Chère Kathe, je préfère accompagner les jeunes qui sont dans la merde et les aider au risque d'être traîté de " marginal ". Plutôt que ne rien faire pour conserver une bonne réputation.
Voilà, ce qui nous différencie de ceux qui s'estiment dans la ...page !
Continuez, Continuons !
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 27/03/2007