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18/07/2017

LETTRE A UN PRISONNIER.

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Le 18/ 07/ 2017

 

Bonjour Damien,

Je me permets de t’écrire par ordinateur, cela rend mon écriture plus lisible.

J’ai appris par ton épouse et ton Fils que tu avais été incarcéré à Fleury-Mérogis

Je pensais que tu sortirais assez rapidement, c’est ce qui explique mon retard de t’écrire. Je ne reviendrai pas sur les accusations fallacieuses dont tu es l’objet. Si les Juges n’ont pas saisi qu’il s’agit d’un coup monté par l’un de tes enfants. Ils auront les tests ADN qui mettront fin à ton enfer.

 

Je téléphone souvent à ta femme et tes enfants qui sont inquiets face à ces accusations sans fondement. Je t’ai toujours connu intègre par rapport à la sexualité et surtout, tu es un être en recherche spirituelle et non charnelle. Je crois que beaucoup ne te connaissant pas, t’imaginent tel que tu n’es pas. Tu es profondément empli de Bonté et de délicatesse mais, je pense que tu montres une autre image de ta personne. Ton moteur est excellent mais, tu ne sais pas montrer ta carrosserie telle qu’elle est réellement. Combien d’humains sont dans cette situation de ne pas refléter ce qu’ils sont.

 

Je pense que tu sortiras prochainement mais, il faut attendre la fin de l’enquête. Il est préférable que cette enquête soit mener à fond afin de justifier ta libération sinon, il régnera un soupçon de suspicion. Ton Avocat fait un travail remarquable à ce sujet. Tu es victime d’une petite fille qui n’exprime que ses fantasmes naissants. Nous ne pouvons pas vraiment lui en vouloir. Il faut et je pense que le verdict te le confirmera, t’éloigner d’elle sinon cette histoire durera toute son adolescence. Souvent, la jeune fille est attirée par son père car, elle cherche une personne identificatoire. En psychologie cela est connu et fréquent. La Fille tente de séduire son père pour couper le lien existant avec sa mère. Elle tente de rendre jaloux sa maman. J’allais dire point barre. Car, si on mettait en prison tous les pères qui sont responsables de l’évolution physiologique de leurs filles. Les prisons seraient pleines à craquer.

 

Je pense souvent à toi et nous discutions en nous disant que tu n’as pas eu une vie paisible, facile et relaxante. Pourquoi ? Parce que tu as consacré ton existence à tes enfants et leurs divers problèmes. Il faut lorsque tu rentreras savourer ta vie ( on n’en a qu’une seule ! ) mettre tous tes enfants majeurs dehors comme je te l’avais conseillé. Et partir faire de petits voyages avec ton épouse et des restaurants sympas.

 

Tu as 65 ans, je suis désolé de t’annoncer que tu n’as plus 65 ans à vivre…. ! Il faudra que tu cherches à regarder les beautés naturelles qui t’entourent ainsi, tu trouveras au fond de toi une certaine joie de vivre. Fais-moi plaisir vis enfin ta vie pleinement et tu découvriras le Bonheur plutôt que le stress et les tracas que t’occasionnent encore certains éléments de ta Famille.

Je t’embrasse bien Fort en attendant de t’entendre enfin me téléphoner pour me dire que tu es libéré face aux fausses accusations dont tu es la proie. Toutes mes prières t’accompagnent dans cette violence que tu subis chaque jour dans un monde qui manque cruellement de tendresse.

 

 

Bien Fraternellement, Bruno.

 

 

Ps : Les Noms de cette missive ont été changés afin de respecter l’anonymat des personnes et le secret de la procédure judiciaire.

16/07/2017

Soyons des combattants de l'Amour et de l'Espérance.

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Des conférences, des réunions, des ministres déconnectés essaient de comprendre ce problème de violence. Sans toutefois, trouver des solutions effectives.

Ces violences semblent récentes et pourtant, elles datent de plusieurs années déjà sans qu'on s'en préoccupa.

 

Nos jeunes en ont marre de vivre dans cette société aseptisée. La drogue est malheureusement une réponse à l'existence de cons des adultes amorphes. Ils nous crient du fond de leur être, qu'ils sont l'avenir de nos sociétés. Ils attendent des réponses d'adultes vrais et authentiques. Ils n'ont que le langage de bois en retour. Les jeunes sont de plus en plus violents et nous sommes entièrement responsables. Ils répondent par la violence parfois abominablement destructrice face à une société qui les violente constamment...Nos sociétés libérales où les gagnants prennent le pas sur les perdants, fragilisent le psychisme de nos ados. Il ne faut pas s'étonner que la cause de mortalité prioritaire soit, le suicide. Que pensons-nous faire pour endiguer ce malaise social ? Avant de les juger, cherchons la part de cristal qui les habite, pour mettre à profit leurs potentialités.

 

Voyons ensemble le monde possible à construire avec des adultes ayant une cohérence de vie qui leur donnera une colonne vertébrale solide. Sachons également leur dire " NON ", ce principe essentiel éducatif qui permet les repères. Soyons des hommes et des femmes debout qui ne craignent plus leurs Jeunes mais, les aime inconditionnellement en leur originalité. Ces quelques bases changeraient le visage de nos sociétés. Puissions-nous engager maintenant des actes qui seront porteurs, pour eux !

 

Mais de grâce, cessons de jouer aux victimes. Cette pensée négative et ce comportement victimaire que nous arborons depuis des années n'aide personne et surtout pas les Jeunes qui attendent autre chose que des pleurnichards adultes qui, ne pensent qu'à leur petite vie mesquine. Cessons d'avoir peur de tout et de rien. Le Monde ne se construit pas avec des trouillards mais des hommes ayant une confiance sans mesure en l'Avenir, notamment des Jeunes.

 

 

Bruno LEROY.

04/03/2015

S'INDIGNER POUR SAUVER NOTRE DIGNITÉ.

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Le bonheur vient frapper à ta porte. Mais tout était fermé en toi et tu n’as pu l’accueillir. Pour savourer la douceur de la joie profonde, il faut être intrinsèquement libre. Libre de quoi, de qui ?

Libre de toutes ces extériorités qui nous engendrent dans le paraître et non dans l’être. Libre de toutes les lois humaines en les assimilant, les intériorisant pour mieux le vivre. Sans avoir cette tentation constante de les transgresser sous prétexte qu’elles ne font pas partie intégrante de notre être. Il faut en goûter l’amertume puis l’accepter intérieurement pour ne pas recracher immédiatement. Vous allez me dire, à juste titre, qu’il s’agit d’une soumission à une société qui nous formate. Et je vous répondrai que je vous propose la recette pour ne pas sombrer dans ce formatage de l’esprit. Celui qui atrophie tout discernement raisonnable. Sinon, vous ne pourrez jamais vous prétendre libres et debout. Vous demeurerez dans l’irrationalité de codes sociaux qui ne vous parlent plus, parce qu’ils ne vous ont jamais parlés. Parce qu’ils vous sont totalement étrangers.

Le rebelle qui veut défendre ses convictions. Des Lois inhumaines qui tuent toute Dignité. Ce rebelle dont Dieu et les Hommes ont besoin pour établir une civilisation de l’Amour doit savoir sur quel terrain ses pas avancent. Il ne doit pas être dans la brume de l’ignorance. Sinon, il deviendra vite un mauvais serviteur. Un exécrable Apôtre du Christ qui ne sait pas même où il va. Non, la révolte nécessairement spirituelle porte l’étincelle d’un feu d’amour et de compréhension pour l’Humanité souffrante. Il nous faut cultiver notre jardin intérieur. Par la prière, communiquer, parler, s’exprimer avec le Christ qui nous écoute avec certitude.

Mais, qui souvent demeure silencieux pour nous laisser libres de nos propres pensées, parfois actives. Pour changer le visage enlaidi de cette société atteinte du néoplasme du consumérisme. Il faut au prime abord en détecter la suprême Beauté. Nous devons avec nos mains malhabiles creuser et toujours creuser au tréfonds de l’être pour en extraire la quintessence. La divine lumière qui jaillit de son âme blessée. Et l’Esprit-Saint nous aidera dans cette démarche démesurée. La Vierge Marie nous donnera les roses sans épines de la douceur d’appréhender les autres. Et notre ange gardien nous protègera des tentatives de conflits du Malin.

Alors, nous avancerons doucement mais fermement sur le chemin du destin à vivre ensemble. Sinon, nous passerons notre vie à gémir face aux fleuves impassibles. Le rebelle chrétien n’est point un rebellocrate qui se contente de dénoncer en vain. Comme le font certains artistes ou chanteurs médiocres en mal d’inspiration. Non, le rebelle de Dieu est celui ou celle qui ouvre les mains et contemple les tranchées des combats creusés dans ses paumes. C’est celui qui ouvre les bras avec un sourire au bout des lèvres pour affirmer que rien n’est perdu. Aujourd’hui tout commence ou recommence grâce à l’Espérance qui habite les cœurs.

Puissiez-vous acquérir cette force d’aimer envers et contre tout. Et vous deviendrez des combattants de l’Amour et de la Justice. Un véritable rebelle de Dieu qui, chaque jour remet ses heures entre Ses mains. Rassurez-vous, cela est aussi difficile pour moi que pour vous. Notre société nous apprend tellement à humer la facilité. Le combat spirituel en devient une contre-culture que le monde endormi n’apprécie pas. Même si vous n’avez guère conscience de votre rébellion pour le Royaume. D’autres se chargeront de vous le rappeler, parfois violemment. Mais la paix profonde du Christ sera en vous et rien ne vous troublera.

Je vous souhaite cette Force que seul l’Esprit peut donner dans le silence cultivé de l’Adoration où la pensée flotte par-delà le temps sociétal. N’oubliez jamais que les pauvres hères que nous sommes possèdent l’heure. Et Dieu possède le temps. Voilà, pourquoi souvent nous avons souvent cette sensation malsaine, qu’Il ne nous écoute pas et donc ne nous répond pas. Ce qui est faux. Il répond toujours par divers sourires. A nous de les contempler pour en saisir le sens, celui que nous donnerons quotidiennement à notre existence. Dans Sa présence et par Sa présence.

Courage, marchons ensemble, pour devenir des rebelles de Dieu avec, dans l’esprit des flammes de tendresse pour faire de notre planète un chant brûlant d’Amour. Et nous vivrons le Bonheur des rebelles de Dieu.

  

Bruno LEROY.

20/02/2009

TOUCHEZ PAS AUX PROFITS !

par Martine Bulard

Devant l'évidence de la crise - et plus encore celle de la montée du mécontentement -, M. Nicolas Sarkozy a dû reconnaître que le pouvoir d'achat n'était pas une question accessoire. D'où la suppression des deuxième et troisième tiers provisionnel pour les familles ayant un revenu déclaré inférieur à 11 673 euros par an, le relèvement de l'indemnisation du chômage partiel, et la prime (500 euros) pour les chômeurs n'ayant travaillé que deux à quatre mois au cours de la dernière année - un coup de pouce toujours bon à prendre, mais très en dessous des besoins.

Une fois touchés les 500 euros, les jeunes précaires qui n'ont pas droit au RMI se retrouvent toujours aussi démunis. Pour les 2,1 millions de contribuables qui ne paieront pas d'impôts sur le revenu d'ici la fin de l'année, cela représente un gain compris entre 20 euros pour un célibataire et 260 pour une famille de cinq personnes : ce n'est pas négligeable, mais pas vraiment de quoi faire des folies.

Au total, les mesures proposées représenteraient, selon le président de la République (il faut attendre les modalités concrètes pour vérifier) 2,6 milliards d'euros. A comparer avec les 15 milliards du « paquet fiscal », incluant le « bouclier » du même nom, ou les 63 milliards d'euros précédemment annoncés au nom de la relance de l'investissement... Sans oublier les projets de nouvelles réductions des contributions patronales, qui seront compensées par une hausse des impôts pour tous : suppression de la taxe professionnelle d'ici 2010 (11,4 milliards d'euros) ; exonération des cotisations servant pour les allocations familiales (30 milliards d'euros).

Mais surtout, les mesures sarkozystes ne touchent pas aux fondements même de la crise, née de la déflation salariale et d'une montée sans précédent des inégalités. Avant de faire de la mousse médiatique autour d'un éventuel partage des profits grâce à l'intéressement (exonéré de cotisations sociales), mieux vaudrait se poser la question d'un rééquilibrage du partage des richesses créées : la valeur ajoutée. Le patronat et ses porte-voix politiques s'y opposent - ce que l'on peut comprendre. Plus surprenante est la ronde des « experts » et des journaux se prétendant de gauche qui se joignent au concert : « Partage salaire-profit : Hamon et Besancenot s'indignent un peu vite », titre Libération (18 février 2009). A en croire ces grands esprits, la part des salaires et des cotisations serait stabilisée à son étiage historique, et n'expliquerait en rien la crise économique et financière que nous connaissons. Les salariés n'auraient donc aucune raison de réclamer plus. (...)

Lire la suite de cet article inédit de Martine Bulard :

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-02-20-Touche...

22:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

06/02/2007

Parler au grand jour du suicide.

Le suicide n'est pas qu'une affaire de médecin ou de psychiatre. C'est l'affaire de tous, nous pouvons tous faire quelque chose, et la première chose à faire est d'engager un dialogue de confiance.

Cette année, l'Union nationale de prévention du suicide a réalisé un guide de conseils pratiques pour lutter contre la dépression et le suicide. Pédagogique et positif, il informe sur les situations à risque et les bonnes attitudes à adopter face à une personne dépressive.
Et la première chose à faire face à une personne en détresse, c'est d'aller à sa rencontre, d'ouvrir le dialogue. Il faut savoir que la majorité des personnes en parlent avant de passer à l'acte (entourage, médecin…). Penser que parler du suicide peut inciter au passage à l'acte est entièrement faux. Au contraire, engager le dialogue, tisser un lien de confiance permet de dénouer les situations de crise et de reconnaître la souffrance de l'autre.

Engager le dialogue


Or même si une personne en grande difficulté recherche le dialogue, un soutien, il est toujours extrêmement difficile de se confier. Ainsi, les sujets qui vont mal tendent inversement à cacher leur mal-être et à s'isoler, ce qui amplifie la sensation d'échec, d'abandon, d'incompréhension…
Lorsqu'on suspecte quelque chose, il est donc essentiel d'aller à la rencontre de la personne qui souffre afin d'établir un lien de confiance, d'évaluer la situation et de susciter une intervention adaptée : "je te sens mal", "je me fais du souci pour toi"…
"Il faut l'aider à sortir de son enfermement, de ses idées noires, et la convaincre que d'autres solutions sont possibles, qu'il y a dans son environnement des sujets qui sauront l'aider."


Pour en savoir plus

Que dire et que faire ? Par exemple, consultez et reconsultez le site www.infosuicide.org. Celui-ci héberge également le site officiel de l'Union nationale de prévention du suicide (Unps).


13:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/10/2006

Le pasteur et la violence.

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Ce texte résume les interventions de Richard Gelin, pasteur à Bordeaux, lors d’une session de l’École Pastorale en juin 2004. Il en garde une dimension d’oralité.

Dans Résistance et soumission, Dietrich Bonhoeffer emprisonné écrit : « Le danger de nous laisser aller à mépriser les hommes est grand. Nous savons bien que nous n’en avons pas le droit, et que nous n’aurons jamais que des rapports stériles avec eux tant que nous ne serons pas exempts de mépris. Les quelques pensées qui suivent nous aideront à nous préserver de cette tentation : en méprisant les hommes, nous succombons au défaut principal de nos adversaires. Qui méprise un homme ne fera jamais rien de lui. Rien de ce que nous méprisons dans l’autre n’est entièrement étranger à nous mêmes. Que de fois exigeons- nous d’autrui plus que ce que nous sommes prêts à accomplir nous-mêmes ! … Il nous faut apprendre à considérer les hommes non en fonction de ce qu’ils font ou ne font pas, mais plutôt en fonction de ce qu’ils souffrent. La seule relation féconde, surtout avec l’homme faible, est celle qui procède de l’amour, c’est à dire du désir d’être en communion avec lui. Dieu lui-même n’a pas méprisé les hommes, mais s’est fait homme par amour pour eux ».

L’accompagnement pastoral conduit inévitablement à la confrontation avec toutes sortes de violences. Dans ce contexte, quant au meurtre et à la violence, la parole radicale de Jésus est une sauvegarde pour ne pas se réfugier dans un mépris pessimiste à l’égard de bien des hommes. Bonhoeffer a raison : « rien de ce que nous méprisons dans l’autre ne nous est entièrement étranger ».

Les violences

Le pluriel devrait toujours être de mise quand on évoque la violence. En effet, la violence ne peut se réduire à un type d’actes précis. Il s’agit plutôt d’une attitude illégitime, parfois illégale, qui engendre chez l’autre de la peur, de l’insécurité, de l’incapacité à s’affirmer, le sentiment d’une menace, d’un rapport de force imposé. Les manifestation peuvent être directes et évidentes (coups, cris, menaces) ou cachées, insidieuses. La manière dont nous définissons le phénomène est capitale dans sa compréhension. Souvent nous ne savons rien, parce que nous ne voulons rien savoir de ce qui se vit sous nos yeux, et parce que nous avons tous une “tolérance culturelle” à certaines formes de violence. Nous associons la violence à la représentation d’une brute épaisse, de l’alcoolique, d’un être primaire. Ces représentations sont non seulement fausses - la violence est présente dans toutes les catégories sociales et intellectuelles - mais elles jouent un rôle mythique permettant à chacun de se dire : « je ne suis pas violent, puisque je ne suis pas une brute inculte ». Louis Althusser, homme cultivé et esprit fin, est connu comme l’auteur de violences domestiques régulières ; l’histoire récente de Bertrand Cantat est très révélatrice. Ses amis clament haut et fort que ce n’est pas un monstre, sous entendu : les coups portés n’ont pu être qu’exceptionnels. On est alors dans une logique d’accident regrettable, mais excusable, plus que dans une logique de culpabilité.
Le témoignage biblique établit que nous ne sommes pas là aux marges de l’humain, dans l’exceptionnel ou l’accidentel, mais bien au contraire au cœur de l’humanité.

La violence dans la Bible

La violence fréquente des récits bibliques, incluant celle de la Croix, surprend souvent le lecteur néophyte. On a raison de répondre que la Bible est un miroir reflétant notre image, tant que l’on demeure conscient que cette réponse ne règle pas toutes les questions.
Les chapitres 3 à 6 de la Genèse proposent un aperçu étonnant.
Au chapitre 3, la désobéissance a pour conséquence un déséquilibre du couple dans lequel s’introduit un principe de domination. La relation d’égalité et de complémentarité est faussée par un rapport de force.
L’étape suivante, c’est le meurtre fratricide. P. Ricœur dit de ce récit que : « nous apprenons là que dès cet instant la fraternité n’est plus un donné naturel, mais un projet éthique. Il faut une volonté de fraternité, un désir ». La fraternité est donc toujours à construire. Elle n’est pas la relation naturelle.
Au chapitre 4, Caïn exprime sa peur d’être à son tour victime. Il a peur que sa violence ait enclenché le cycle de la vengeance (principe de la vendetta). Dieu pose pour limite sept morts contre le meurtre de Caïn. On voit s’amorcer un ouragan de violences qui se poursuit avec Lémek, lui même meurtrier selon son aveu et qui appelle à soixante dix-sept vengeances contre son éventuel meurtrier.
Au chapitre 6, la décision du déluge a pour cause le constat que Dieu fait de la prolifération universelle de la violence.
Notons encore que dans le renouvellement de l’Alliance avec Noé, une différence notable est attestée : l’homme, originellement végétarien, est autorisé à tuer des animaux pour se nourrir.

Le pasteur et les violences dans la société

Lorsqu’un symptôme concerne des millions d’individus, il n’est plus possible de parler de folie, ni de considérer qu’il s’agit de situations individuelles. Les anthropologues évoquent les violences domestiques comme une maladie sociale.
Constater de la violence dans les familles de l’Église, constater de la violence engendrée par le fonctionnement de l’institution ou se découvrir soi-même comme capable de violence, ne doit pas nous étonner. La promesse de l’action transformatrice de l’Esprit est pour une bonne part un apaisement de cette nature violente : paix, douceur, maîtrise de soi, respect de l’autre, etc… Cette promesse suppose une communauté de besoin, aucun de nous n’est étranger à la violence. Le commentaire que Jésus fait de la loi : « vous avez entendu qu’il a été dit : tu ne tueras pas ! mais moi je vous dis que celui qui se met en colère… » (Mt 5) renvoie chacun à sa propre violence, pour nous permettre de regarder le problème non comme des juges, mais comme des frères, conscients d’être eux-mêmes dans le besoin de l’apaisement de l’Esprit.

La notion de violence est culturelle. Nous ressentons aujourd’hui comme des violences inacceptables des comportements qui hier provoquaient seulement du mépris (pédophilie) voire étaient considérés comme normaux (harcèlements). Au 17ème siècle des juristes estimaient juste de battre sa femme à condition de ne pas la tuer. C’était bon pour elle. Cette conviction était du même ordre que celle qui consiste aujourd’hui encore à croire qu’il est indispensable de battre un enfant pour l’éduquer ! On constate une radicalisation de la sensibilité contemporaine aux diverses formes de violence qui joue positivement dans notre appréciation du caractère violent du temps présent.

