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François Bayrou et la Foi. (12/03/2007)

« Je n’ai pas choisi de croire, je l’ai seulement accepté »

« Depuis l’âge de quinze ans, la petite fille Espérance chère à Péguy ne m’a jamais lâché. » Pour François Bayrou, « le plus précieux chez un être humain, le plus important, c’est la capacité d’aimer. »

« J’ai cru très tôt et j’ai aimé croire. Il y avait une messe du petit matin, en semaine, que je devais servir, à laquelle j’assistais seul, le plus souvent. Pour aller de la maison à l’église, je coupais court à travers champ et j’aimais ce rendez-vous solitaire du petit matin. J’aimais cette présence et ce silence. Et tout cela s’est construit peu à peu, sans épreuve, sans nuit de doute, comme une évidence. »
« La foi est une grâce. C’est un cadeau gratuit, pour lequel il convient de dire merci. Sans doute suis-je naturellement un esprit religieux. Je vais à la messe et, dans la vie de tous les jours, je prie. J’aime le Notre Père et le Je vous salue Marie. J’aime que ces prières aient été dites des milliards de fois depuis des siècles par des femmes et des hommes pour qui elles étaient le suprême recours. Enfin, je médite avec ceux qui ne sont plus là et qui sont encore là, les morts présents dans notre vie aussi forts, plus forts peut-être que les vivants. »
« Dans le domaine de la foi, je ne suis ni un savant, ni un clerc, ni un exégète. Je suis un petit et je veux le rester. En politique, je suis un responsable : je dois justifier ce que je dis, ce que je crois, ce que je propose, ce que je fais. En religion, je ne prêche pas, je ne me donne pas en exemple, je ne suis pas un modèle : je fais seulement partie du peuple des croyants, je suis de la base la plus basique, je me tiens au fond de l’église, sans parler. »
« La foi n’arrête pas la pensée, elle la convoque, elle la suscite et elle l’entraîne ! Et à mes yeux la pensée ne chasse pas la foi, elle l’invite ! Vous ne pouvez pas croire avec la moitié de vous-même. La foi est faite pour être comprise et habitée. Et spécialement parce que toute religion suscite une anthropologie, une conception de l’homme. Par exemple, ce n’est pas rien de penser la communion des saints. Cette idée chrétienne qu’une personne peut assurer le salut d’une autre personne ! Si l’on accepte cette idée, cela veut dire que
personne n’est étranger à l’autre, à son frère, à son prochain. »
« La vraie problématique de notre temps n’est pas celle de l’avoir, mais celle de l’être. Ce qui fait le malheur des temps, c’est l’absence de raisons de vivre ou de donner sa vie. Ce sont des choses qui concernent plutôt l’âme que la raison. Et le mal de l’âme provoque les maux de la raison. D’où vient le succès des sectes ? D’où vient la vague des drogues ? D’un manque immense qui trouble l’entendement, le discernement, et embourbe l’homme dans des dépendances où la raison se perd. Le spirituel assumé ouvre et libère la raison, la pousse à comprendre toujours plus profondément. L’intelligence, la logique, le sens critique, tout l’être humain est ainsi invité à s’assumer dans toutes ses dimensions de liberté. »
« Qu’est-ce d’autre que l’idée du bien sinon une boussole donnée pour nous guider, pour discerner la vérité ? Cette boussole, qui nous l’a donnée ? Au contraire, le Mal, le vrai Mal, ce n’est pas seulement quand la barbarie triomphe. Le mal absolu, c’est lorsque le Mal n’est plus perçu comme un mal. C’est lorsqu’il échappe à la conscience, comme le virus qui ne suscite plus d’anticorps. »

17:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |