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07/03/2006

LES FEMMES VUES PAR L'UNICEF.

Remontant à la nuit des temps, légitimées par les traditions, ces pratiques, toutes attentatoires au bien-être ou à la survie des femmes, sont aussi officiellement condamnées qu’elles sont officieusement tolérées. Depuis 1945, l’égalité hommes-femmes figure dans les textes internationaux et en juin 1946 la Commission de la condition de la femme voit le jour pour formuler des recommandations au Conseil économique et social afin de promouvoir les droits des femmes dans les domaines politique, économique, civil, social et culturel. Si, soixante ans plus tard, alors que se réunit la Commission à New York, les efforts de la communauté internationale ont permis d’élever le niveau de vie des femmes dans certaines régions du monde, le principe d’égalité n’est encore pas une réalité dans de nombreux pays et circonstances.

Comme le soulignaient Louise Harbour, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme et Yakin Ertürk, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes dans leur appel du 26 novembre 2004, « que ce soit en période de conflit ou en temps de paix, dans la sphère publique ou dans le domaine privé, la violence contre les femmes est peut-être la violation des droits de l’Homme la plus répandue. Trop souvent, cette violence est tolérée et ses auteurs excusés. »

Certes, le droit des femmes avance, pas toujours où on le croit : ainsi, en Sierra Leone, le Tribunal spécial a ajouté le mariage forcé aux crimes contre l’humanité susceptibles de poursuites. Au Soudan, le Gouvernement et les chefs religieux se sont prononcés contre les mutilations génitales féminines, qui, l’ont-ils rappelé, n’est pas préconisée par le Coran.

La prise en compte de ces violences dans les statistiques ou les déclarations officielles progresse, mais les dégâts causés se comptent encore par millions : 100 à 140 millions de femmes mutilées ou excisées dans le monde, 3 millions de fillettes chaque année dans 28 pays, 60 millions de femmes qui « manquent » à cause des infanticides de filles, des millions d’autres femmes – de tous continents, de tous pays et toutes classes sociales – vivant sous la menace de brutalités physiques. Les violences à l’encontre des femmes ne connaissent pas de frontières : si une femme pauvre a encore plus de risques de subir une forme ou une autre de violence ou de discrimination, rappelons que l’on estime à 2 millions le nombre de femmes victimes de violences conjugales en France (rapport Henrion, Ministère de la Santé, février 2001). En Suisse, une femme sur 5 a subi de la violence physique ou sexuelle dans sa vie de couple.

C’est donc sous un pudique voile que se perpétuent encore ces violences fondées sur le sexe qu’ici ou là une guerre vient exacerber. La peur des représailles, les tabous entourant les questions sexuelles, l’acceptation aveugle de la tradition sont autant de facteurs qui jouent un rôle et vont de pair, dans beaucoup de pays, avec la complicité active ou passive de l’Etat et des autorités morales ou religieuses, bien que, en plus des souffrances individuelles qu’elles engendrent, ces violences menacent l’avenir et le développement économique.

À l’aune de leur étendue et de leur diversité, et alors que l’on commence à mesurer l’ampleur du phénomène, la lutte contre ces violences doit se faire à tous les niveaux, internationaux, nationaux, communautaires et familiaux. Une priorité, pour l’Unicef, car du bien-être des femmes dépend souvent celui des enfants.



12:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SOLIDARITÉ. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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