14/12/2016
Ouvrir les prisons intérieures de nos jeunes.
Parce qu’elle est libre d’aller où elle veut, la mouette trouve sa subsistance, sa nourriture, mais elle peut aussi vivre en groupe. Alors que nos jeunes crèvent de solitude au milieu de la foule. Surtout, ils ne sont pas libres comme ils le croient, puisqu’ils n’ont ni argent, ni domicile, ni travail. Leur donner confiance en eux-mêmes, leur faire croire qu’ils sont capables de plus, capables d’autre chose que de détruire. Être humble et à l’écoute des plus démunis, pour qu’ils puissent un jour dire "OUI" à la vie et pour que toute semence germe. Donner à un être humain l’espace où il puisse devenir co-créateur, co-acteur du monde et devenir ainsi une personne.
Amener le jeune à accepter d’être aimé, à pouvoir s’aimer lui-même pour aimer les autres. Faire grandir "tout l’homme" pour qu’il se situe sereinement dans notre société déstabilisée. Remettre debout des personnes qui n’ont jamais eu d’affection et leur permettre d’être à leur tour éducateurs là où ils vivent. Elles sont mieux placées que moi pour savoir la difficulté que l’on a à s’insérer lorsqu’on a rien. Avec beaucoup d’Amour, on peut beaucoup, peut-être Tout !. Voir des hommes heureux, des visages ouverts, des regards sans peur, des yeux qui ne sont pas éteints.
Mon rêve est de les faire réussir. En équipe, faire tous les efforts possibles pour pallier l’échec scolaire. Parvenir à faire comprendre aux personnes dites "normales" que l’handicap mental, physique ou social, n’est pas une tare. Entendre toutes les mamans du monde chanter : prendre un enfant par la main. Leur permettre de vivre de petites réussites tous les jours, dans une ambiance chaleureuse. Tendre la main, mettre debout sur la route. L’idéal : une maison et un terrain où ils pourraient s’occuper en attendant un travail, manger et dormir en paix, participer aux frais du lieu d’accueil ( entretien ) pour ne pas se sentir assisté, pouvoir parler et prendre pied sur de solides bases, en renonçant à la drogue et autres pratiques, se savoir accompagné dans un désintéressement fraternel. Ouvrir leurs prisons !.
Le premier pas de toute action éducative n’est-il pas de reconnaître l’autre différent et de promouvoir l’égalité entre les personnes ? Cela ne va pas sans mise en route d’un processus de transformation de notre identité , sans participation à la vie sociale, culturelle, politique et économique. Il y a un souffle intérieur qui nous pousse vers du nouveau, vers des changements , des transformations personnelles et collectives. C’est une orientation vers un dialogue interpersonnel, la maturation de la personne, la capacité de vivre des relations de réciprocité.
La rencontre de personnes laissées pour compte fut une chance pour moi : elle m’a obligée à croire qu’ils peuvent être des hommes et des femmes debout, libres et engagés dans la construction de la société. Ils peuvent être, comme nous, acteurs, co-responsables de l’éducation à laquelle nous avons Tous droit. Mes souhaits étaient-ils réellement des rêves d’éducateur ou la réalité vécue au quotidien que ma conscience aurait sublimée ? Dieu seul le sait. Puisse-t-Il toujours me permettre de réaliser mes rêves pour accomplir ceux des autres !
Bruno LEROY
14:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRISTIANISME SOCIAL., CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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