Le versant le plus facile à considérer - toute proportion gardée - est celui de la violence dont le pasteur est le témoin dans la vie privée des membres de sa congrégation. Particulièrement celles qui lui seront rapportées comme vécues à l’extérieur de la famille. C’est, hélas, une dimension fréquente dans le monde du travail. Il me paraît peu exagéré , de parler aujourd’hui à propos du travail salarié d’une forme nouvelle d’esclavage. J’ose parler « d’esclavage » dans la mesure où gagner sa vie est une nécessité vitale qui réduit considérablement la liberté d’un homme. Démissionner, au regard d’un monde dominé par le chômage, est une décision extrêmement difficile dont les conséquences peuvent se révéler dramatiques. Ce n’est plus la loi qui lie l’esclave à son maître, mais la crainte du chômage. Il y a violence quand une entreprise utilise les conditions du marché comme un élément de chantage pour obtenir plus que par le légitime contrat.
Dans ce cadre, le rôle pastoral sera l’accompagnement spirituel du croyant afin qu’il soit « vainqueur du mal par le bien » selon le chemin de sagesse proposée par Romains 12.17 à 21. « Être vainqueur du mal par le bien » ou « ne pas rendre le mal pour le mal » signifie sur le strict plan pastoral aider la personne à ne pas développer de haine envers celui/celle qu’elle estime être son agresseur ; ne pas laisser l’esprit de l’injustice prendre la direction de la vie du croyant. La justice doit être affirmée. Il est légitime de faire appel à une instance de régulation, type « Prud’hommes ». Être croyant n’est pas choisir une attitude victimaire, surtout quand dans le silence s’installe une complicité passive, un encouragement à l’agresseur à multiplier ses victimes. La résistance à répondre au mal par le mal, qu’évoque l’Écriture, est une résistance intérieure dont le but est que nous ne devenions pas semblables à celui que l’on combat. Il ne s’agit pas de nier les sentiments violents, les rancœurs, les sentiments d’injustice qui habitent celui qui est l’objet d’agressions diverses. Il faut au contraire les reconnaître comme habitant « naturellement » tout être humain, mais comme étant aussi une part de notre humanité appelée à refléter la gloire du Christ. Dans la victoire du bien, il n’y a pas un refoulement frustrant et insatisfaisant, mais l’apaisement naissant de la conviction que le mal, tapi à notre porte, perd un combat. L’appel à des autorités de régulation est l’un des moyens mis à notre disposition pour éviter de développer des sentiments de haine et d’injustice.
Il y a d’autres part les violences dont le pasteur sera témoin à l’intérieur d’une famille de l’Église. Il peut en être “témoin invité” : une personne s’est confiée à lui, souvent la victime, mais parfois aussi l’auteur de violence. Il peut en être aussi le “témoin passif” : rien n’est évident, rien n’est dit mais le pasteur à partir de multiples petits éléments acquiert la conviction qu’une violence illégitime est agissante dans une famille. Nous sommes tentés de “ne rien voir” quand personne ne dit rien. D’attendre, de croire que le temps règle ce genre de problèmes. Assez fréquemment, les personnes se livrant à des actes violents, par exemple des châtiments corporels excessifs envers leurs enfants, ou des châtiments corporels à un âge où l’enfant ne devrait plus être sous ce type de traitement, ces personnes souffrent elles-mêmes d’une honte envers leur attitude. Je pense à une jeune mère attentive, parent unique, disponible, mais qui parfois face à une désobéissance normale craque et gifle ses enfants. Elle ne veut pas entrer dans ce type de rapport. Elle est consciente de la nocivité de cette attitude. L’action pastorale concrète a consisté, à son initiative, à l’écouter, à prier régulièrement avec elle et pour elle dans sa responsabilité de mère, à l’encourager à demander pardon aux enfants quand elle sait avoir dépassé la mesure, et à lui offrir des espaces de liberté. Quand on est une mère seule ayant à assumer toutes les responsabilités parentales, il est normal d’être parfois débordé. C’est une dimension de la fraternité que d’offrir de temps à autres la possibilité à cette personne de s’occuper un peu d’elle-même, en prenant l’initiative de garder les enfants.

Tout pasteur est confronté au cas de violences du type “femmes battues”. Il est hautement recommandé de s’informer, en amont, auprès des associations spécialisées. Ces associations ont beaucoup travaillé à comprendre l’ensemble de la dynamique de la violence. En connaître les formes et les cycles permet d’en prendre conscience plus tôt et de ne pas se laisser abuser par une réconciliation superficielle.

Fonctionnement classique des cycles de la violence conjugale

Un homme violent envers une femme a toujours le même but : il tente de la contrôler, de la dominer en usurpant jour après jour sa dignité.
Les formes de la violence peuvent être de nature verbale, physique, sexuelle, psychologique, économique. Ces diverses formes se conjuguent quasi-systématiquement.

La violence physique se définit par l’ensemble des atteintes au corps de l’autre [taper, frapper, donner des coups de pieds, de poing ; … mordre ; … utiliser un objet ; … gifler, fesser ; … séquestrer, pincer, tirer les cheveux… la liste est infinie]

La violence psychologique

Un homme, auteur de multiples violences, explique : « la violence la plus forte, c’était peut être la violence morale, celle qui cherche vraiment à atteindre l’autre dans ce qu’il est, dans son être, vraiment au plus profond de lui ».
Les violences psychologiques sont toutes actions visant à porter atteinte à l’intégrité psychique de l’autre : son estime de soi, sa confiance en soi, son identité de sujet.
La violence psychologique peut prendre d’autres formes : les insultes, les remarques vexatrices, la critique permanente, se présenter comme celui qui détient la “vérité”, inférioriser l’autre, lui interdire d’exprimer des sentiments et des émotions, les chantages et les menaces, imposer des actions dégradantes, contrôler les déplacements, insulter et dévaloriser le genre féminin .

Les violences verbales

Plus que le contenu des paroles appartenant souvent à la violence psychologique, la violence verbale est la violence du débit de la voix, des cris c’est-à-dire des modes même de communication. Cris qui stressent, ton brusque permanent, interrompre sans cesse les conversations de l’autre, lui imposer un changement de sujet. Ponctuer ses phrases par des insultes, des grossièretés, des qualificatifs infamants.

Les violences sexuelles

- avoir des rapports par contrainte ou menaces ; …traiter l’autre comme un objet sexuel.
- le forcer à se prostituer
- le viol (forcer son conjoint a une relation sexuelle est un viol)
- les coups sur les organes génitaux
- imposer à l’autre des pratiques sexuelles contre sa libre volonté.

Il a été repéré un cycle classique de la violence en 4 périodes dont la connaissance permet de ne pas considérer un problème récurrent comme un problème réglé.
1) la recherche du prétexte. Une mise sous pression amenant la femme à se sentir coupable, à admettre la violence. Le prétexte est le déclencheur, non la cause de la violence.
2) phase d’explosion, d’agression. Il faut faire peur, faire plier et brutaliser
3) Après le paroxysme, il y a une tentative de minimiser les faits et leur gravité. L’homme prétend avoir perdu le contrôle de lui même ; …il accuse la femme de folie, d’exagération, de provocation.
4) Il demande pardon, fait des promesses. En général la femme reprend espoir. Mais quand la peur de perdre la femme diminue, la violence recommence.
Le piège est souvent de se contenter du fait que la personne victime ne veut pas entendre parler d’une intervention extérieure. Il y a même parfois dans nos milieux la tentation de considérer comme une dimension de l’amour, de subir, plutôt que de faire intervenir la justice ou les services sociaux. Mais il faut dire clairement que ce n’est pas de l’amour. L’amour refuse toute forme de violence. Le pasteur doit être attentif à ce que sa pastorale n’encourage pas la co-dépendance dans laquelle on se donne le rôle de celle/celui qui souffre, mais qui finira par sauver le conjoint que l’on veut considérer comme étant lui même la vraie victime.
Si l’amour implique le don de soi, donner sa vie pour l’autre, ne signifie pas se faire frapper par l’autre. Le pasteur lui-même est témoin d’un salut. Il n’est pas le sauveur et rarement le sauveteur. J’insiste sur le fait que ce travail-là est d’autant plus difficile que notre prédication fonctionne avec des références excessives à l’amour, excessives au regard de notre explicitation de ce qu’est l’amour. Nous mettons des hommes et des femmes en danger d’errances dangereuses quand nos idées ne sont pas claires sur les fondements de ce que l’amour est, et de ce qu’il n’est pas, de ce qu’un couple est, et de ce qu’il n’est pas. Il faut redire ce qu’est l’alliance du mariage et ce n’est qu’elle n’est pas, quelles en sont les limites. Le divorce n’est pas la solution pour régler les problèmes de la vie conjugale. Mais il se justifie quand l’intégrité morale, physique ou psychique d’une personne est menacée par le conjoint. On se marie “pour le meilleur et pour le pire”… à affronter côte à côte, et non pas pour le pire, quand celui-ci surgit de l’intérieur même du couple.

Les violences à l’intérieur de la communauté

À l’intérieur de l’Église, le pasteur va être confronté à la violence au moins dans trois dimensions :
a) la violence suscitée par une personne appartenant au groupe
b) la violence se manifestant dans une situation de crise
c) la communauté elle même comme génératrice de violences.

a) Il y a le cas courant de la personne qui n’est pas de mauvaise volonté, mais qui régulièrement blesse les autres par des paroles intempestives, maladroites et catégoriques, au point qu’il faut bien constater un comportement de nature violente. Face aux réactions suscitées, elle se considérera elle-même comme la victime. La plupart du temps, la personne n’a absolument pas conscience de cette dimension et refusera totalement l’idée que l’on puisse qualifier de violents ses paroles ou ses actes. On rencontrera aussi une sous-catégorie, pas si rare, de personnes promptes à vous dire combien elles sont sensibles et qui ne font preuve d’aucune sensibilité à l’égard des autres. Le travail pastoral portera d’abord sur la prise de conscience de cette dimension de violence, se traduisant par du découragement, des blessure, de l’incompréhension, de la peur du regard ou de la présence. La deuxième phase consistera à aider la personne à comprendre ce qui, en elle même, produit cette attitude. Souvent la personne dira : « je dis ce que je pense ! ». Il faut l’accompagner vers le « je pense à ce que je dis ». Ce peut être conduire avec elle une réflexion sur l’actualité de la parole de Paul : « Bénissez, ne maudissez pas ». Oui, on peut bénir en exprimant du désaccord. Tout est dans la manière de la faire. Attention, il ne s’agit pas de réagir à toute parole suscitant une réaction, mais d’être attentif à celui ou à celle par qui ces réactions se multiplient.

b) Nous sommes aussi parfois confrontés à des personnalités très perturbées. Nos moyens pour apprécier l’opportunité d’une prise en charge psychiatrique sont souvent limités. Pour une hospitalisation forcée, il faut pouvoir faire établir que la personne est dangereuse pour elle même ou pour ses proches, par un médecin et par l’autorité civile. C’est quasiment impossible !
Le pasteur est alors condamné à improviser, à faire preuve de bon sens et souvent à gérer ses propres craintes.
Le cas de X…, homme à l’enfance perturbée, violent, manipulateur, sadique, paranoïaque… et chrétien !
Mon premier contact a été pour empêcher qu’il frappe un autre membre de l’Église. À la suite de cela il s’est livré à un chantage au suicide. X en veut uniquement à ceux qui l’ont aidé, pas aux autres et n’agresse que ceux qu’il ressent comme plus faibles que lui, physiquement et psychologiquement. Il a développé des relations “sado-maso” avec de jeunes adultes en difficultés au point qu’il a fallu intervenir de plusieurs manières, jusqu’à organiser la fuite d’un de ces adultes.
X a proféré plusieurs fois des menaces à l’encontre de la communauté, des bâtiments et des personnes. Toutefois, quoique parfois très menaçant à l’égard du pasteur dans son attitude ou l’incluant dans une menace générale, X n’a jamais exprimé de menaces explicites directes.

Mes trucs… dans la crise !

Je parle volontairement de « trucs ». Au sens où il ne s’agit pas pour moi d’entrer dans une thérapie, mais de garder un contact sans devenir le « prisonnier » de cet individu. Il faut bien sûr prendre conscience du caractère de malade mental de la personne. Elle vit dans un autre monde inaccessible à notre argumentation, quoique responsable. Parfois dans un premier temps on a l’impression qu’elle entre vraiment dans un dialogue, mais assez vite il devient évident qu’il n’en est rien. Elle revient à ses obsessions et à ses comportements. Face au chantage au suicide, pour ma part je refuse à entrer dans ce chantage. Je lui explique que s’il veut se suicider, je le regrette , mais que je n’ai pas l’intention de m’y opposer. De même devant la menace d’incendier les bâtiments, je lui ai répondu qu’elle ferait ce qu’elle voudrait mais que moi je n’allais pas passer ma nuit à surveiller. Mon attitude l’a surpris de la part d’un pasteur, ayant pu “obtenir” auparavant ce qu’il désirait auprès d’autres pasteurs à partir de ce chantage culpabilisant. Voici les quelques principes que dans un cas aussi complexe j’ai cru discerner comme important :
- Ne pas manifester de peur, car il joue sur sa force physique et mentale (maladive) pour s’imposer aux autres.
- Toujours garder de la réserve dans la relation ; …refuser l’intimité ; …refuser d’être assimilé à un intime ; …refuser les cadeaux.
- Refuser le chantage pastoral, chantage à la foi, à l’amour ; …refuser aussi le rôle du sauveur. Demeurer le maître de la durée et de la fréquence de l’entretien. Paradoxalement, je trouve plus facile de rester maître du temps, si je me rends chez la personne, plutôt que si je la reçois à mon bureau.
- Quand elle surgit en crise, j’essaye autant que possible de la recevoir à l’extérieur, au grand air. Le sentiment de violence et de danger s’accroît avec la contiguïté d’un lieu.
- Quand des personnes subissent des coups ou des menaces, les encourager vivement à porter plainte. L’expérience montre qu’il y a souvent une dimension de lâcheté chez les manipulateurs sadiques qui abandonnent quand leur victime se rebelle. La dimension sadique se nourrit de la passivité et de la peur de la victime qui accroissent le sentiment de puissance et de domination.

Les violences dans les situations de crise

On va retrouver essentiellement les dimensions de violence verbale et de violence psychologique.
La violence verbale se manifestera dans la manière dont une personne agresse les autres par exemple, par le ton de sa voix ou encore en se plaçant dans le rôle du martyr, de la victime, et en utilisant ce positionnement pour interdire toute discussion dans un domaine particulier.
De la violence se manifeste parfois à l’intérieur d’un conseil ou à l’occasion d’une assemblée générale. Il faut bien avoir conscience que les circonstances manifestent la violence, mais n’en sont pas la cause. La cause est toujours en l’homme. L’expression de la violence peut être encouragée par des maladresses dans le fonctionnement de la parole et de la prise de décision, quand une personne a le sentiment d’être victime d’une injustice. Il y a certainement un gros travail à accomplir dans nos Églises sur nos méthodes de prise de décision. J’ai été surpris, dans une situation particulière, du niveau de violence qui peut être atteint dans une Église. J’ai été témoin, c’est ainsi que je l’ai ressenti, d’une volonté de blesser un pasteur, de “se faire sa peau”. Quand une proportion importante de l’Église est impliquée ou quand plusieurs des leaders se déchirent, il est indispensable de faire appel à une assistance extérieure.

Quand l’Église sécrète de la violence

Il est une autre dimension du rapport de l’Église à la violence qui est largement sous-estimée, et qui, à ma connaissance, n’a pas fait l’objet dans notre milieu d’une étude approfondie. C’est celle de la violence générée par les caractéristiques même du fonctionnement et du discours d’une communauté. Nous sommes là au cœur de la question de la secte.
Une Église peut-elle être une secte ? Oui !
Quand pouvons-nous dire qu’une Église est une secte ? Quand de la violence résulte d’un fonctionnement revendiqué. C’est une réalité difficile à établir et à prouver et pourtant indéniable. Comme dans le cas des violences domestiques, les plaintes exprimées ne sont pas un critère indispensables.
Je suis le pasteur de plusieurs personnes et couples qui témoignent, à partir d’expériences différentes, avoir été les victimes « consentantes pour un temps », de violences que sur le moment elles-mêmes n’identifiaient pas ainsi.
J’ai donc dû m’interroger sur la réalité de cette violence. Est-ce un langage approprié, pour rendre compte de ce que ces personnes ont vécu ? Oui, je le crois. Quand des gens arrivent complètement démolis par des expériences spirituelles et ont tout à reconstruire après dix, quinze ou vingt ans de vie chrétienne, le mot de violence n’est absolument pas excessif. Quelqu’un avec qui je parlais pour préparer cette session a utilisé cette phrase : « j’ai eu affaire à des voleurs d’âme ! ».

Il nous faudra travailler à une définition de la violence spirituelle.
On peut parler de violence spirituelle :
- quand la communauté se construit comme un lieu de dépendance, quand elle existe contre les autres ou au-dessus des autres. C’est la communauté vase clos, qui provoque de l’enfermement. Il peut y avoir une illusion de diversité par des orateurs dits “extérieurs”, mais qui tiennent exactement le même discours.
- quand avoir des idées différentes de celles des leaders suscite de la crainte.
- quand, en cas de questionnement ou de désaccord, le responsable est en vérité incapable d’envisager d’avoir eu tort, les deux arguments récurrents étant :
- le manque de foi
- les attaques de Satan

Pour rebondir sur le rapport du Secrétaire général de la FEEBF lors du congrès 2004, une caractéristique de cette violence est qu’elle surgit souvent dans une Église où les responsables ont une formation embryonnaire se traduisant par une pensée limitée, très réductrice, très affirmative et fondée sur une vision plutôt que sur l’étude de la Parole.

Les personnes que j’ai consultées accusent des responsables chrétiens d’avoir joué avec leur adolescence, de n’avoir pas respecté leur fragilité d’ados et de les avoir embarquées sans égard pour l’esprit critique, en jouant sur l’instinct grégaire et marginal des ados et de les avoir enfermé dans une vision dualiste : le groupe - le monde.
La violence est surtout ressentie au moment de la rupture. L’appartenance est dans une certaine mesure sécurisante, même si des failles profondes commencent à être perçues. Rompre implique de renoncer à une apparence de sécurité même si on la sait illusoire. La personne en ressort avec une grande difficulté à faire confiance. Certains abandonnent, sinon la foi, en tous les cas toutes ses manifestations collectives.

Face à l’expérience complexe de cette violence et de ses conséquences, l’accompagnement pastoral consiste à aider la personne à se ressaisir de la légitimité de son “je” devant Dieu. Beaucoup de ces Églises fonctionnent sur une négation du “je”. On évoque bien une relation “personnelle” à Dieu, mais totalement encadrée par un discours établissant les principes de sa légitimité. Un “je” soumis à la reconnaissance des leaders, n’est plus un « je » devant Dieu. Le « nous » du Notre Père est une communion de « je ». Nous devons aider ces personnes à apprendre à affirmer la légitimité fondamentale de leur “je” devant Dieu, établie par l’amour même de Dieu, et à apprendre que ce “je” prime sur toute autre autorité ou institution ; …qu’il dépend uniquement de l’amour personnel de Dieu pour elles, qu’il en est à la fois la conséquence et la condition. C’est là un travail de longue haleine.
Comme le Sabbat, l’Église est faite pour l’homme, pour qu’il apprenne à vivre devant Dieu, de la vie de Dieu, dans une communion paisible.

Conclusion

Que le chapitre 4 du livre de la Genèse témoigne d’une généralisation de la violence au cœur de l’expérience humaine atteste bien qu’elle est la manifestation même de la soumission de ce monde au mal. Nous nous tournons vers l’Esprit apaisant du Christ, non pour faire taire la violence, mais pour nous guérir de cette maladie et nous rendre capable de ne jamais y répondre ni par la violence, ni par le mépris des violents.


Richard Gelin   

11:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

27/06/2006

QUE FAIRE APRES UN VIOL ?

Origine : http://viol.free.fr/que_faire_apres_un_viol.htm

Auteur : "Le poids du silence"

Site : http://viol.free.fr/

Que faire après un viol? Quelques éléments utiles à connaître pour porter plainte
 Allez voir un médecin!
Comment porter plainte? Si vous ne voulez pas porter plainte

Que faire après un viol? Porter plainte, bien sûr ! C'est presque une évidence, pourtant seul un viol sur trois ou quatre fait l'objet d'une plainte, que ce soit sur une personne majeure ou un enfant. Toutefois, les mentalités évoluent, l'information porte ses fruits et de plus en plus de victimes osent rompre le silence, peut-être est-ce votre cas. C'est ainsi que les autorités compétentes ont enregistré plus de 60 % d'augmentation pour les affaires de viols et d'attentats à la pudeur dans les dix dernières années. C'est un énorme progrès!

Le viol est un crime et porte très gravement atteinte à la dignité d'une personne. Les répercussions sont considérables et d'ordre psychologiques, morales et sociales. Mais déposer une plainte et déclencher une procédure judiciaire représente très souvent un acte positif qui peut aider la victime à se reconstruire. Surtout si cette personne comme moi n'a pas porté plainte au moment des faits. Même si cette démarche est dure, elle soulage, je peux vous le garantir! J'espère que ce site et les renseignements qui contient rendra cette démarche plus facile.

  La suite de ce site est une série de conseils pour aider les personnes victimes d'un viol, adulte ou enfant que ce soit vous ou une personne de votre connaissance. Si vous avez des suggestions, des critiques, des conseils ... contactez-moi!  

Que faire après un viol?                                
 
La première chose à faire est d'en parler, même si ce n'est pas facile. Parlez-en à une personne de confiance. Si vous n'y arrivez pas, écrivez ou exprimez vous par le moyen qui vous convient le mieux. Néanmoins, il faut en parler le plus tôt possible, car plus vous vous tairez plus il sera difficile de le faire. Si vous ne savez pas à qui le dire ou que vous préférez rester anonyme vous pouvez appeler la permanence téléphonique de:

S.O.S. VIOLS - FEMME - INFORMATIONS 0800.05.95.95 ( appel anonyme et gratuit pour toute la France).

Sur la page liens
http://viol.free.fr/liens.htm
,
il y a des sites qui peuvent également vous apporter une aide, n'hésitez pas à aller les consulter.

  Juste après une agression, il faut:
    - Prévenir la police ou la gendarmerie
    - Consulter un médecin, la police ou la gendarmerie pourra vous conduire à l'hôpital
    - Dans la mesure du possible, conservez dans un sac tous les vêtements souillés car ceux-ci pourront servir à identifier le violeur.

  Un conseil à ne pas négliger c'est de ne pas se laver car toutes les traces ( sperme, sang, peau griffée ...) que votre agresseur a laissé peuvent être utilisées pour le retrouver et le compromettre et que justice soit rendue.

  Mais surtout quelles que soient les circonstances de ce viol, vous n'êtes pas coupable de ce qui vous est arrivé. Vous n'avez pas à en avoir honte. Et la colère et la révolte que vous éprouvez sont normales, vous avez besoin que le violeur soit retrouvé et que justice soit faite et soyez sûr que se sera fait pour que vous obteniez réparation.

Allez voir un médecin!                     

  Une consultation est nécessaire et indispensable pour vous prescrire les examens nécessaire. Un docteur pourra vous écouter, vous conseiller, vous aider. De plus, il sera apte à vous prescrire:
    - la "pilule du lendemain", pour éviter ou prévenir une possible grossesse
    - un traitement contre d'éventuelles MST ( Maladies Sexuellement Transmissibles)
    - un dépistage contre d'éventuelles MST, vous serez convoqué(e pour les résultats.

  Il vous remettra un certificat qui constate les traces visibles du viol ( griffures, traces de strangulations, ecchymoses...), et de votre état général après le viol ( angoisse, larmes, agitation...). Un tel certificat sera utile lors du procès et pour une demande de dommages et intérêts. Demandez lui aussi un certificat d'incapacité Totale du Travail ( I.T.T. ), qui sera lui aussi nécessaire pour des dommages et intérêts.

   Des prélèvements vaginaux nécessaires pour l'identification du violeur seront effectués ainsi que l'analyse de toutes traces que vous aurez "prises" à votre agresseur( griffures, cheveux,....). C'est pour cela que vous devez apportez tous les vêtements, linge et objet souillés que vous aurez conservé.

      Si cette première consultation est pratiquée dans un service hospitalier d'urgence médico-judiciaire, elle est faite par un médecin "expert" et cela peut éviter la répétition d'expertises médicales au cours de l'instruction du procès.

Comment porter plainte?                           

Il y a deux façons de le faire:
    - Porter plainte à la police ou à la gendarmerie
    - Porter plainte en écrivant directement au Procureur de la République.

Porter plainte auprès du commissariat de police ou de la gendarmerie

   Vous serez entendu par un inspecteur (  inspectrice ) de la police judiciaire. Il ( elle ) enregistrera votre plainte et rédigera un procès-verbal de vos déclarations que vous devez relire et signer. Si un ou plusieurs éléments déclarés ne  sont pas ou mal relatés ne signez pas votre déposition et faite là modifier jusqu'à ce quelle soit le reflet exact de ce que vous avez vécu et ressenti.

   Le premier rôle de la police est de recueillir votre récit. L'inspecteur va vous poser des questions précises, voire même indiscrètes pour  aider les besoins d'enquête mais aussi débusquer les faux témoignages des vrais, surtout dans les cas où le viol n'est pas récent. Donnez tous les détails de ce que vous avez subi, même les plus intimes. N'hésitez pas à décrire  le piège dans lequel l'agresseur vous a conduit, ses menaces, la peur que vous avez ressentie, le viol, les sévices,  toutes les circonstances qui l'ont accompagné et tous ceux qui étaient présents sur le lieu, l'heure, le visage de l'agresseur, ses paroles, ses gestes, sa voiture et tout autre élément qui peuvent l'accuser. Et n'oubliez pas les éventuels témoins de ce crime!

  Après cette première étape la police ou la gendarmerie est tenue de transmettre votre plainte au procureur de la république où des démarches pour faire suivre votre plainte seront effectuées.

Porter plainte directement au procureur de la République

  Il s'agit d'une démarche plus longue, néanmoins elle est possible. Faites-le par lettre recommandée avec accusé de réception, datée et signée, adressé au Tribunal de Grande Instance de votre département, en précisant:
    - votre adresse
    - votre état civil
    - le détail précis des faits ( date, lieu, circonstances ...)
    - la description du violeur
    - en y joignant le certificat médical et toutes les autres preuves. Déclarez tous ce que vous auriez dit à l'officier de Police ou de Gendarmerie.

Néanmoins, cette démarche est plus longue alors privilégiez la solution d'aller porter plainte auprès des Officiers de Police ou de Gendarmerie.

  Pour faire cette démarche vous pouvez vous faire aider par un avocat, ou par l'un des conseils juridiques gratuit auprès de beaucoup de mairies ou des bureaux d'aide aux victimes.

Quelques éléments utiles à connaître pour porter plainte               

  Toute personne accusée de crime, comme le viol, est présumée innocente jusqu'à son jugement et il a droit de ce fait à une défense par l'avocat de son choix avec lequel il sera toujours accompagné. Le violeur sera donc désigné par les termes de prévenu, suspect ou accusé.

  En portant plainte vous avez le rôle de témoin. Néanmoins afin de participer pleinement à la procédure, vous pouvez vous constituer partie civile. En le faisant, vous n'êtes plus devant la justice comme un simple témoin mais comme une victime qui demande des dommages et intérêts en réparation des préjudices subis :
    - préjudice corporel ( frais médicaux )
    - préjudice moral
    - préjudice matériel ( pertes de salaire, frais d'avocats et autre frais occasionnés par le procès ).

   Cela vous permet de prendre un avocat par qui vous serez représenté, avec qui vous aurez accès au dossier durant toute l'instruction. Vous connaîtrez ainsi tous les arguments que l'agresseur utilisera pour sa défense ainsi vous pourrez mieux assurer la votre et contrer ces arguments.

  Vous pouvez vous porter partie civile à tout moment de la procédure par lettre simple au Doyen des juges d'instruction, ou au juge saisi de l'affaire. Vous avez aussi la possibilité de le faire par lettre recommandée adressée au Tribunal 24 heures avant l'audience, ou encore en vous présentant personnellement pendant l'audience. Afin de vous aider une association de lutte contre le viol peut se porter partie civile à vos côtés, vous serez mieux soutenu de cette façon.

  La procédure pour viol dure environ deux ans, il est donc essentiel que vous vous fassiez aider par une personne de confiance. Vous pouvez pour cela vous adresser à un de vos proches, soit à un membre d'une association de lutte contre le viol ou encore à une personne faisant partie de l'aide aux victimes de votre département ( dont vous pouvez avoir le numéro de téléphone et l'adresse à la gendarmerie ou au commissariat de police de votre commune ). Ne négligez pas de telles personnes car elles offrent d'innombrables services qui peuvent vous réconforter, je peux vous l'assurer. De plus, moralement c'est important de se sentir soutenu et aidé. Alors n'hésitez pas. Vous pouvez aussi m'écrire pour me faire part de vos sentiments. 

Si vous ne voulez pas porter plainte                                 

  C'est votre droit mais néanmoins n'oubliez pas que porter plainte aide énormément, vous pouvez me croire car je me base sur ma propre expérience. Le silence ne profite qu'aux agresseurs. Ils recommenceront peut-être tant qu'ils ne seront pas inquiétés par la police, ils se croiront plus fort voire à l'abri d'un châtiment et sans prise de conscience voire même pas coupable.

   Vous disposez d'un certain délai pour porter plainte :
        - de dix ans pour porter plainte  et en cas de viol sur mineur( e) à partir de la majorité de la victime
        - de trois ans en cas d'agression sexuelle autre que le viol.

   N'oubliez pas que plus vous attendez, plus il sera difficile de retrouver votre agresseur et d'établir des preuves pour étayer vos dires. Vous vous exposez aux interrogations de la police ou du tribunal quant à votre attente pour porter plainte. Sachiez que de toute façon vous pouvez obtenir le soutient de groupes de solidarité entre femme qui s'organisent un peu partout en France.

11:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : spiritualite-de-la-liberation, chritianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

25/06/2006

ILS NE PARTIRONT PAS VRAIMENT...

medium_plage.jpg

Ils regardent les autres partir pour des rivages qu'ils ne connaîtront point. Les mois défilent comme d'immondes secondes interminables. Ils ont travaillés toute leur vie pour en arriver là. Ne jamais partir ou attendre le départ définitif sans broncher. Peu importe, les voisins leurs raconteront bien leurs vacances tel un film inédit. Ils voyageront dans leur imaginaire et s'inventeront des paysages magiques. Même s'ils ont les moyens, leur santé ne permet plus qu'ils bougent.


Les enfants sont partis, les commerçants aussi dans ce désert caniculaire. Ils ne parlent qu'au silence qui semble ne rien comprendre. Et puis, ils se taisent vaincus par tant d'indifférences. Pourvu que le soleil ne soit pas trop ardent, il risquerait en plus de leur donner un aller sans retour. Il dérangerait la Famille si joviale de prendre un repos bien mérité...
Ils attendent leurs cartes postales qui les feront rêver, quelques instants. Parfois, ils se sentent de trop en cette société individualiste. Ils ont lu dans le journal que des amis étaient morts lors, d'un certain été. Maintenant, même le facteur prend de leurs nouvelles quand ils ont du courrier. Malheureusement, en cette période particulière, les lettres se font rares.


Autrefois, trop pauvres pour vivre des jours heureux. Aujourd'hui, trop vieux pour s'en aller vers des rivages mystérieux. Quel dilemme leur offre cette existence. Et pourtant, leurs enfants et amis, les aiment mais ces mois sont vides de leurs présences.
Les journaux écrivent que l'égoïsme tue les personnes âgées. Les journalistes mentent toujours, c'est bien connu. Les enfants et petits enfants les aiment mais, ils ont leur vie. Comme nous avons eu la nôtre. Alors, que faire face au néant ?


Retrouver plus intensément encore celui qui nous aime plus que tout. Oui, prier Dieu pour vivre nos Vacances avec Lui. Dans le coeur de Sa Présence. Ah ! comme nous plaignons ses générations sans spiritualité. Nous serons tellement dans la joie de l'Esprit que nos enfants nous trouverons transfigurés. Non, la solitude n'est pas si lourde, lorsqu'elle est habitée. Bonnes et mirifiques Vacances à Tous et Toutes. Dieu en Son suprême Amour est à nos côtés. Quand vous rentrerez, notre sourire sera l'expression du bonheur de nous sentir aimés inconditionnellement. Alors, partez tranquilles et de simples gestes de tendresse nous feront plaisir. En attendant votre retour...


Bruno LEROY.

* En cette période de Vacances approchantes, ne mettons pas lâchement nos personnes âgées dans les poubelles putrides de notre coeur !

10:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

10/04/2006

LE CPE EST DÉCÉDÉ APRES UNE LONGUE AGONIE.

L'article 8 de la loi sur l'égalité des chances, qui créait le contrat première embauche, sera remplacé par un dispositif en faveur des jeunes en difficulté, a décidé Jacques Chirac. "Sur proposition du Premier ministre et après avoir entendu les présidents des groupes parlementaires et les responsables de la majorité, le président de la République a décidé de remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté", lit-on dans un communiqué de la présidence.
Le texte a été publié après une réunion d'une heure à l'Elysée en présence de Dominique de Villepin, des présidents des deux assemblées, et des principaux responsables de la majorité parlementaire, dont Nicolas Sarkozy.
Villepin regrette de n'avoir pas été compris
Dominique de Villepin, dans une allocution de l'hôtel de Matignon, a pris acte que "les conditions nécessaires de confiance et de sérénité ne sont réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l'application du contrat première embauche". Il a regretté ne pas avoir été "compris par tous" sur le CPE, affirmant avoir voulu "agir vite" contre la "situation dramatique" du chômage des jeunes et "proposer une solution forte". Le Premier ministre estime que sa responsabilité est désormais, après le remplacement du CPE, de "préparer l'avenir de notre pays". Il a souhaité que les Français se "retrouvent tous ensemble pour avancer".
Syndicats et opposition politique avaient réclamé avec insistance l'abrogation du CPE avant les vacances parlementaires qui débutent vendredi soir. Ils sont satisfaits. Le secrétaire général de la FSU Gérard Aschieri s'est félicité de la décision du président et y voit un "succès" du mouvement social, "même si l'on peut regretter qu'il soit remplacé par un dispositif qui n'a été négocié avec personne". "Cela va nous renforcer pour la suite car tout n'est pas fini. Au-delà du CPE, restent la loi sur l'égalité des chances et l'apprentissage à 14 ans et aussi le CNE, la loi Fillon même. Nous allons mettre tout cela sur la table", a-t-il lancé.
Satisfaction des syndicats, appel à lever les blocages
Le président de l'UNL Karl Stoeckel a salué "une victoire historique après une mobilisation historique". Le responsable lycéen a également jugé que ce recul du gouvernement constituait "un désaveu plus global de sa politique" : "Aujourd'hui, il faut qu'on revienne sur les mesures imposées de la même manière que le CPE", a-t-il prévenu, concernant l'ensemble de la loi sur l'égalité des chances.
Les étudiants doivent "lever les blocages dans les universités pour permettre aux examens de se tenir dans les meilleures conditions" après la suppression du CPE, a demandé lundi sur LCI la présidente de la confédération étudiante, Julie Coudry. "Le CPE est mort, le CPE est bel et bien fini", s'est-elle réjoui, souhaitant qu'une "victoire collective pour l'insertion professionnelle" ne se fasse pas "au prix d'un échec individuel".
Bruno Julliard, président de l'Unef, syndicat leader de la contestation, compte toutefois "maintenir la pression jusqu'au vote par le Parlement" de l'article remplaçant le CPE, dont la suppression constitue selon lui une "première victoire déterminante". La journée d'actions de mardi, à l'appel des organisations étudiantes et lycéennes et de la coordination nationale étudiante, est maintenue.
Même sentiment pour le mouvement lycéen FIDL, dont le président Tristan Rouquier a appelé à "maintenir la mobilisation", tout en se déclarant "satisfait du retrait du CPE". Il souhaite un "éclaircissement sur le nouveau texte".
L'intersyndicale qui a mené la bataille contre le CPE doit se réunir ce lundi à 18h30, pour décider, notamment, de la suite à donner au mouvement.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a promis que la proposition de loi remplaçant le CPE serait discutée "dans les tout prochains jours", et "pourquoi pas dès demain", mardi.
 
( source : l'express ).

14:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

10/03/2006

Le gouvernement doit suspendre le CPE.


Face à l’ampleur de la mobilisation du 7 mars ¬ sans commune mesure avec celle du 7 février ¬ le Premier ministre et sa majorité doivent surseoir au Contrat première embauche (CPE). Toute autre attitude de leur part serait suicidaire : pour le gouvernement et pour l’ensemble de la société française.
Aux yeux de la CFTC, le CPE ¬ comme le CNE, dont il est indissociable - est inacceptable au moins pour deux raisons : une période d’essai de deux ans (supérieure à ce qui se pratique en Europe, y compris au Royaume-Uni), et la rupture sans motif : le gouvernement s’attaque, là, à ce qui fonde la dignité de la personne au travail. Le CPE et le CNE font supporter les risques économiques aux salariés, sans rien demander, en contrepartie à l’entreprise. Le CPE est d’autant plus inacceptable qu’il engage l’avenir des jeunes.
La CFTC demande au gouvernement de revoir sa copie sur le CPE avec les partenaires sociaux, y compris avec le Medef dont les tergiversations sur ce dispositif sont inquiétantes. Le patronat doit renoncer à se servir des jeunes comme d’une variable d’ajustement (stages, CPE, intérimŠ) et s’engager dans un parcours qui consolide leur emploi.
La CFTC fera, de son côté, des propositions sur la responsabilité économique et sociale partagée des salariés et des entreprises.

Paris, le 7 mars 2006

12:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |