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18/12/2014

Le Mystère de l'incarnation est re-naissance dans notre Vie.

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Dans ce monde qui tourne à l’envers, bien souvent, nous sommes deux mille ans après, dans un état d’émerveillement dont bon nombre de nos concitoyens ignorent la Source.

Cependant, notre esprit est en Fête face aux mille et une défaites. Les commerciaux s’en donnent à cœur joie pour nous vendre leurs dernières nouveautés qui, souvent ne nous servirons pas. Ainsi vont nos sociétés avec leur lot de "néo-paganisme" bien ancré dans les mentalités.

L’homme tout de rouge vêtu avec une barbe blanche sert à canaliser le surplus d’énergie de nos mômes.

Si tu n’es pas sage, tu n’auras pas de cadeaux ! Le paysage décrit par mes propos pourrait paraître sombre au prime abord.

Il n’est guère dans mon tempérament de pleurer sur les approches divergentes qui sont miennes.

En effet, pour moi Noël est une Fête essentiellement religieuse. Le tout est de savoir ce que nous mettons dans l’étymologie du terme : " religieux ".

Relié à, relié aux autres Humains qui habitent sur cette Terre. Et si, l’annonce première de la Bonne Nouvelle n’était point ce signe-là ? Relier les Hommes quelques soient leurs idéologies et convictions. Noël pour nous obliger à dire du bien les uns des autres et à formuler des souhaits qui traduisent l’affection, l’amitié ou tout simplement l’attachement et la considération.

Dans de nombreuses familles comme au sein des groupes humains, c’est l’occasion de faire un effort pour renouer les uns avec les autres, pour liquider les vieux malentendus et pardonner les affronts. 

 

Combien de gestes généreux éclosent à cette période de grand froid où les plus malheureux sont exclus de la Fête.

Combien d’associations, mettent toutes leurs énergies au service des plus pauvres et notamment ceux qui vivent une déréliction sans nom. Voilà comment le Christ Jésus entre dans l’histoire. C’est Lui qui rassemble toutes les générations, qui les porte, qui les saisit dans un seul Amour, dans un seul dessein qui peut les rassembler dans un unique amour qui les éternise.

Oui, Jésus Christ est l’Humain qui contient tous les autres, Il est l’Humain qui est intérieur à chacun de nous, Il est l’Humain qui peut vivre notre vie comme la Sienne.

Nous apprenons en l’humanité de Jésus-Christ, que le Dieu qu’il nous communique est la Vie et notre vie. Il est un Amour qui se donne éternellement, un Amour qui n’est rien que l’amour, un Amour qui n’a rien, un Amour qui est éternellement vidé de soi, dont la personnalité est un pur élan. Dans le mystère de l’Incarnation, nous apprenons à connaître un autre visage de Dieu et un autre visage de l’humain. Il nous apprend la Vraie Grandeur, la Sienne, une grandeur d’Amour où il s’agit simplement de tout donner.

Et le mystère de l’Incarnation, c’est cela : un monde nouveau, une humanité nouvelle, un Dieu tout neuf, une histoire qui commence, dont l’unité se fait en Celui qui est capable de l’unifier en un seul dessein, en la pénétrant du même souffle d’un éternel amour. Il y a au cœur de notre histoire, le cœur de Dieu, qui parle, dans l’humanité de Jésus Christ. C’est à travers ce cœur de Dieu qui est présent en chacun de nous, que nous pouvons nous rejoindre, nous reconnaître et nous aimer.

Oui, je crois profondément que son Esprit de Lumière parvient à fendre les cœurs de pierre.

Suis-je un incorrigible optimiste ? Peut-être, mais je préfère observer les scintillements des joyaux Humains plutôt que ternir leurs éclats. Ma Foi est celle de la confiance et j’aime tous les êtres vivants sur cette planète. Même ceux que notre morale juge trop rapidement comme immoraux.

Nous n’avons pas à nous ériger en Juge des autres. Bien-sûr, je sais que le réveillon est pour beaucoup une question de bouffe et de beuveries.

Bien-sûr, je sais également que des maris bourrés useront de violence envers leur femme ou leurs enfants.

Et d’autres conneries de sauvagerie animale.

Je n’excuse pas ces demeurés blessés au profond de leur enfance. Mais, si les chrétiens que nous sommes, ne redonnons pas un souffle de Vie à cette Fête de re-naissance, qui le fera ?

Notre Témoignage d’une existence vécue dans les bras de la Tendresse Divine demeure prioritaire.

Vous savez pertinemment que faire la Morale à des individus cherchant à se justifier est une démarche provoquant la transgression.

Sourions à la Vie naissante chaque matin, même si le soleil refuse de poindre dans le ciel.

Un Témoignage de Joie vaut mieux que tous les discours du monde. Demeurer un être de Fête au quotidien. Cela illumine davantage notre Univers et ceux qui veulent entrer dans notre chaleur pour se réchauffer.

La naissance du Christ doit nous unir indéfectiblement quelque soit l’estime que nous nous portons habituellement.

Dieu n’est pas venu sur Terre pour nous divertir au sens pascalien du terme, c’est-à-dire pour que nous fassions diversion.

Non, Noël appartient à tous et aux souffrants en priorité pour que nous instaurions une convivialité Fraternelle.

Noël est certes la nativité de Jésus mais aussi l’annonce de sa mort et de sa résurrection.

Soyons ses Témoins qui jamais ne Lui lâcherons la main et rayonnons au quotidien de Sa Lumière intérieure qui pose questions.

Notre existence est faite pour aimer et être aimés inconditionnellement. Aussi bien le Sdf, le Jeune paumé, le meurtrier, le prisonnier, la personne âgée, la femme battue, l’homme alcoolisé etc....et ce, sans préjuger. Jésus reçoit tout le monde dans Ses bras accueillants pour que notre civilisation soit celle de l’Amour.

Il est venu pour les malades et je sais Seigneur que certains jours au fond de moi règne une précarité spirituelle.

De quel Droit jugerais-je autrui alors que des Tribunaux Humains sont actifs pour le faire. Mon rôle est d’Aimer sans mesure au feu de Ton Amour !

Je protège mes proches et regarde le ciel argenté dans un élan spontané de générosité, tel un cri de révolte vers plus de Justice.

Et ton étoile vient s’embraser dans les pépites d’or de mon cœur pour faire de Noël un jour d’espérance pour un Monde meilleur.

La prière m’aide puissamment à avoir le regard d’émerveillement de Jésus-Christ sur la Vie devenue nouvelle en ses yeux !

Pour Noël 2014 et pour la nouvelle année 2015 qui va commencer, je vous propose d’abord de vous laisser émerveiller. Comme les bergers de la crèche qui s’émerveillent de la lumière de la nuit, et de ce message des anges leur révélant le sens profond de la naissance du Christ Jésus en notre monde. Comme Marie aussi qui retient en son cœur ces événements autour de la naissance de ce fils bien particulier.

Nous nous émerveillons aussi de Marie elle-même, mère de cet enfant dans la mangeoire ; elle, Sainte Marie, elle est en quelque sorte la mère de cette nouvelle humanité, qui est la nouvelle Ève. Oui, il y a toujours de quoi s’émerveiller autour de la crèche.

Que ce Noël nous permette de mieux entrer à l’intérieur du salut du Christ et qu’il nous donne de participer à sa réalisation concrète dans les situations que nous vivons.

Paix sur la terre à toute personne de bonne volonté !

 

Bruno LEROY.

10:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

15/10/2013

Ce que je pense de l'Homosexualité.

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A l’adolescence, lors de l’éveil de la sexualité adulte, l’homosexualité et ses composantes disparaissent et vont se tapir dans un coin de l’inconscient, pour ne se manifester qu’en filigrane. On notera cependant que, dans certains cas, les adolescents ont des expériences homosexuelles, qui n’entraînent aucune disposition de ce type à l’âge adulte. Il s’agit en quelque sorte de l’association entre persistance de l’enfance et une hésitation sur l’orientation définitive. Quel est le regard de notre société face aux manifestations de l’homosexualité ?

 

Toutes les amitiés sont des témoignages de cette disposition psychique ; et d’ailleurs, plus le lien est fort, plus l’homosexualité inconsciente est développée. Il est amusant de constater que, chez les femmes ou les jeunes filles, les expressions homosexuelles sont moins " tabous " que chez les hommes : s’embrasser ou dormir occasionnellement dans le même lit n’entraîne généralement aucun commentaire désobligeant.

 

Certains hommes " traduisent " l’existence de leur homosexualité latente...par son contraire : attitude ultra-virile que l’on retrouve chez ceux que l’on appelle " machos ". Qui pourrait croire que ce sont eux qui repoussent le plus fort leur homosexualité menaçant d’apparaître à la surface ?

 

Certains cas de jalousie peuvent également être très significatifs. Tel homme dira : " Je suis jaloux car mon épouse va vers d’autres hommes ", alors qu’il faut entendre : " Je suis jaloux de ne pas être à la place de mon épouse ". S’il fait en sorte qu’il n’y ait pas de rencontre entre son épouse et d’autres hommes, c’est surtout pour éviter d’approcher de trop près son homosexualité.

 

Dans ces troubles pathologiques, l’homosexualité a très envie de se manifester, mais se trouve en butte à des mécanismes de défense qui entraînent des conflits intérieurs.

 

Compte tenu de l’agressivité supérieure " naturelle " de l’homme, on peut affirmer que si l’homosexualité n’existait pas, les hommes ne pourraient pas vivre en communauté. Le raisonnement et l’analyse ont d’ailleurs été poussés plus loin par certains : les conflits armés seraient encore plus nombreux et violents sans l’homosexualité. Sans elle, les groupes humains tels que l’armée ou les employés d’une entreprise n’auraient aucune cohésion .La répulsion rendrait impossible l’œuvre commune. L’homosexualité fait partie intégrante de notre vie psychique normale, et il est vain de la nier : ce faisant, on renforce les barrages défensifs qui traduisent encore plus sa présence. La morale de nos civilisations et les tendances biologiques de reproduction et continuité de l’espèce, nous mettent sur une voie hétérosexuelle, en faisant abstraction de composantes homosexuelles inconscientes. Dans la majorité des cas, l’hétérosexualité domine, ce qui n’empêche pas cette homosexualité, si latente soit-elle, de se manifester.

 

On pourrait dire qu’au fond de nous il y a un ( ou une ) homosexuel ( le ) qui sommeille. Ce qui ne signifie pas que nous sommes des homosexuel ( le ) s, mais que notre homosexualité est latente : elle ne s’exprime pas ; du moins sous la forme qu’on lui connaît chez les homosexuels affirmés. Je dis souvent que l’intolérance naît de l’ignorance et même avec les convictions spirituelles que je défends et vis depuis ma tendre enfance, j’assume parfaitement l’analyse que je viens d’écrire car, je vois trop de parents rejeter leurs enfants sous prétexte qu’ils ne correspondent pas aux normes sociales. Je persiste et signe pour dire que l’homosexualité ne doit pas se résumer à la simple sexualité. La tendresse et l’amour entre deux êtres ne sauraient subir des condamnations de quelque idéologie que ce soit ainsi que de croyances castratrices. Le chemin de la vie est un parcours où les hommes et les femmes cherchent à aimer et être aimés. Notre existence n’a pas d’autre sens que celui-ci. Les moralistes de bas étages empêchent tellement les autres de respirer qu’il serait temps de donner un parfum subtil à la liberté sans nous préoccuper de leurs jugements empreints de telles ignorances qu’ils peuvent tuer l’épanouissement des adolescents. Nous devons combattre paisiblement ces bien-pensants qui, sous couvert, d’une croyance religieuse falsifiée, provoquent des discriminations en ce monde.

 

La vraie spiritualité sera libératrice ou ne sera pas et de même la sexualité sera source de joies partagées sans préjugés, ou ne sera qu’une contrainte, une vieille habitude vécue dans la médiocrité. A nous de choisir l’horizon étincelant de notre destin.

 

 

Bruno LEROY.

 

04/06/2011

Nous venons de fêter l’Ascension et nous nous dirigeons vers la Pentecôte.

Nous venons de fêter l’Ascension et nous nous dirigeons vers la Pentecôte que nous célèbrerons dimanche prochain. Autrement dit nous sommes dans le temps de l’attente de la réalisation de la promesse faite par Jésus à ses disciples de leur envoyer l’Esprit Saint. La première lecture extraite du livre des Actes nous place dans les mêmes conditions que les Apôtres qui « après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem� montèrent à l’étage de la maison ; où ils se tenaient tous. » Au point où nous en sommes du cycle de la liturgie, nous sommes un peu comme au Cénacle. Le Seigneur est remonté auprès de son Père tout en nous promettant de ne pas nous laisser orphelins et de revenir vers nous (Jn 14, 18). Mais nous ne savons pas encore avec précision en quoi consistera ce nouveau mode de présence, purement spirituelle, du Seigneur à nos côtés. Nous savons seulement que « nous allons recevoir dans les jours qui viennent, une force, celle du Saint Esprit, qui viendra sur nous » (Ac 1, 8).

Pour bien comprendre qui est l’Esprit Saint, la prière sacerdotale de Jésus, que nous trouvons dans l’évangile de ce dimanche, nous est d’un grand secours et ce, même si la parole « Esprit Saint » n’y figure à aucun moment. Regardons d’un peu plus près. Jésus, avant d’entrer dans sa passion, lève les yeux vers son Père et commence à s’adresser à lui en ces termes : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. » Le Père a glorifié Jésus en le manifestant comme son Fils par l’exaltation de la Croix et l’Ascension. C’est ce que Jésus lui demandait : « Toi, Père, glorifie-moi maintenant auprès de toi : donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi dès avant le commencement du monde » (Cf. Evangile). L’exaltation marque l’avènement de l’heure et en allant au bout de la mission qui lui a été confiée Jésus glorifie son Père. L’Ascension quant à elle nous révèle le sens de la mort du Seigneur : l’abaissement du Fils est en fait une élévation parce que par lui l’homme a de nouveau accès au Père : « il s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix ; c’est pourquoi Dieu l’a exalté » (Cf. Ph 2). A l’Ascension, le Père se révèle Père en élevant celui qui s’est pleinement manifesté comme Fils par son obéissance.

Mais si Jésus demande au Père de le glorifier c’est afin qu’il le glorifie à son tour. Nous touchons ici l’essence de la mission du Fils : révéler et sanctifier le nom du Père. Voilà comment le Fils glorifiera le Père : en le révélant et en le sanctifiant. Comment ? Par le don de l’Esprit Saint. C’est ici qu’il est capital de remarquer que dans la prière sacerdotale de Jésus, il est implicitement fait référence à l’Esprit Saint chaque fois que l’on parle du don réciproque entre le Père et le Fils et du don du Fils aux hommes. Car la dynamique du don caractérise en propre la troisième personne de la Trinité.

Nous comprenons comment, à la Pentecôte, le Fils glorifie le Père, lorsqu’il envoie l’Esprit qui révèle le Père plein d’Amour et de tendresse et qui fait que chacune de nos vies se trouve sanctifiée par sa présence aimante et miséricordieuse. A la Pentecôte, le cœur des croyants, animés par l’Esprit Saint, peut se tourner vers Celui duquel le péché les avait éloignés et l’appeler à nouveau « Abba, Père� ».

La liturgie de ce dimanche nous invite à prier avec insistance tout au long de cette semaine pour que le Fils glorifie le Père en chacune de nos vies par le don de l’Esprit Saint. Tout procède du Père, qui glorifie son Fils en lui communiquant sa propre vie dans l’Esprit. Le Fils à son tour, grâce au pouvoir qu’il a acquis sur toute chair par son incarnation, glorifie son Eglise en répandant sur elle ce même Esprit par lequel elle lui est unie, et en lui au Père. C’est ainsi que la gloire de Dieu descend du ciel sur terre.
Comme les Apôtres qui d’un seul cœur, au Cénacle, participaient fidèlement à la prière avec Marie (Cf. 1ère lecture), désirons-nous ardemment que l’Esprit vienne en nous pour nous glorifier ? Désirons-nous que le nom du Père soit sanctifié en chacun de nous, en d’autres termes que « nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour » (Cf. Ep 1, 4) ? L’attitude de prière est fondamentale pour recevoir l’Esprit Saint car elle nous établit dans une totale disponibilité au don de Dieu.

Rappelons-nous aussi que c’est d’abord par son exaltation sur la Croix que le Père a glorifié le Fils. Autrement dit, la conséquence s’impose à nous : c’est à travers les souffrances voire les persécutions qui nous seront imposés ici-bas à cause de notre appartenance au Christ que le Père nous glorifiera (Cf. 2ème lecture). Le Père nous glorifiera parce que dans ces moments d’épreuves nous seront configurés au Christ, devenant à notre tour des fils dans le Fils. Il nous glorifiera parce qu’il fera reposer sur nous son Esprit qui fait de nous des fils nous faisant goûter déjà la vie éternelle qu’il veut nous donner en plénitude.
En retour, notre témoignage glorifiera le Père car il manifestera à la face du monde le visage de Celui qui donne sens à toute notre vie, Celui de qui nous venons et vers qui nous allons pour partager sa vie divine. Notre témoignage se fera alors porteur de vie éternelle pour ceux qui en seront témoins et une fois encore glorifiera le nom du Père : « la vie éternelle, c’est de te connaître toi le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Cf. Evangile).



Frère ELIE.


14:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES., LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

26/02/2011

D’où viennent nos divisions, nos oppositions, nos conflits ?

D’où viennent nos divisions, nos oppositions, nos conflits ? De nos divisions, nos oppositions, nos conflits intérieurs, que nous projetons - individuellement et collectivement - sur notre entourage ! « Aucun homme ne peut servir deux maîtres », nous dit Jésus ; et pourtant, combien de faux maîtres n’avons-nous pas ? Tantôt nous aimons l’un et détestons l’autre, tantôt nous nous attachons à ce dernier et méprisons le premier. Nous sommes sans cesse en contradiction intérieure, divisés entre nos multiples appartenances contradictoires.
Jésus choisit pour exemple l’argent, qui constitue le paradigme de nos convoitises, puisqu’il donne accès à l’avoir, au pouvoir et à la gloire selon ce monde. Ce n’est pas l’argent en tant que tel qui est mis en cause : s’il n’existait pas, il faudrait réinstaurer le troc - ce qui ne serait probablement guère mieux. Mais c’est notre relation à l’argent que Jésus critique : de serviteur, ou plutôt de moyen d’échange de biens et de services, il est devenu une fin en soi, un absolu, c’est-à-dire une idole. Lorsque Jésus met en accusation « l’argent trompeur » (Lc 16, 9), il dénonce le mensonge qu’il représente : ces quelques pièces de métal éveillent en nous des désirs inavouables, qui sont à mettre en lien avec le péché des origines. Coupés de Dieu, nous sommes enfermés dans nos peurs : peur de l’avenir, peur de l’autre, peur de la maladie, peur des imprévus, peur des revers de fortune ; aussi sommes-nous en quête de sécurité, d’assurances en tous genres, que nous espérons trouver dans l’argent, supposé nous prémunir de tous les aléas de la vie.
Illusoire le repos qui prétend se fonder sur l’abondance matérielle ! Souvenons-nous du propriétaire dont les terres avaient beaucoup rapporté et qui se disait : « Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence. Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?” ». Et Jésus de conclure : « Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu » (Lc 12, 16-21). Heureux celui qui peut dire avec le Psalmiste : « Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon salut vient de lui : lui seul est mon salut, la citadelle qui me rend inébranlable » (Ps 61) ; il ne sera pas déçu, car il a mis dans le Très-Haut son espérance. Cela ne signifie pas qu’il sera à l’abri des épreuves, mais celles-ci vérifieront la qualité de sa foi, de sa confiance en Dieu : « Mes frères, quand vous butez sur toute sorte d'épreuves, pensez que c'est une grande joie. Car l'épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance, et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite ; ainsi vous serez vraiment parfaits, il ne vous manquera rien » (Jc 1, 2-4).
Mais pour faire confiance au Seigneur, il nous faut d’abord nous laisser guérir de notre défiance envers le Dieu rival, jaloux de notre bonheur, cette idole monstrueuse qui tyrannise notre cœur depuis que le Serpent a perverti en nous l’image du Dieu Père. Les quelques versets du prophète Isaïe que la liturgie nous propose en première lecture sont un véritable antidote contre ce venin : « Jérusalem disait : “Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée”. Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait t’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant ». Où est-il le paternel tyrannique qui nous enferme dans la peur ? Cette idole n’a jamais existé que dans notre cœur blessé par le mensonge de l’Ennemi ; la peur de Dieu est l’ivraie la plus redoutable que le malin ait semée dans le champ de nos vies. Elle pousse avec le blé et menace de l’étouffer ; mais le seul moyen de l’empêcher de nuire, ce n’est pas de l’arracher au risque d’arracher aussi les épis, mais c’est de promouvoir la croissance du bon grain, en fortifiant notre foi par l’écoute de la Parole et l’accueil de l’Esprit d’amour dans la prière et les sacrements (cf. Mt 13, 24-30).
Notre-Seigneur ne nous demande pas de nous retirer du monde (sauf vocation particulière) pour bannir tout usage de « l’argent trompeur » (Lc 16, 9). Ce que Jésus récuse, c’est de servir l’argent et de lui être asservi, au lieu de nous servir de l’argent pour faire le bien. Notre relation à l’argent - comme toutes nos relations d’ailleurs - doit être ajustée à la Révélation du vrai visage de Dieu : « Votre Père céleste sait ce dont vous avez besoin ». Notre-Seigneur veut nous conduire de l’état d’esclave de l’argent trompeur, à celui de fils dans la maison de son Père.
C’est donc une double idolâtrie que Jésus dénonce, l’une entraînant probablement l’autre : l’idolâtrie d’un Dieu lointain, exigeant, indifférent aux besoins de l’homme ; et l’idolâtrie de l’Argent. Il n’est pas impossible que la seconde ne soit qu’une compensation pour l’insatisfaction engendrée par la première. Telle est l’attitude des « païens » qui ignorent le vrai visage de Dieu, et continuent de s’inquiéter quotidiennement quant au boire et au manger. Celui qui se sait fils du Père, travaille certes pour subvenir aux besoins des siens, et participe au bien commun de la société à laquelle il appartient ; mais il le fait dans la liberté filiale, c’est-à-dire dans la certitude que Dieu est avec lui dans son effort comme dans son repos, dans ses succès comme dans ses échecs professionnels. De maître, l’argent peut devenir serviteur parce que dans son rapport à Dieu, le croyant est passé de la servitude au service, de la peur à la confiance filiale. Son souci n’est plus de sauvegarder sa vie - il sait maintenant qu’il la reçoit à chaque instant de son Père comme un don d’amour - mais de travailler pour établir la justice du Royaume, c’est-à-dire de rendre à chacun ce dont il a besoin afin qu’il puisse vivre dans la dignité de fils de Dieu ; à commencer par ceux qui lui sont les plus proches : ceux qui lui sont confiés et qu’il est chargé de servir.

« “Tu es vraiment saint, Dieu de l’univers, et toute la création - les oiseaux du ciel et les lys de la terre - proclament ta louange ; car c’est toi qui donnes la vie, c’est toi qui sanctifies toutes choses, par ton Fils, Jésus-Christ Notre-Seigneur, avec la puissance de l’Esprit Saint” (Pr. Euchar. n° 3). Donne-moi assez de confiance pour te confier demain, et ne chercher jour après jour que ton Royaume et sa justice, en assumant la peine quotidienne de son enfantement. »



Père Joseph-Marie.

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25/02/2011

Laissez les enfants venir à moi.

On présente à Jésus des enfants pour qu’il les touche dans un geste de protection et de bénédiction. Mais les disciples interviennent. Comment oser déranger le maître pour imposer les mains à ces enfants, à ces petits ! N’a-t-il pas des choses beaucoup plus importantes à faire ?
La résistance des disciples va amener Jésus à déclarer : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent »
Jésus révèle ici que le royaume de Dieu appartient à ceux qui sont comme des enfants. C’est comme si nous nous retrouvions devant une nouvelle béatitude : « Heureux les enfants car le Royaume des cieux est à eux ! »
Percevoir cela comme de l’infantilisation serait se méprendre. Jésus veut seulement mettre en évidence l’écart qui existe entre les adultes qui au nom de leurs compétences et de leur expérience revendiquent une proximité avec lui et les enfants qui semblent jouir gratuitement de cette proximité.
Etre fils du Royaume n’est donc pas quelque chose que l’on acquerrait au moyen de ses propres forces ou capacités. Etre « fils du Royaume » est avant tout un don gratuit de Dieu. Pour posséder le Royaume et accueillir le don de notre filiation divine, il faut avant toutes choses nous reconnaître totalement dépendants de notre Père céleste, comme les enfants se reconnaissent totalement dépendants de leurs parents.
Ajoutons que c’est seulement l’Amour qui fournit à l’enfant le critère de discernement de ce qui lui est proche et de ce qui lui est étranger. Saint Jean Chrysostome affirme : « Même si se présentait à lui une reine avec un diadème, l’enfant préfèrerait sa maman fusse-t-elle vêtue de haillons. »
L’adulte a souvent des motivations intéressées pour s’attacher l’amitié de quelqu’un. Marcher à la suite de Jésus durant sa vie publique pouvait représenter un attrait non négligeable� Nous sentons combien de telles considérations sont bien loin de celles qui peuvent habiter l’esprit des enfants.
« Seigneur, à l’image des enfants, puissions-nous entrer dans cette spontanéité et cette totale dépendance de l’Amour vis-à-vis de toi. Le cœur ainsi ouvert, nous pourrons à travers ta personne nous recevoir comme fils du Père et nous voir déjà communiquer la félicité et la joie que nous possèderons en plénitude lorsque nous le contemplerons face à face dans le Royaume des cieux. »



Frère Elie.


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26/10/2010

La cohérence entre ce que nous confessons et ce que nous vivons.

Il est peut-être bon qu’il en soit ainsi car ce faisant il nous provoque à la conversion en nous faisant comprendre que l’on n’entre pas dans le Royaume ni par privilège ni en forçant la porte. Disons-le d’emblée : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Cependant, pour que ces derniers le soient, encore faut-il qu’ils développent en eux les dispositions pour accueillir ce salut.

 

La première, fondamentale, est de comprendre que le salut de Dieu est toujours gratuit, qu’il ne s’obtient pas à coups de mérites personnels : « des derniers seront premiers », qu’il requiert que nous reconnaissions humblement notre besoin d’être sauvés (l’abaissement supposé pour passer la porte étroite est ici révélateur), enfin qu’il présuppose la cohérence entre ce que nous confessons et ce que nous vivons comme la réponse aimante et l’expression de notre responsabilité par rapport à l’Amour toujours premier de Dieu pour nous.


S’avancer sur ce chemin de la vie évangélique suppose des efforts et des souffrances : il y a un effort à consentir pour passer par la porte étroite. Cet appel à le suivre, Jésus nous l’adresse aujourd’huiIl est lui-même la porte étroite délaissée par la plupart des hommes. Rechoisissons-le personnellement et engageons toute notre vie à sa suite. N’oublions pas ces paroles de Jésus lui-même : « Je suis la porte des brebis, qui entrera par moi sera sauvé ». Puissions-nous ne pas reculer devant les exigences de l’amour.



Frère Elie.

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13/10/2010

On n’honore les prophètes que parce qu’ils sont morts.

Pour Jésus, on n’honore les prophètes que parce qu’ils sont morts, c’est-à-dire muets. Ils ne sont des signes de Dieu que dans la mesure où leur tombeau le dit, mais de leur parole personne ne veut. Cette vérité ne manque pas de faire frémir et nous renvoie à nous-mêmes. Combien de prophètes sommes-nous en train de persécuter ? Cette phrase terrible de Jésus jette une lumière crue sur la façon dont nous regardons nos frères.


Mais Dieu ne sera pas mis en échec. Non seulement le Seigneur continue d’envoyer des prophètes et des apôtres, mais Jésus annonce que Justice sera rendue ! À nous, donc d’accueillir la parole qui dérange et de la laisser transformer nos vies.


Considérons également que se convertir à la vérité annoncée par Jésus oblige nécessairement à annoncer cette vérité. C’est d’ailleurs à la façon dont nous annonçons l’Évangile par nos vies que l’on peut évaluer la mesure où nous l’avons accueilli. Ainsi la Parole fait-elle de nous des prophètes… Or, accepter d’être prophète est accepter le sort qui leur est réservé depuis Abel le Juste. Et si nous l’acceptons, c’est sur la seule promesse que Jésus nous fait ce soir : justice leur sera rendue.


L’alternative est simple, mais humainement cette perspective rend hésitant car elle ouvre sur un monde où l’abandon radical à l’Esprit de Jésus-Christ est l’unique mode de vie. Pour les prophètes que Jésus envoie, et nous le sommes par notre baptême, il n’y a plus de compromis possible avec l’esprit du monde.

Seigneur Jésus, par ta grâce, fais de nous des signes du Royaume. Nous te prions seulement que justice soit rendue, à ta façon à toi : Seigneur, que tous les hommes soient sauvés.



Frère Dominique.

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07/10/2010

La vie chrétienne n’est décidément pas de tout repos.

Jésus vient de rendre la parole à un muet en chassant un démon. Mais cette œuvre de miséricorde suscite la division. « Les foules étaient dans l’admiration », alors que les contradicteurs du Seigneur, jaloux de son ascendant sur le peuple, refusent de reconnaître qu’un exorcisme puisse être un signe messianique. Quand les passions se déchaînent, le bon sens prend congé. Jésus n’a aucune peine à montrer la contradiction interne de l’argumentation de ses adversaires : depuis quand Béelzéboul s’attaquerait-il à son propre Royaume ? De plus, ce n’est pas le fait de chasser un démon qui constitue un signe messianique, mais bien la manière de prendre autorité sur l’esprit du mal. C’est en effet « par le doigt de Dieu », c'est-à-dire par une intervention immédiate du Très-Haut, que le démon a été chassé et que la parole a été rendue à cet homme. Jésus se distance de toute action magique s’appuyant s ur la maîtrise des forces obscures de ce bas-monde : c’est par sa seule Parole qu’il exorcise, signifiant ainsi qu’il s’identifie au Dabar divin, à la Parole agissante du Tout-Puissant, intervenant dans le cours de l’histoire pour y instaurer « le Règne de Dieu ».
L’annonce est solennelle et se poursuit en termes de victoire militaire : le pouvoir de l’Ennemi est arrivé à son terme ; « un plus fort » est venu pour le vaincre, le dépouiller et le jeter dehors. Dans ce combat eschatologique auquel tout chrétien est inviter à participer, un élan passager, un enthousiasme éphémère ne suffisent pas : celui qui a « balayé et bien rangé » sa demeure intérieure dans l’élan d’un mouvement de conversion, mais qui n’est pas allé jusqu’au bout de la démarche en acceptant la seigneurie du Christ, reste en danger, car l’Ennemi demeure à l’affût et s’apprête à revenir à la charge avec un supplément de troupes. Seule une appartenance radicale et permanente au « plus fort » nous met en sécurité, à l’abri des assauts de l’adversaire.
La vie chrétienne n’est décidément pas de tout repos ; et c’est peut-être pour avoir voulu l’ignorer que tant de croyants ont fait défection, séduits par les discours mensongers du Prince de ce monde, qui ne parlent que de facilité, spontanéité, jouissance et autonomie. Nous sommes en perpétuel combat spirituel, et celui-ci exige une vigilance de chaque instant, un entraînement continu, dans une collaboration proche avec d’autres chrétiens. L’oublier, c’est déjà être vaincu.
Mais que ce langage militaire ne nous fasse pas peur : Dieu lui-même combat pour nous. Le Psaume 110(111) nous le rappelle : « Le Seigneur est tendresse et pitié ; de ses merveilles il a laissé un mémorial (son Eucharistie) : il a donné des vivres à ses fidèles, gardant toujours mémoire de son Alliance. Il a montré sa force à son peuple, lui donnant le domaine des nations ». Accueillons le Roi de gloire, et laissons-le planter dans nos vies l’étendard de sa victoire.




Père Joseph-Marie.

19:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/10/2010

NE PAS ÊTRE CONDITIONNÉ PAR LES ÉCHECS DE CE MONDE.

En entendant l’enseignement de Jésus sur les conditions d’accès au Royaume, les Apôtres prennent conscience qu’ils ne sont pas à la hauteur. Le sentiment douloureux de leur impuissance et le besoin impérieux d’une aide venant de Dieu lui-même, leur arrache un cri qui trahit leur angoisse - que nous partageons peut-être : « Augmente en nous la foi ! »


Ils ont compris que l’enseignement de leur Maître ne débouche sur pas une idéologie nouvelle, mais qu’il appelle à une conversion radicale, un abandon total à celui qu’ils appellent justement « Seigneur » et non « Rabbi ».


La réponse de Jésus confirme que c’est effectivement du côté de la foi que se trouve la réponse, mais il oppose à leur demande d’une augmentation quantitative, une conception déconcertante : il suffirait d’avoir la foi gros comme une minuscule graine, qui ne dépasse pas la taille d’une tête d’épingle, pour déraciner par notre seule parole un mûrier noir (sycomore) qui peut résister six siècles aux intempéries !


Autant dire que la foi n’opère pas selon l’ordre et la logique de ce monde : parler à un arbre, qui vous écoute, et qui se transplante dans un milieu de vie qui n’est pas le sien, est pour le moins inhabituel !


La foi agit certes, mais de manière totalement imprévue et imprévisible : « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3, 8). La seule chose que nous puissions faire, est de nous rendre disponible à l’action de ce principe de vie et d’action nouvelles : « Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Jn 3, 6). C’est parce qu’elle nous met en relation directe avec Dieu, qu’elle permet de réaliser l’impossible.


La parabole que Jésus propose à la suite de ces paroles déconcertantes, n’est pas faite pour arranger les choses. Nous revenons dans la vie quotidienne, pour une comparaison qui touche les relations entre un maître de maison et son serviteur - littéralement : son esclave. Dans la première partie du récit, l’esclave accomplit le travail ordinairement attendu de lui : labourer ou garder les bêtes. Arrivé au domicile de son maître, celui-ci l’interpelle pour une tâche très particulière, puisqu’il s’agit de servir à table – le terme utilisé - diakonein, d’où est dérivé le terme « diacre » - désigne spécifiquement le service des tables, entendu comme service de la charité, dans le livre des Actes des Apôtres.


Certes cette besogne supplémentaire retarde l’heure du repas du serviteur ; cependant il ne s’agit pas d’un travail exigeant et lourd, comme celui dont il s’est acquitté tout au long du jour, mais plutôt d’une responsabilité honorifique, puisque ce ministère est habituellement confié à l’homme de confiance du maître - voire son fils - qu’il appelle à entrer dans son intimité. Voici donc que l’esclave change de statut et est élevé, sans qu’il sache pourquoi, au niveau d’héritier, au prix d’un léger service qui n’exige de lui aucun effort.


Cette tâche supplémentaire, anodine en apparence, ressemble étrangement à la foi pas plus grosse qu’un minuscule grain de moutarde, qui accomplit des prouesses - si du moins elle reçoit la priorité dans nos vies, c'est-à-dire si elle passe avant le manger et le boire du serviteur.


En rapprochant les deux parties de la péricope, il nous semble que Jésus veut attirer notre attention sur ce qui, au prix de peu d’effort, peut transformer complètement notre condition existentielle peu enviable, asservis comme nous le sommes à la nécessité d’un travail laborieux à répéter indéfiniment.


Il suffit de peu de choses : à savoir de prendre le temps au terme de notre journée, de nous attabler avec le Seigneur à la table de sa Parole ou de son Eucharistie, afin de redécouvrir dans la foi, que nous ne sommes pas « des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : "Abba !" C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire » (Rm 8, 15-17).


La référence à la nécessité de la souffrance a de quoi nous inquiéter ; mais notre foi ne devrait pas être conditionnée par les échecs en ce monde ; ceux-ci sont même salutaires pour nous conduire à incarner notre confiance dans une attitude d’abandon toujours plus radicale, car « le juste vivra par sa fidélité » (1ère lect.), c'est-à-dire par une foi éprouvée.


C’est précisément pour qu’il puisse tenir bon « jusqu’au temps fixé », que saint Paul invite son « fils bien-aimé » Timothée à « réveiller en lui le don de Dieu qu’il a reçu par l’imposition des mains de l’Apôtre » (1ère lect.) : la foi est en effet participation à « la force de Dieu » dans l’Esprit « d’amour et de raison », qui veut nous saisir dans toutes les dimensions de notre être pour nous rendre capables de devenir des diaconoi, serviteurs de la charité - c'est-à-dire des serviteurs de l’Evangile, dont nous sommes établis « dépositaires » comme nous le rappelle encore saint Paul.
Dans l’attente de l’intervention ultime de Dieu et du retour en gloire du Christ, c’est encore la petite graine de la foi qui nous permet de confesser que la venue du Seigneur ne fait aucun doute : sa promesse « se réalisera, mais seulement au temps fixé. Elle viendra certainement, à son heure » (Ibid.).


Il ne nous appartient pas de savoir ni le jour ni l’heure où la lumière de Pâques viendra dissiper la ténèbres du vendredi saint qui étend son voile de mort sur notre terre (Mt 25, 13). C’est pourquoi nous poursuivons notre route dans la certitude de foi que la promesse « tend vers son accomplissement et qu’elle ne décevra pas » (Ibid.).



« Seigneur, "réveille en nous le don" que tu nous as fait au jour de notre baptême. "Augmente notre foi" ; ou plutôt : vivifie-la par une nouvelle effusion de l’Esprit de charité, afin que nous ayons la force de déraciner tous nos doutes et de "vivre par notre fidélité », allant au-devant de toi "en te rendant grâce et en t’acclamant par nos hymnes de fête" » (Ps 94).



Père Joseph-Marie.

18:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Respecte sa présence, écoute sa voix.

« Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t'ai préparé » (cf. 1ère lecture). Dieu a confié aux anges le soin de nous guider jusque dans la véritable Terre Promise, à savoir sa nature et sa vie divine dont il désire nous rendre participants.

 

Pour y parvenir, il s’agit donc d’écouter notre ange gardien qui se fait l’écho auprès de nous de la Parole de Dieu, laquelle annonce et accomplit notre salut dans la mesure où nous l’accueillons et la laissons œuvrer en nous : « Respecte sa présence, écoute sa voix. Ne lui résiste pas : il ne te pardonnerait pas ta révolte, car mon Nom est en lui. Mais si tu lui obéis parfaitement, si tu fais tout ce que je dirai, je serai l'ennemi de tes ennemis, je poursuivrai tes persécuteurs. Mon ange marchera devant toi. » (Cf. 1ère lecture)

 

Notre ange gardien nous remet sans cesse en mémoire ce à quoi nous sommes appelés. Cet office, il l’accomplit d’abord et avant tout par le service de louange et d’adoration qu’il rend à Dieu, lui qui, comme nous le rappelle Jésus dans l’évangile, voit sans cesse la face du Père qui est aux cieux (Mt 18, 10). Il permet ainsi que nous gardions toujours présent à notre esprit que nous sommes faits pour louer et adorer Dieu.

 

Ce faisant, notre ange nous garde durant notre pèlerinage terrestre de toute déviance par rapport à notre vocation première et fondamentale. Saint Augustin disait : « Notre exercice ici-bas, ce doit être la louange de Dieu, car notre bonheur dans l’éternité, ce sera la louange de Dieu. Nul ne peut devenir propre à cet avenir, s’il ne s’y exerce dès maintenant. C’est bien pourquoi, dès aujourd’hui, nous louons Dieu. » Puisse notre ange gardien nous y aider !


Frère Elie.

18:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |