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18/04/2006

GUY GILBERT HOMME DE PRIÈRE.

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Souvent, les gens me demandent si je récite le chapelet. Ils croient que, curé moderne, je laisse ça à celles qu'on appelle « les bigotes » .
Je le récite chaque jour et je le médite. J'aime immensément mon chapelet. Je le prie sur un dizainier.
C'est plus discret et plus pratique. Comme je l'avais perdu, un jour, à Lourdes, j'en ai volé une dizaine dans un magasin, n'ayant plus un radis sur moi.
Je l'avais écrit dans un de mes livres. Un commerçant lourdais, ayant lu ma littérature, m'en a envoyé aussitôt plusieurs dizaines pour me permettre de ne plus en tirer!
Revenons à nos moutons. Le chapelet c'est la méditation de quinze moments essentiels de la vie de Jésus, liés à sa Mère. Le Rosaire nous permet de contempler la vie du Christ et les moments les plus importants liés à la vie de sa Mère. C'est un merveilleux Album de famille.
Il passe de la joie la souffrance et se termine par une lumière éblouissante: la Résurrection. Le chapelet, c'est la prière des pauvres.
Oui, « c'est la prière des pauvres » . C'est pour cela qu'on n'en veut plus. Les objections pour ne pas les citer ? « C'est un truc de vieilles ».
Là, tu te plantes. Je connais de plus en plus de jeunes qui le récitent. « C'est marmonner la même prière. C'est lassant et je pense à autre chose ».
Là, t'as tout faux. Répéter « Je vous salue, Marie », plein cœur, même si tu t’évades de temps en temps de ta prière, tu te projettes dans un souffle d'amour qui te porte et te dynamise. Le Rosaire te met dans un climat d'élévation. En effet, la prière, ce n'est pas tirer le Ciel vers la terre pour que Dieu, par sa Mère, exauce automatiquement tout ce que tu demandes. C'est pour s'élever vers Dieu qui sait, lui, mieux que toi, ce dont tu as besoin. C'est le sens de la parole du Christ : « Tout ce que vous demandez sera exaucé. »
Quels petits miracles Marie n'a- t-elle pas accomplis pour tel ou tel de mes jeunes, alors que j'étais paumé face à eux et sans solution? « Je préfère parler directement à Dieu ». O.K.! Mais n'oublie pas que Dieu, ayant ras-le-bol de ne pas être aimé, a envoyé son Fils Jésus dans le ventre de Marie d'abord ! Et puis bébé, ado, adulte, Jésus nous a tracé la route après trente-trois ans de présence parmi nous. On est quand même un milliard de chrétiens à croire qu'il a existé, il y a juste deux mille ans. Et qu'il existe au cœur de nous-mêmes, comme Fils de Dieu. Que cette méditation du Rosaire te fasse mieux comprendre la vie du Christ. N'oublie pas surtout que, sans sa Mère, le Christ n'aurait jamais été ce qu'il a été.
Et bien sûr, le discret saint Joseph a été incontestablement le père par excellence. Marie, depuis deux mille ans, est apparue partout. Lourdes, Fatima, Pontmain, La Salette et j'en passe... Dieu a permis cela. Pourquoi? Parce qu'il nous a créés homme et femme. Et que Dieu a donné à chaque humain une tache précise. A travers chaque apparition de Marie, il nous fait signe. A Marie, il a donné le pouvoir fabuleux d’être notre Mère et la Mère de l’église. C'est la plus grande sainte, la plus parfaite. Elle a une puissance immense.
Médite sa vie travers ses quinze mystères. Accroche-toi à ton chapelet. Tu verras combien ces Ave Maria t'apporteront une joie immense. Ils toucheront le Cœur de Marie. Elle intercédera auprès de Dieu. Et Dieu faiblira. Et te donnera, grâce à elle, tout ce que tu lui demanderas. J'appelle cela les « sourires de Marie » . Attends-toi à ce qu'elle te comble de grâces. Allez! Ouvrons l'Album de famille de Marie en méditant les grands moments de sa vie. Invoquons-la par le Rosaire.
Garde un dizainier dans ta poche. Ca te permettra à tout moment et partout de dire comme un enfant : " Je te salue, Marie. "
Guy GILBERT
Prêtre-éducateur.
Construire, pourrait être le mot d'ordre du Père Guy Gilbert. Oui, construire une ferme nommée "Faucon", au lieu de détruire. Construire son avenir comme la plus belle rose au milieu des ordures. S'aimer soi-même pour pouvoir aimer autrui.
Guy Gilbert ne se contente pas de rêver ses utopies, il les apprivoise. Il les offre aux ados pour qu'ils réussissent au moins à se mettre debout face à ce monde pourri par l'argent et le manque de reconnaissance des autres.
Il gueule comme eux devant ce monde inhumain. Il agit pour que le soleil se lève chaque matin sur les ombres endormies.
Il est contagieux de valeurs immortelles , impérissables et les transmet aux Jeunes.
Sa Force vient de la prière qu'il récite dès son lever et qu'il achève dans l'Eucharistie. Elle vient également de ses écrits qui lui permettent de prendre du recul face aux problématiques rencontrées. De ses conférences aussi où il peut hurler sa rage de vivre, de combattre, d'aimer selon le coeur de Dieu.
Pourquoi dit-on qu'il est différent des autres éducateurs ? Simplement, parce qu'il n'a jamais baissé les bras, n'est jamais devenu un technocrate froid. Et surtout, parce que sa Foi indéfectible en l'Humain lui permet de sublimer les méandres les plus horribles de cette société. En chaque être, il sent une part de cristal qui vient du Christ. Et c'est en artiste qu'il modèle cette matière première.
Non, il n'est guère différent des éducateurs que je rencontre au quotidien. Simplement, ces derniers sont désabusés par la routine de leurs fonctions.
J'ai toujours dit, affirmé, écrit, témoigné que Guy Gilbert était la tête suprême des éducateurs. Il est l'Amour incarné qui veut propager cette dimension de Tendresse sur la terre. Je ne connais aucun travailleur social ayant ce charisme à déplacer des montagnes de haine. Dieu est en lui comme une respiration dans l'infini.
Guy Gilbert reste et demeurera un grand Témoin de notre Temps.
Bruno LEROY.
Éducateur de rue.

20:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (6) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Commentaires

Bonjour,
Ce matin,permettez moi d'adresser quelques aux Pêtres catholique.Si un Prêtre pouvais me repondre plus honnetement à ma preocution cela sera très bien.Sur ceux je vous savoire:Pourquoi vous nous parlez tant de l'adoration de la vierge Marie ?Pourquoi prie t-on pour les morts?La Bible fait -elle mention de toutes ces pratiques?S'il vous plait repondez moi au zkj1986@hotmail.com .Car c'est ma preocupation tracassante .Merci

Écrit par : Z k J | 19/04/2006

Cher Ami,
Je souhaite de tout coeur qu'un prêtre vous écrive. Si toutefois, ce n'est pas le cas, faites-le savoir. Je tenterai de répondre à votre question mais, j'attends pour le moment qu'un prêtre se manifeste.
QDVB
Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 19/04/2006

Premier élément de réponse concernant la prière à Marie.
La révélation biblique donne-t-elle à la Mère de Jésus un rôle quant à l’unité de l’Eglise et du monde ? Nous trouvons la réponse au moins dans trois passages du Nouveau Testament : l’Annonciation, Luc 1,26-38 ; L’adoration des mages Mt 2,11 ; Le calvaire Jn 19,26-27 et 11,52 dont voici l’explication en trois articles distincts.

1) L’Annonciation à Marie se situe dans une ville de Galilée, zone profane réputée non-hébraïque

« dans une ville de Galilée appelée Nazareth » (Lc 1,26) Luc met en parallèle l’Annonce faite à Zacharie (Lc 1,5-25) et l’annonce faite à Marie (Lc 1,26-38). Pour Zacharie, l’Apparition a lieu dans le temple de Jérusalem, « à la droite de l’autel de l’encens », nous sommes dans l’aire la plus sacrée de tout Israël, le peuple de la première Alliance. L’Annonce à Marie, au contraire, se situe dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, c’est une zone profane, « la Galilée des Gentils » (cf. Is 8,23 cité en Mt 4,14-15). La Galilée était dénommée ainsi parce qu’à cause de sa proximité avec les territoires étrangers, elle était peuplée aussi de populations non hébraïques. Tel est le paradoxe du dessein divin.



Là où les hommes ont prononcé un verdict de marginalisation, c’est justement là qu’a lieu l’Incarnation du Fils du Très Haut dans le sein de Marie. Elle n’a pas lieu à Jérusalem, ni dans le temple, mais en Galilée : une frange marginale de la Terre Sainte, où cohabitaient Hébreux et non Hébreux. Sur l’Atlas de Dieu, Nazareth (et la personne de Marie) apparaissent comme le premier signe de l’universalisme chrétien.

Chaque endroit du monde peut être le sanctuaire hautement béni de son inhabitation

Désormais, pour autant que la naissance du Fils de Dieu est significative aux yeux des gens, chaque endroit du monde peut être le sanctuaire hautement béni de son inhabitation. Et chaque homme qui accueille la parole évangélique deviendra sanctuaire de la Présence divine : « Ma mère et mes frères – dira un jour Jésus- sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Lc 8,21 cf. Jn 14,23). « Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable » (Ac 10,34-35). Depuis l’Incarnation, la présence de Dieu réalisée en chaque homme explique que la colère contre le prochain est colère contre Dieu, et elle a la même gravité, ce qui explique que Jésus dise : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres « Tu ne tueras point ; et si quelqu’un tue, il en répondra au tribunal. Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal ; mais s’il dit à son frère : Crétin ! il en répondra au Sanhédrin ; et s’il lui dit : Renégat ! il en répondra dans la géhenne de feu » (Mt 5,21-22).



Et pour la même raison, « quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres (…) Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. (…) Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir ? Et le Roi leur fera cette réponse : En vérité je vous le dis, dans la mesure ou vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,31-40) 2).

2) L’adoration des mages montre Jérusalem comme la Mère universelle, lieu de rassemblement de tous les peuples de la terre

"ils virent l’enfant avec Marie sa mère " (Mt 2,11) : l’adoration des Mages est une scène clairement inspirée du chapitre 60 du prophète Isaïe. Dans cet oracle (vv1-6) le prophète célèbre la gloire de Jérusalem quand reviennent les exilés de Babylone. D’autres passages similaires du même livre d’Isaïe exaltent le temple relevé de ses ruines comme étant le lieu où le Seigneur rassemble non seulement les Hébreux revenus de la servitude d’Egypte mais aussi tous les autres peuples (Is 56,3-8 ; 66,20-21). Jérusalem, alors, devient la Mère universelle. Réellement dans le sein de ses murailles, elle accueille toutes les nations, qui montent à la cité sainte pour adorer l’unique Seigneur du temple.



Les rois et les princesses – chante le prophète à l’adresse de Jérusalem, « face contre terre, se prosterneront devant toi, lècheront la poussière de tes pieds ». (Isaïe 49,23) ; « Ils s’approcheront de toi, humblement, les fils de tes oppresseurs, ils se prosterneront à tes pieds, tous ceux qui te méprisaient, et ils t’appelleront : « Ville de Yahvé », « Sion du Saint d’Israël » (Is 60,14). La littérature juive donne du relief à la personne du Messie qui règnera dans la nouvelle Jérusalem mère universelle. Dans la version grecque de la Septante du psaume 44 parlent des fils de Tyr qui se prosterneront devant lui, (le roi messie).

Ils viennent adorer Jésus sur les genoux de Marie

Parmi les psaumes de Salomon (50 ans avant JC), on lit que des extrémités de la terre, les nations viendront voir sa gloire et la gloire du Seigneur avec laquelle Dieu l’a glorifié (Ps 17,31). Toutes ces traditions anciennes convergent dans le récit de Matthieu 2,1-11. On y retrouve l’adoration des gens des nations lointaines venant avec de riches présents : les mages remplacent les rois et les princesses, ils offrent de l’or de l’encens et de la myrrhe (Mt 2,11), et ils se prosternent en adorant… Mais ils ne viennent pas au temple ni à Jérusalem, ils viennent adorer Jésus sur les genoux de Marie. Le sein et les genoux de Marie Vierge de l’Emmanuel, Dieu avec nous, deviennent le trône naturel où siège la majesté royale de l’Enfant. En la personne des mages, l’évangéliste Matthieu a voulu signifier tous les païens qui s’ouvrent à la foi dans le Christ.



Franchissant le seuil de cette maison mystique qui est l’Eglise, quelle est la vision qui se déploie devant leurs yeux ? L’évangéliste répond : « ils virent l’Enfant avec Marie sa mère » (Mt 2,11). Marie est étroitement conjointe au fils, comme la racine de laquelle germe la fleur. Et Marie présente au monde le Dieu fait petit enfant, le Dieu avec nous, le Dieu qui attire et rassemble toutes les nations. Marie dans l’œuvre d’unité de la vie publique par de la Pâque de Jésus. Dans la première Alliance, après l’exil, Dieu attire et rassemble son peuple, par la médiation du serviteur souffrant (Is 49,4-6) et avec un descendant de David comme unique pasteur. En outre, il y a trois facteurs d’unité : la Torah, le Temple et Jérusalem.

Marie, la mère des fils de Dieu rassemblés par Jésus remplace Jérusalem la mère des dispersés rassemblés par Dieu

Ecouter et observer la loi de Moïse et revenir à Yahvé a un poids important dans le rassemblement des dispersés. Le temple reconstruit devient le lieu emblématique de cette unité retrouvée (Is 56,6-7 ; Is 66, 18-21 ; Zc 2,15). Jérusalem est saluée comme Mère de ces fils et connaît la surprise d’une maternité prodigieuse et universelle (Za 2,14-9,9). Jésus se présente comme le bon berger qui rassemble dans l’unité les victimes du loup c'est-à-dire du Malin « qui s’en empare et les disperse » (Jn 10,12 ; cf. 16,32). Le grand prêtre Caïphe « prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation, et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.



Pour qu’advienne l’unité, il faut écouter la voix de Jésus le bon pasteur (Jn 10,16). Jésus est le temple non fait de main d’homme, il prie le Père pour les disciples ainsi : « qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi ». (Jn 17,22-23). L’unité du monde, avant d’être l’effort et la conquête de l’homme, vient de Dieu : le lieu où Jésus rassemble les dispersés est l’unité divine, l’unité du Père avec le Fils. Marie, la mère des fils de Dieu rassemblés par Jésus remplace Jérusalem la mère des dispersés rassemblés par Dieu. Et, tout comme dans le langage biblique Jérusalem est évoquée par l’image d’une femme, ainsi peut-on comprendre pourquoi Jésus s’adresse à la Mère en l’appelant Femme (Jn 2,4 et 19,26). Et avec Marie, l’Eglise dont elle est le type.

3) L’Eglise œuvre pour l’unité. L'heure du calvaire le révèle: en cette Heure, Marie devient Mère de tous les fils de la Nouvelle Alliance

Dans le langage des synoptiques, Jésus considère sa propre mission comme étant le temps de la moisson (Mc 4,9) tout comme Isaïe prophétise le rassemblement des exilés en terme de moisson (Is 27,12-13). Nous pouvons rencontrer ce thème quand Jean choisit les verbes "recueillir" et "rassembler" (Jn 4,35-38 et Jn 6,12-13) ou encore dans le passage du filet qui ne se rompt pas (Jn 17,20-21). Mais Marie n’est pas seulement le type de l’Eglise, elle est la Mère. A Cana, nous voyons que la Mère de Jésus exerce un rôle actif en suscitant l’obéissance à la parole du Christ (Jn 2,5), et grâce à la foi, se crée l’unité autour de la personne de Jésus.



Mais il faut encore attendre « l’heure » (Jn 2,4) : l’heure pascale (Jn 13,1). A l’heure de la passion, le Maître prophétise : « Voici venir l’heure – et elle est venue – où vous serez dispersés chacun de votre côté » (Jn 2,4) : ... l’heure pascale (Jn 13,1). A l’heure de la passion, le Maître prophétise : « Voici venir l’heure – et elle est venue – où vous serez dispersés chacun de votre côté » (Jn 16,32). Ce que l’on a traduit "de votre côté" est écrit en grec : « eis ta « idia » et peut être traduit chez soi, dans ses affaires, en suivant ses intérêts. Au calvaire, Marie devient la mère (Jn 19,25-27), Mère de tous les fils de la Nouvelle Alliance. Et « le disciple prit Marie chez lui », ce que l’on a traduit « chez lui » est écrit en grec « ‘eis ta « idia » comme précédemment. Alors tout peut être accompli (Jn 19-30) et donc la prophétie des dispersés rassemblés (Jn 11,42).

La médiation de l’Eglise dans l’unité est rattachée à la médiation de la Mère

L’intérêt propre disperse les membres de l’Eglise, tandis que prendre Marie chez soi les rassemble. Nous observons aussi dans le texte grec que la conjonction « mèn…dè » rattache l’épisode de la tunique sans couture, que les soldats ne déchirent pas et qui est le symbole de l’unité de l’Eglise (Jn 19,23-24), avec l’épisode où Jésus fait le don de sa Mère (Jn 19,25-27). La médiation de l’Eglise dans l’unité est rattachée à la médiation de la Mère

Père Serra.

Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 19/04/2006

Deuxième élément de réponse sur la prière concernant les morts.
Pourquoi prie-t-on pour les morts? C’est la question que se posent beaucoup de chrétiens catholiques. En effet, la pratique de "messes pour les défunts" est devenue très courante et le phénomène de "Quarante jours" n’est plus l’apanage des seuls catholiques.

Dans certains diocèses, un jour par semaine (le vendredi par exemple) est consacré aux défunts. Ce jour-là, la messe est célébrée en mémoire des défunts catholiques ou protestants, pratiquants de leur vivant ou non, monogames ou polygames. L’attention est portée exclusivement sur le culte et non sur les qualités morales du défunt.

C’est dans ce contexte que plus d’un s’interrogent sur la nécessité ou l’opportunité de prier pour les morts. Car, disent-ils, tout est déjà décidé; la prière des vivants peut-elle encore changer "quelque chose" au sort du défunt?

Essayons d’interroger les Ecritures pour savoir si cette pratique n’a pas un fondement scripturaire, fondement qui pourrait nous aider à "justifier" ou à "relativiser" la prière pour les morts.

1. Bref rappel historique

La prière pour les morts doit être comprise dans le cadre de la célébration du «souvenir de tous les fidèles défunts» que l’Eglise catholique célèbre le 2 novembre de chaque année, dans la même période que la "solennité" de tous les saints (Toussaint).

La célébration du 2 novembre remonte à Saint Odilon, abbé du monastère de Cluny, qui avait introduit cette fête dans la liturgie de tous les monastères dépendant de Cluny, et c’était par un décret en l’an 998. Peu après, la célébration fut adoptée en dehors des monastères et le culte est attesté à Rome à partir du XIVè Siècle. La prière pour les morts appartient ainsi à une tradition très ancienne de l’Eglise; cette prière consista très tôt en une célébration eucharistique.

2. Témoignage de l’Ecriture

Dans l’Ancien Testament, nous n’avons qu’un seul texte qui parle explicitement des vivants qui pensent aux morts, et ce, dans un cadre cultuel :

«Puis, ayant fait une collecte d’environ 2000 drachmes, il l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection. Car, s’il n’avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts, et s’il envisageait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété, c’était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché» (2 M 12,43-45).

Il s’agit d’un texte écrit aux environs de 100 avant Jésus-Christ. Nous avons donc ici un des rares témoignages de l’Ecriture sur l’efficacité de la prière pour les morts et l’on y dit clairement qu’il s’agit de la prière et du sacrifice pour l’expiation des péchés des morts en vue de la résurrection.

Notons que cette "foi" de Judas Maccabée n’était pas partagée par tous les Juifs. Même au temps de Jésus, on parle des Sadducéens qui refusent de croire en la résurrection, donc à la "survie" de défunts. Jésus rétorquera, effectivement, aux Sadducéens qu’une telle foi en la résurrection ne peut être assumée que par celui qui croit en la puissance du Dieu des vivants (cf. Mc 12,24.27).

Dans le Nouveau Testament, nous n’avons pas un témoignage aussi explicite concernant la prière pour les morts, mais Paul évoque un cas qui ressemble bien à celui de 2 Maccabées 12,43-45. «S’il en était autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi donc se fait-on baptiser pour eux?» (1 Co 15,29).

Afin de convaincre les chrétiens de Corinthe que la résurrection des morts est bel et bien une réalité, Paul, après avoir fondé cette résurrection sur celle du Christ lui-même (cf. 1 Co 15,13-19), fait appel à une expérience courante à Corinthe: il y avait des gens à Corinthe qui se faisaient baptiser pour (à la place des) les morts. En effet, si les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se donneraient-ils tant de peine pour les morts qui, normalement ont irrémédiablement disparus.

Paul n’approuve ni ne condamne cette pratique qui n’a laissé d’ailleurs aucune trace dans les autres traditions du Nouveau Testament. Par ailleurs, il utilise cet élément pour démontrer l’absurdité des arguments de ceux et celles qui refusent de croire à la résurrection des morts. Tout comme en Marc 12,24, c’est la méconnaissance de la puissance de Dieu qui empêche à certaines personnes de croire en la résurrection des morts.

3. Résurrection de Jésus et prière pour les morts

Pour un chrétien, l’au-delà n’est pas un mythe, c’est une réalité. Qu’y a-t il au delà de la mort? Voilà une question qui obsède beaucoup d’hommes et de femmes. Toutes les religions tentent de répondre à cette terrible question, et le christianisme, notre religion, a aussi sa réponse. En effet, l’homme accepte bien d’être mortel, mais il ne peut accepter facilement l’idée de sa disparition totale dans le «néant». Sa croyance en l’au-delà s’exprime sous plusieurs formes: un lieu souterrain, un paradis merveilleux, rêve d’un autre type de vie, un village splendide...

Chez les chrétiens, c’est par la foi en la Résurrection de Jésus-Christ que l’on a la réponse à cette question. Jésus de Nazareth a fait, après sa vie terrestre, ce qu’aucun "fondateur" des grandes religions n’a pu faire : «Il est ressuscité! Il n’est pas ici» (Mc 16,6).Ainsi après une mort bien attestée par l’ensevelissement, il y a eu un au-delà à la mort physique pour le cas de Jésus. Car si le Christ n’est pas ressuscité, dit Paul, la prédication des Apôtres est vaine (cf. 1 Co 15,14.17). Le Ressuscité est appelé par Paul "prémices" de ceux qui sont morts. Ce qui est arrivé au Christ est le gage et la garantie de ce qui arrive et arrivera aux croyants.

De ce point de vue, on peut se poser une foule de questions: avec la mort, ne reste-t-il vraiment rien de l’homme? La personne humaine est-elle immédiatement perdue? Tout ce qu’un homme, une femme a fait durant sa vie, se trouve-t-il effacé avec la mort?

Le chrétien doit répondre à toutes ces questions par la négative, car la chaleur et le souvenir du mort poursuivent leur action dans les autres, parents ou amis.

Les idées des disparus survivent dans ceux qui vivent, c’est ainsi que les morts vivent au milieu de nous. Jésus-Christ, premier-né d’entre les morts (cf. Col 1,18) est le fondement de notre espérance que la vie est plus forte que la mort. «Je suis la Résurrection et la Vie: celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra» (Jn 11,25).

L’homme n’est donc pas voué à disparaître comme un animal; il est destiné à la vie plénière. Nos morts ne sont pas dilués dans le néant; ils "vivent". Prier pour et avec eux est une manière d’être en "communion" avec eux.

4. Communion des saints et prière pour les morts

Dans le cadre de la Révélation biblique, il est possible d’exprimer ce qu’est la "vie nouvelle" de nos morts. La "nouvelle vie" du Ressuscité est une indication sur la vie

de ceux qui se sont endormis dans le Seigneur. Lorsque nous faisons attention au bien qui persiste après la mort d’un être bien aimé, il est possible de deviner sa nouvelle existence dans l’au-delà... c’est celle-là sa survie en Dieu.«Heureux dès à présent ceux qui sont morts dans le Seigneur. Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs labeurs, car leurs oeuvres les suivent» (Ap 14,13).

Ainsi tous les morts appartiennent à la communauté humaine, à la communauté des croyants; ils vivent en Dieu et ils sont en union avec les vivants. Il est donc normal que les vivants entrent de temps en temps en relation avec eux par la prière et par d’autres gestes de respect ou de vénération. Le premier geste qu’un chrétien peut donc poser pour ses morts est de prier pour eux.

Qu’on ne s’étonne pas d’intenses supplications qui se font au moment des adieux, quand on prend congé d’un défunt lors de l’enterrement: les discours funèbres ont ici leur profonde signification. L’adieu des chrétiens à leurs morts s’accompagne de l’Eucharistie, souvenir de la mort du Christ mais aussi moment d’espérance en la «survie».

En 1 Thessaloniciens 4,13-14, nous avons une affirmation très claire de la "survie" des croyants après leur mort. Les Thessaloniciens étaient préoccupés face aux décès de ceux qui avaient cru en Jésus-Christ; ils se demandaient ce qui sera fait d’eux puisqu’ils sont censés manquer la venue du Seigneur.

Paul les rassure: ils ne sont pas, eux chrétiens, comme les autres c’est-à-dire les païens. La mort ne sépare pas les croyants de Dieu: bien au contraire, c’est par la mort qu’ils s’unissent au mystère de Dieu. Le souvenir de nos morts dans la prière eucharistique a ainsi un sens : «Pour eux et pour tous ceux qui reposent dans le Christ, nous implorons ta bonté. Qu’ils entrent dans la joie, la paix et la lumière» (Prière Eucharistique I).

La prière du chrétien pour les morts est adressée à Dieu qui est en dehors de notre temps; nos questions à propos de quand et du comment ne sont que des interrogations humaines. La vie nouvelle, celle que connaissent les morts, a déjà commencé en ceux qui croient en Jésus-Christ; par le fait que le chrétien est mort avec le Christ (par le baptème), la vie nouvelle naît aussi en lui.

Il est donc indiqué de prier non seulement pour les morts mais aussi avec les morts car tous, nous sommes unis dans le Christ. Quelles que soient les circonstances qui entourent un décès, le premier mouvement de celui qui prie pour le mort est de se tourner vers Dieu et de reconnaître en Lui la source unique de tous, Lui qui n’est pas le Dieu des morts mais des vivants (cf. Mc 12,27

5. Doit-on prier pour les morts ?

La tradition ecclésiale et le témoignage de l’Ancien et du Nouveau Testaments nous inclinent à répondre à cette

question par l’affirmative. La prière pour les morts est une expression de foi qui permet aux vivants d’affirmer que la mort physique d’un homme n’est pas la fin de la vie; il y a toujours un au-delà à toute mort matérielle (Jn 11,25-26).

La prière est adressée à Dieu, pour tous les morts dont Dieu seul connaît la foi (Prière eucharistique IV); il n’est donc pas question de prier pour influencer une quelconque décision de Dieu.

La prière pour les morts est une expression de la solidarité qui existe entre les vivants et les morts; et ce, par l’intermédiaire du Seul Médiateur qu’est Jésus. En effet, dans plusieurs cultures, le mort est toujours entouré de beaucoup de respect; l’enterrement d’une personne a toujours été l’occasion des retrouvailles familiales et amicales émouvantes; le cimetière est toujours considéré comme un lieu sacré.

Pour le chrétien tout se vit dans la foi en Jésus-Christ; il n’ y a rien qui puisse être exclu de sa foi, pas même le souvenir du défunt dont la vie n’est pas "détruite" mais transformée.

Les liens tissés entre les croyants, par la participation au Corps et au Sang du Christ, ne sont jamais rompus par la mort. La prière pour les morts nous permet de raviver ces liens; il est donc nécessaire de prier pour les morts. Mais sur quoi se fonde cette expression de foi? C’est sur la Résurrection du Christ et la foi en la communion des saints.

Paul-Marie BUETUBELA

Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 19/04/2006

Oui Bruno, Guy Gilber puisse toute sa force dans la prière. Lui meê se plait à dire qu'il lui faut se retirer tous les 10 jours (je crois), pour se ressourcer pendant trois jours. Je crois que ce sont les chiffres. Ile est constamment brancher sur Dieu, c'est cela qui l'aide à contruire autour de luio. C'est un homme de prière, mais de prière qui mène à l'action. Son dernier livre Evangile paroles invincibles est vraiment le reflet de sa vie. La prière dans l'action. La Parole de Dieu dans le quotidien de la vie.
Merci Bruno pour ce bel homage. Amitiés sincères. Josiane

Écrit par : Josiane | 20/04/2006

Chère Josiane,
Tu sais par rapport à ce que tu écris, je n'ai qu'un mot à dire.
Sans la prière quotidienne qui vient du plus profond de moi-même: je ne serai RIEN, mais strictement RIEN du tout. Il y a bien longtemps que j'aurai cessé toutes activités.
D'ailleurs, même sans être éducateur, la prière du chrétien ou de la chrétienne doit être sa nourriture quotidienne. Et l'on devient famélique lorsqu'on ne mange plus ou pas assez...
Prions pour entretenir notre relation vitale avec Dieu Amour !
QDTB
Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 20/04/2006

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