01/07/2016
L'Esprit-saint est notre libérateur.
L'Esprit Saint fut envoyé, comme le Fils, pour compléter et prolonger l'œuvre de rédemption et de libération intégrale. Le domaine privilégié de son action, c'est l'histoire. Comme un coup de vent ( un " esprit " au sens biblique ), il est présent en tout ce qui suppose mouvement, transformation et croissance. Il n'est point de cloisons étanches pour lui, il souffle où il veut, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'espace chrétien. Il saisit les personnes, les remplit d'enthousiasme, leur confère des aptitudes et des charismes particuliers pour transformer la société et la religion, briser les institutions sclérosées et créer des choses nouvelles.
Il se rend agissant d'une façon toute spéciale dans les luttes et les résistances des pauvres. Et ce n'est pas sans raison que la liturgie nomme " Père des pauvres " celui qui leur donne le courage de faire face jour après jour au difficile combat pour leur propre survie et celle de leurs familles, de trouver des forces pour supporter les oppressions du système socio-économique qui les exploite et qu'ils ne peuvent changer d'un jour à l'autre, de conserver vivante l'espérance que quelque chose peut toujours s'améliorer et que, unis, ils pourront historiquement se libérer.
La piété, le sens de Dieu, la solidarité, l'hospitalité, la force d'âme, la sagesse de vie, tissée de souffrance et d'expérience, l'amour pour les enfants et ceux des autres, la capacité de célébrer et de se réjouir jusque dans les pires conflits, la sérénité face à la dureté des luttes de l'existence, la perception de ce qui est possible et viable, la modération dans l'usage de la force, la résistance presque illimitée à l'agression persistante et continuelle du système économique et à la marginalisation sociale qu'elle provoque, toutes ces choses sont des dons de l'Esprit, c'est-à-dire des formes de Son ineffable présence et de son action au milieu des opprimés.
L'Histoire des luttes menées par les opprimés pour leur liberté est l'histoire que la flamme de l'Esprit Saint allume dans le cœur divisé de ce monde. C'est grâce à l'Esprit que jamais ne s'éteignirent et que jamais ne s'endormiront sous la cendre de la résignation l'idéal d'égalité et de fraternité, l'utopie d'un monde qui rendrait plus facile d' Aimer et de reconnaître dans le visage de l'autre les traits maternels et paternels de Dieu.
Bruno LEROY.
11:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Mon combat spirituel.
Le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver chantait Henri Salvador.
Si nous étudions bien cette phrase presque ironique. Nous constatons en fait qu’elle reprend l’Ecclésiaste : Il est un temps pour tout, un pour rire, un pour pleurer, un pour travailler, un pour se reposer…( version édulcorée )
Je vis depuis plus de 35 ans au cœur de la pauvreté, voire de la misère qu’elle soit matérielle, spirituelle ou intellectuelle. Depuis toutes ces années, j’ai cheminé avec des Jeunes de tous horizons et des adultes de toutes opinions.
Le travail est certes la santé, dans le sens où cela permet de mettre ses talents au service du bien commun. Mais, le repos est également nécessaire à l’équilibre psychique. Je connais tant d’éducateurs faisant régulièrement des séjours en psychiatrie pour avoir trop donnés de leur personne. Nous ne pouvons offrir aux autres, ce que nous ne possédons plus !
Accompagner les plus pauvres a toujours été un idéal que j’ai réussi à la force du poignet à réaliser. Mais, au début de cette aventure, je pouvais consacrer tout mon temps pour les écouter avec les oreilles de l’âme.
Or, aujourd’hui les paradigmes ont bien changés…En France, nous pouvons évaluer la précarité à plus de cinquante pour cent par rapport aux années précédentes.
Donc, il me faut effectuer les mêmes fonctions avec le nombre d’éducateurs identiques et ayant le double, voire le triple de jeunes mais aussi d’adultes à s’occuper.
Et je puis vous assurer que rien ne nous aide et surtout pas les Administrations, remparts contre la solidarité active.
Tout cela, pour vous dire que je me remets sérieusement en question. Pour ceux et celles qui me connaissent, j’ai un caractère bien trempé et mes colères sont aussi puissantes que mes tendresses. Pourtant, j’ai toujours refusé une société laxiste où le jeune insulte son professeur et les institutions. Dans ces cas précis, ayant pratiqué le karaté pendant plus de cinq ans, inutile de vous dire ma réaction.
Si je remets en questions, la pertinence de mes actions et réflexions ce jour. C’est tout simplement pour ne pas crouler, m’étouffer sous trop de boulot. Me voici désormais obligé de travailler les Samedis et Dimanches. Évidemment, pas tous les week-ends. Heureusement… !
Pourtant, bien souvent cela se passe ainsi. Heureusement, j’ai une équipe d’éducateurs militants qui ne refusent pas un service demandé exceptionnellement.
Cependant, la conjoncture actuelle ne me permet plus d'embaucher...
Donc, en résumé, nous avons dix fois plus de boulot et dix fois moins de pognon pour payer les travailleurs sociaux. Ce que certains ne font pas, je sui obligé de le faire seul. La crise, Monsieur Leroy, vous comprenez la crise mais nous pensons aux Ados déstabilisés et aux Adultes paumés. La crise a bon dos Monsieur le Conseiller Général, elle permet de ne pas prendre certaines responsabilités face aux addictions, aux suicides, aux désespoirs de toutes sortes.
Et nous, nous continuons notre chemin malgré des carences flagrantes. Jusqu’à quand ? Je vais sur mes 58 ans et je dirais heureusement que je suis chrétien sinon, j’aurais baissé les bras depuis longtemps. Coups de téléphone le soir pour une urgence. Et me voilà parti avec le Christ en bandoulière. Car, le soir les Banlieues sont loin d’être calmes. Mais, je n’ai jamais eu peur, sachant que ma mission était dans ce travail social à la limite du possible.
Oui, je suis militant social et non politique.
Et mon épouse qui me demande souvent vers quelle heure je pense rentrer. Un contrat bilatéral lors de nos fiançailles est inscrite entre nous. Elle connaît la dimension de ma Vocation. Et pourtant, certains jours, je pense sérieusement à une succession possible.
Et le temps passe…Je retrouve William avec son sourire édenté et Johnny avec sa violence à fleur de peau. Je me surprends alors à penser que je fais un bien beau métier.
Et, j’assume mes coups de gueule, mes coups de poing, mes coups d’amour détaché.
En fait, dans cette société où l’on fait tout pour détruire une once de spiritualité chez l’Homme.
Je fais tout pour ne pas succomber à la tentation en ne me conformant pas à ce Monde mais, en renouvelant mes perceptions et projets selon les injonctions de l’Esprit saint.
Ma Foi non prosélyte me donne la Force de vivre toujours contre vents et marées.
Les tempêtes ne m’ont jamais fait sombrer. Je ne suis pas meilleur qu’un autre, au contraire.
Mais le fait de vivre réellement de la vie même du Christ. Me revivifie au quotidien.
Comprenez, Il est ma source limpide dans laquelle je vois les signes qu’il me montre pour aller de l’avant.
Beaucoup d’athées ne comprennent pas cette dimension de mon être à la fois libertaire et chrétien. La Vérité vous rendra Libres. Je n’ai jamais évangélisé un seul gamin que j’ai rencontré. Je considère qu’il s’agit d’une violation de conscience. Je Témoigne uniquement par ma Vie. Par les valeurs que je défends, les jeunes et moins jeunes, savent bien qu’elles me viennent d’ailleurs. Cet ailleurs dans lequel, je me réfugie pour me ressourcer et prier afin de continuer mon Combat spirituel envers une société atteinte de cécité.
Bruno LEROY.
Éducateur de rue.
11:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
30/06/2016
Pour une Théologie du corps.
10:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
28/06/2016
Quand l'Espérance prend corps dans ton existence.
Pour le chrétien, le surgissement de Jésus, homme et Dieu, est dans l’histoire ; il est l’annonce de la fin, la voie de la fin réalisée et à réaliser encore.
Le chrétien ne place pas son Espérance dans les modèles de société, dans les objets, dans les idéaux, mais bien en quelqu’un : Jésus-Christ, Fils de Dieu.
Pour le chrétien, le surgissement de Jésus, homme et Dieu, est dans l’histoire ; il est l’annonce de la fin, la voie de la fin réalisée et à réaliser encore.
Dans tout l’Évangile, Jésus annonce que le Royaume de Dieu s’est approché par sa personne, qu’il est déjà présent et que cependant il doit encore venir.
A ceux qui veulent un roi qui éliminera les Romains pour enfin clore l’attente, à ceux qui veulent un Maître qui réalisera le Royaume et fermera l’histoire, Jésus répond en refusant toute annexation ; il se met à l’écart et recrée une distance dans l’attente pour que le désir de ce qui n’est pas encore et de ce qui doit encore venir, s’avive de commencement en commencement sans jamais se clôturer dans l’instant présent, dans l’histoire présente.
A ceux qui sont tentés de désespérer, de se résigner ou de se consoler dans l’espoir d’une fin hors du temps, au-delà du temps, Jésus répond en disant que le Royaume est déjà là ; il multiplie les gestes de libération : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » ( Lc, 6, 22 ).
Pour les chrétiens aussi, le Christ est présent et pourtant il est encore Celui qui doit venir. Il nous quitte et reste parmi nous. Boutade ? Non. Par sa vie et par sa mort, par la manifestation de sa résurrection et par son ascension où il se dérobe à notre volonté de le retenir et de le posséder, Jésus nous révèle que la présence passe par l’absence. Contre toute attente qui réduirait jésus et son message à une fin mondaine, le christianisme réinstaure l’homme en relation à Dieu et refuse le rêve des espérances purement horizontales. Jésus est celui qui ouvre l’histoire humaine à Dieu en lui interdisant de se clôturer sur-elle même ou de croire qu’elle peut réaliser le Royaume de Dieu.
Mais contre toute attente qui réduirait Jésus et son message à une fin hors de l’histoire humaine, le christianisme réinstaure l’homme en relation avec Dieu et aux autres hommes dès maintenant et refuse le rêve des espérances purement verticales. Jésus est l’irruption du Royaume de Dieu dans notre histoire ; il ouvre dès maintenant le temps de Dieu et la libération des hommes.
Ni hors de l’histoire, ni dans l’histoire exclusivement, l’Espérance chrétienne vit le paradoxe de devoir réaliser l’attente et en même temps de la déplacer constamment sans la fixer. L’Espérance chrétienne au nom de jésus-Christ prend corps dans le temps sans cependant jamais s’y enfermer.
Le Royaume de Dieu est donc présent dans la pratique du croyant comme une instance critique permanente, une force de contestation qui l’empêche de se satisfaire de ce qui est, qui réveille son Espérance et l’ouvre sans cesse à un avenir qui transcende l’horizon de l’histoire. Seule est véritable la Foi qui se fait Amour, vérité et Justice, indivisiblement.
Bruno LEROY.
20:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Passer de la méfiance pour vivre la confiance en la Providence.
« En toute condition, soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (1 Th 4, 18).
Cette exhortation de saint Paul aux Thessaloniciens reprend l’invitation si fréquente à la louange que nous trouvons dans les Psaumes : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse en ma bouche » (Ps 34, 2). L’action de grâces n’est pas une forme de prière à pratiquer seulement de temps en temps ; elle doit devenir une attitude de cœur, une disposition de vie, une manière de nous positionner dans l’existence.
Je suis très frappé par le fait que, dans l’évolution de notre culture, l’homme occidental a de plus en plus tendance à se positionner dans une attitude de victime. On passe son temps à se plaindre, à exiger, à revendiquer. Comme il n’y a plus de foi et de confiance en Dieu, toute difficulté et toute souffrance est vécue comme une anomalie, voire comme une injustice. On rêve d’une vie de gratifications permanentes, sans souffrances et sans combats. On n’accepte aucune douleur, et chaque fois que l’on est touché par une épreuve, on cherche quelqu’un à accuser, à qui faire porter la responsabilité et à qui faire payer sa souffrance. On l’a bien vu en France. À la moindre inondation ou canicule, c’est une levée d’accusations et de réclamations contre le gouvernement qui n’a pas fait ce qu’il aurait dû faire pour prévenir le fléau. Comme si l’État avait le devoir et la possibilité de garantir à tous les citoyens une existence sans problèmes et devait assurer le bonheur de tous ! Quel infantilisme !
Ce type d’attitude est évidemment très destructeur pour la vie sociale. Au lieu de mettre à la base des relations humaines une disposition d’acceptation et de confiance, on instille partout le poison de la méfiance et de la revendication. Pour rester dans le domaine médical, il est bien sûr légitime de protéger les patients et de demander justice à des médecins qui, de manière consciente et grave, ont été négligents, mais exiger d’eux l’infaillibilité relève de l’infantilisme. Ils finiront par ne plus vouloir exercer la médecine, et personne n’y gagnera, surtout pas les malades !
La louange et la gratitude sont un grand remède à ce positionnement victimaire et destructeur que je viens de décrire. Elles nous amènent à nous situer face à la vie dans une attitude tout autre : au lieu de réclamer, de nous plaindre, de revendiquer, elles nous conduisent à accueillir avec confiance la vie telle qu’elle se présente, même avec son poids de douleur et de difficultés. Elles nous évitent de nous enfermer dans une attitude accusatrice envers ceux qui nous déçoivent ou nous font souffrir, à chercher en permanence des boucs émissaires sur qui décharger nos ressentiments et nos amertumes. Elle nous fait comprendre qu’il ne s’agit pas d’abord de « changer la vie », selon le slogan illusoire d’un certain parti politique il y a quelques années, mais de changer notre attitude face à la vie. Passer de la peur, de la méfiance, de l’accusation… à l’acceptation et à la confiance. Accueillir avec foi la vie comme un don, même si elle se présente différente de nos attentes. Si nous pratiquons cette confiance, nous ferons bien vite l’expérience qu’en fin de compte, la vie réelle est bien plus belle et riche que la vie dont nous rêvons dans nos attentes irréalistes !
Il y a là un principe spirituel fondamental, dont nous trouvons l’expression dans l’évangile. Jésus prononce cette parole mystérieuse : « À celui qui a on donnera, à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a ! » (Lc 19, 26). Le Christ énonce ainsi une des lois les plus importantes qui gouverne l’existence humaine : à celui qui se met dans une attitude de revendication, de mécontentement, se plaint que la vie ne soit pas ce qu’elle devrait être, la vie se révélera comme décevante. Par contre, celui qui est heureux de ce qu’il a reçu, qui remercie Dieu pour ce qu’est son chemin recevra encore davantage et sera comblé ; celui qui se plaint de ne pas avoir reçu suffisamment et qui s’enferme dans la revendication sera de plus en plus déçu.
Si la gratitude devient la disposition la plus fondamentale de notre cœur, nous guérirons de bien des amertumes et des déceptions, et nous serons en fin de compte comblés.
Bruno LEROY.
20:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
25/06/2016
Guy Gilbert le loubard de Dieu.
Je m’aperçois avec beaucoup d’intensité que nous sommes tributaires du passé. Non point un temps mort qui ravive la nostalgie mais, des instants essentiels qui ont construits notre personnalité.
Les chrétiens, quelle que soit leur obédience, possèdent dans leur cœur un Témoin de Dieu ayant marqué l’histoire. Pourquoi ? La réponse doit être précise et tranchante car, il ne s’agit nullement de substituer notre Amour pour Christ en faveur d’un humain vivant le souffle de l’Esprit. Non, il s’agit d’un être référent, transmetteur d’une vision spirituelle.
Notre monde basé sur le matérialisme le plus insidieux et l’individualisme le plus méprisant ; nous fait presque systématiquement entrer en sympathie avec des êtres qui partagent nos valeurs et le sens de notre Vie. Combien de chrétiens ( nes ) noirs subissant des discriminations humiliantes ne se réfèrent à Martin Luther King afin, de puiser dans ses prises de positions, les justes réactions face aux insultes.
Nos sociétés perdent progressivement cette saveur spirituelle exigeante issue de la Bible.
Chacun semble s’accommoder d’une spiritualité selon son inspiration propre. C’est alors, que Dieu n’est plus le grand Libérateur de notre humanité mais, le juge suprême. Ces comportements interdissent toutes recherches spirituelles et peuvent mener à des pathologies graves, telles la schizophrénie ou la paranoïa.
Cet essaim de Témoins qui nous ont précédés doivent nous parler dans leur façon sans concessions de vivre l’Évangile.
Force est de constater qu’il existe très peu de Témoins chrétiens dans l’univers éducatif de l’envergure de Guy Gilbert. Il est pour les éducateurs chrétiens celui qui voit les yeux du Christ dans le regard d’un loubard.
Un loubard est un jeune délinquant ayant perdu ses repères sociaux faute d’avoir rencontré sur son chemin des adultes forts de leurs convictions en l’amour de la Vie. Guy Gilbert n’est pas un prêtre atypique comme nous aimons le dire souvent. Il est un Homme de Dieu ayant pris en considération le phénomène d’inculturation. Il ressemble de par son look aux loubards dont il s’occupe. Signe pour lui de montrer son Amour envers ce peuple meurtri. C’est pour cette raison que je le surnomme souvent : le loubard de Dieu.
Il va jusqu’au bout d’un jeune dans les pires dérives sans jamais baisser les bras. Il écoute leurs désirs profonds et, c’est dans cette attitude de respect que naquit d’une ruine la Bergerie de Faucon faite entièrement par la volonté, les mains de ces jeunes qui ne pensaient qu’à détruire. Notre Loubard de Dieu fait confiance en la Providence pour déceler la part de cristal qui scintille en chaque adolescent.
Mais, n’ai-je point écrit suffisamment d’articles sur ce chrétien affirmé sans devoir narrer de nouveau son histoire. Dieu nous envoie des Témoins de Son Amour, tels des anges pour nous guider et Guy Gilbert en fait partie.
Chacun possède sa personnalité et il n’est point question de devenir un clone de Guy. Ce serait négliger le messager prioritaire qui n’est autre que Christ ayant donné son sang pour nous. Il s’agit de rejoindre une certaine sensibilité des approches que nos témoins ont de l’existence en général et de Dieu en particulier. Pour moi, depuis des années, je regarde vivre le Loubard de Dieu et l’écoute nous interpeller. Puissiez-vous rencontrer un ange de Dieu vous indiquant où se trouve la Lumière pour faire de vous des chrétiens Heureux. Mais, seule la prière nous donnera cette joie immense de vivre selon les desseins de Christ.
Si tous les chrétiens pouvaient se donner la main, notre monde aurait un visage plus Humain. Il s’agit simplement d’une amitié spirituelle, comme le disait Paul, dans une atmosphère plus propice aux antipathies, aux racismes, aux exclusions, aux discriminations, aux rejets de l’Autre. Ce que nous appelons théologiquement, la Communion des Saints, cette fusion des âmes dans un Unique Corps.
Bruno LEROY.
18:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
21/06/2016
Rencontre avec : Christian Bobin.
Il y a comme ça des livres qui vous marquent… qui donnent envie d’en recopier des extraits dans un petit carnet, des livres que l’on veut absolument faire partager à son entourage, parce que les mots vous ont touché au plus profond. L’Homme Joie fait partie de ces livres rares. Son auteur, Christian Bobin, est au micro de Mathilde Hauvy
19:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Martin Steffens, philosophe de l'amour.
Il n’a pas encore 40 ans mais déjà un beau parcours. Martin Steffens est l'auteur de plusieurs essais. Il tisse dans son œuvre son amour de la sagesse et d'un christianisme qu’il a embrassé après une adolescence en forme de quête. Professeur de philosophie en classe préparatoire à Metz au lycée public Georges-De-la-Tour, marié et père de famille, il regarde notre époque en crise avec lucidité et cultive l’espérance et l’amour.
On lui doit un "Petit traité de la joie" (éd. Salvator), "La vie en bleu" (éd. Marabout) ou encore "Rien que l’amour. Repères pour le martyre qui vient" (éd. Salvator). Dans ce livre qui a reçu le Prix 2016 de la littérature chrétienne, il évoque la place du chrétien envoyé dans le monde pour être celui qui aime. "Aimer quand on est chrétien c'est découvrir de l'amour une dimension très peu explorée, c'est comprendre que l'amour commence quand l'amour s'achève." Pour Martin Steffens, le christianisme invite à aimer même quand l'objet de cet amour cesse d'être aimable, agréable. "Il y a une différence infinie entre aimer et trouver aimable", précise le philosophe. Il est souvent difficile d'adhérer à ce monde de violences et parfois de médiocrité. Précisément, le chrétien y est envoyé pour être aimant.
"Quand le chrétien est saisi de cette vérité qu'est l'amour du Christ, il est comme retiré du monde": il n'est plus plus dans la logique du donnant-donnant. Retiré, mais pour être envoyé exactement à la même place. Le chrétien est celui dont la vocation est ici et maintenant, dans sa famille, avec l'époux(se) que l'on a, avec les enfants que l'on a, avec le métier que l'on a. L'amour chrétien c'est aussi d'aimer ses ennemis. Or, l'ennemi est bien souvent en soi, ce que l'on rejette chez l'autre dit quelque chose de soi. "Si on comprend qu'il y a un monde entre trouver aimable et aimer, que l'amour est cette ouverture du coeur et du regard qui fait que l'on va créer du lien là où il n'y en avait pas, comme le pardon, la miséricorde, on se dit qu'il n'y a d'amour complet et achevé que de l'ennemi".
Tout cela se passe en soi car l'ennemi renvoie toujours à un part sombre de soi. S'aimer soi-même ou aimer son ennemi c'est un peu la même chose. On est souvent son pire ennemi quand on voit la dureté avec laquelle on se juge. Martyr de l'amour, au quotidien. "La mission du chrétien est ici et maintenat, la croix que l'on doit porter n'est jamais celle qu'on s'était donnée soit même dans un martyr fantasmatique."
Pour Martin Steffens, l'amour chrétien est dans les gestes discrets du quotidien, celui d'un mari qui demande pardon à sa femme pour sa mauvaise humeur chaque matin. ll y a là une "révolution" plus grande que toutes. Etre artisan du quotidien c'est créer de la paix "avec la matière très friable, très fragile du quotidien".
17:49 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Notre vie auprès des plus pauvres témoignera de leurs cris.
13:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Ces enfants maltraités par notre silence.
Un dicton populaire dit que le silence est d'or. Et les citoyens bien pensants ont pris ce dicton de façon fondamentaliste. Quels sont les hommes ou femmes qui se lèvent de nos jours pour crier, dévoiler, hurler les injustices de nos sociétés engluées dans le confort.
Lorsqu'il s'agit des enfants, la maltraitance passe aux oubliettes des consciences régies par la peur. Nous avons peur de tout et notamment des conséquences d'une parole engagée. Nous vivons dans une société totalement dégagée de ses obligations éducatives.L'éducation globale, c'est -à-dire, se préoccuper de l'éducation des autres enfants comme étant partie intégrante d'une pédagogie générale et citoyenne, a totalement disparue. Notre individualisme basé sur nos peurs intrinsèques, nous fait ignorer l'existence de l'autre.
Nous passons notre temps à nous plaindre de manques de repères dont est victime notre Humanité. Nous vivons une philosophie de la victimisation. Nous justifions toutes formes d'injustices comme étant les résultantes de phénomènes extérieurs. Et pourtant, l'heure n'est plus de se plaindre mais d'agir. Notre silence fait trop de blessés et nous sommes tous et toutes responsables des souffrances d'autrui. Il serait temps de nous foutre ça dans le crâne, plutôt que nous lamenter sur notre propre sort. Puisse-t-il en être autrement dans les années qui viendront...Je l'espère !
Il y a des parents qui ont l'apparence de la normalité et se cachent derrière. Ce sont par exemple d'anciens enfants maltraités. Par nature, dans la plupart des cas, ils montrent peu d'affects, une rigidité affective avec des traits de comportement obsessionnel. Ces parents ont une forte emprise sur l'enfant et une mauvaise image d'eux-mêmes, liée à un passé de frustration et de carences profondes. Ils montrent une grande intolérance à la frustration et vivent souvent repliés sur eux-mêmes, isolés et sans amis.
C'est à la naissance de l'enfant que ressurgit ce passé: ils peuvent s'identifier à de bonnes images parentales. Si la grossesse est désirée, l'enfant est investi d'un pouvoir de réparation, il doit combler le vide, le manque d'amour des parents. Dans ce contexte, le moindre problème vécu par l'enfant est vécu comme une persécution: il le fait exprès ! En fait, ils se sentent mauvais et projettent cela sur l'enfant: c'est lui qui est mauvais. L'enfant devient ainsi l'image vivante et permanente de leur échec et les mauvais traitements servent à faire disparaître cette image.
Derrière cette apparence de normalité, il y a aussi les paranoïaques pour lesquels l'enfant devient l'objet de leur "toute-puissance" destructrice, et les pervers qui trouvent leur jouissance dans la souffrance de l'autre.
Il y a encore "les cas sociaux" , familles chaotiques à problèmes multiples. Souvent isolés de leur famille jeunes, ils ne peuvent se projeter dans l'avenir. Les grossesses ne sont pas désirées et l'enfant doit ici aussi combler un vide. On rêve que lorsqu'il sera là, tout ira mieux ; quand il arrive, c'est une bouche de plus à nourrir.
L'enfant peut être marqué dès le départ: enfant adultérin ou handicapé, hyper-investi par la mère. Le père ne le supporte pas. S'il a une petite malformation, cela peut paraître énorme à certains parents. Ces enfants vivent ce petit handicap comme la preuve de leur incapacité à faire quoi que ce soit de bon ! Ce peut être un enfant issu d'une première union, un enfant de remplacement arrivant après un deuil ou un enfant ressemblant à quelqu'un que l'on tait.
Nous sommes tous responsables de la maltraitance de ces enfants. Les bribes psychopathologiques que je viens d'évoquer et qui sont les plus représentatives doivent être traitées à la racine puisque nous en connaissons désormais les causes. Pourquoi tant de silence face à ces situations de violences sur enfants ? Il faut ajouter les violences par "omission" ; carences qui peuvent être responsables de dénutrition, voire de morts d'enfants ; carences affectives qui peuvent avoir des répercussions dramatiques ( hospitalisme ) ; mauvais traitements psychologiques tels que sadisme verbal, humiliation, dévalorisation, exigences éducatives inadaptées à l'âge de l'enfant, rejet, mise à l'écart...
Lorsque nous sommes témoins de tels manques destructeurs, nous devons nous sentir concernés et mettre en accusation les personnes pratiquant de tels sévices. Il ne s'agit nullement de juger les humains qui projettent leurs propres souffrances mais, de venir en aide à toute une famille qui ne sait pas ou plus où sont ses repères. Notre conscience sociale exige que la majorité ne se taise plus par souci de tranquillité.
Les enfants du présent sont la société du futur proche. Il nous suffit de parler de ces actes moralement réprobateurs pour que des psychologues ou des éducateurs soient nommés par un juge afin de mettre en place une rupture de ces schémas aliénants et qui risquent de se répercuter dans l'avenir.
Les enfants maltraités ont besoin de savoir qu'ils ne sont pas coupables des gestes de leurs proches car, souvent ils s'imaginent que les violences commises ne sont que des sanctions de leurs comportements atypiques. Seule, une rupture définitive du silence leur fera comprendre qu'ils existent aux yeux de la société et que leur vie n'est pas un désert mortifère. Il en va de notre volonté de changer le devenir de l'humanité.
Bruno LEROY.
12:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |