04/11/2012
Retrouver l'Essentiel dans le silence habité.
J'étais bien avec les Frères moines. Le silence imposait la Présence de Dieu. Puis, mon portable se mit à sonner avec insistance. Un jeune particulièrement violent squattait mon bureau depuis mon départ. Mon équipe essayait en vain de le déloger de ce lieu propice à son goût pour le repos.
Oui, mais voilà comme la plupart des jeunes actuellement, il était armé. Un couteau scintillant aux moindres échappées de lumière rendait mes éducateurs très interrogatifs sur les suites à donner...
Après plusieurs jours de délimitation de son territoire par notre squatteur.
Je décidais de rentrer avec la secrète pensée de revenir prier avec mes frères moines dès que cette histoire serait parvenue à terme.
Le silence m'a toujours donné une force incroyable. Je ressource mes pauvres os dans le silence de Dieu. Loin des musiques à vous crever les tympans. Loin des hurlements de désespoirs et de haines dont mon téléphone se fait l'écho. Loin, très loin de tout et de tous et pourtant si près de Dieu Amour. Si près des battements de la Vie dans le chant des oiseaux. Le vent qui murmure ses mystères. Le soleil qui joue avec les couleurs des arbres. Tout cela est propice à la contemplation et surtout la prière, cette rencontre essentielle avec le Christ, avec la quintessence de notre être.
Dans ce monde où le bruit tue nos moindres inspirations. Oui, ce bruit nous détruit lentement mais sûrement. En avons-nous encore conscience ?
Si vous êtes chrétien, vous ne trouverez pas Dieu ailleurs. La preuve de sa résurrection est bien qu'Il habite au coeur même de Sa création. Il est vivant, je puis vous l'affirmer puisque je le rencontre chaque jour dans cet Amour silencieux.
Quant à ceux et celles qui ne croient pas en Dieu. Cet état contemplatif permet de se retrouver même si une parcelle de nous-mêmes ne s'est pas encore perdue. Comment voulez-vous réfléchir si vous êtes entourés des bruits de la ville qui vous incitent à vous décentrer de vous-mêmes.
Je rentrais donc pour voir mon jeune probablement encore en train d'occuper mon bureau comme s'il s'agissait d'un monastère sur mesure. Mon équipe me prévient d'un air consterné : " Attention, Bruno, il est dangereux ! ". Je rétorque avec humour que je le suis aussi surtout quand on me fait chier pour des histoires de ce genre. Mon équipe me connaissant, pour la plupart depuis plus de vingt ans, sait déjà avec le putain de caractère que j'ai, comment je vais réagir.
Je rentre dans mon bureau. Le mec sort un couteau à tuer trois boeufs en même temps. Pas le temps de réfléchir, je lui rentre dedans et lui fous mon poing dans la gueule à la vitesse de l'éclair. L'Esprit-Saint m'inspire toujours les attitudes à gérer dans ce cas précis.
Une fois désarmé, il me regarde penaud en me disant qu'il avait l'intention de me tuer. Je lui réponds, trop tard mon pote tu as subi la colère de Dieu. Je suis plus vif que l'électricité lorsque je reviens d'une retraite spirituelle.
Puis, je lui demande calmement de dégager immédiatement de mon bureau. Il me regarde tête baissée en me disant, dommage...
Je lui dis de m'expliquer ce qu'il trouve de particulier dans ce bureau où s'amoncellent les dossiers comme pour me narguer. Il répond à ma plus grande stupéfaction, c'est le seul et unique endroit silencieux.
Il m'expose les divers problèmes inextricables qui ont émaillés ses jours dernièrement et surtout, son besoin impérieux de se ressourcer dans le silence pour faire le point.
J'avais compris depuis longtemps que nos ados avaient besoin également d'échapper aux abrutissements des bruits de notre société. Étant un militant du silence, je lui ai proposé un autre endroit non loin de mon bureau encore plus ressourçant où le silence parle à l'âme.
Voyez, notre tendance à juger plutôt qu'écouter. Notre regard conformiste qui nous fait craindre les jeunes tels des extra-terrestres. Tout cela pollue nos relations avec eux. Leur violence, sans pour autant l'excuser, est l'expression de leurs désirs non entendus. Cette histoire est fréquente et peut paraître extrême. Pourtant, je vis dans ce bain de violence tous les jours. Et derrière chaque geste, chaque cri existe un terrible désir de reconnaissance.
Un jeune réclame le silence avec un couteau à cran d'arrêt. Son attitude paraît illicite et pourtant, c'est bien ce que j'allais chercher en toutes impunités...!
Sachez que nos jeunes ont les mêmes besoins que nous adultes. Sachez aussi que le monde du fric et du paraître, les réduit à devenir voleurs. Sans jamais rien excuser, comme le font certains éducateurs gauchisants. Je suis à leur écoute car, je sais depuis longtemps que notre bonne société ne correspond plus à leurs attentes.
Puissiez-vous être également ces écoutants des bruissements de notre jeunesse qui n'est que le reflet d'une spiritualité perdue.
Écouter nos jeunes, sans peurs, sans préjugés, c'est écouter Dieu nous parler à travers eux. Face à tous ces problèmes d'adolescents, une prière monte toujours à mes lèvres pour que Marie, cette mère aimante à l'infini, les prenne dans ses bras maternels pour leur faire aimer le monde et ses combats inéluctables.
Mais, soyons nous-mêmes des combattants de l'Amour et de l'Espérance.
Et retrouvons cette force de combattre dans le silence, là où Dieu demeure.
Bruno LEROY.
13:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
03/11/2012
ORATORIO DE FRANCOIS AUX OISEAUX.
Extraits de l'Oratorio de Michel Garnier, présenté le 2 décembre 2011 à l'Église de la Madeleine à Paris.
17:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES., LA POÉSIE DE LA VIE, Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
A ceux qui sont tentés de désespérer, de se résigner.
Pour le chrétien, le surgissement de Jésus, homme et Dieu, est dans l’histoire ; il est l’annonce de la fin, la voie de la fin réalisée et à réaliser encore.
Le chrétien ne place pas son Espérance dans les modèles de société, dans les objets, dans les idéaux, mais bien en quelqu’un : Jésus-Christ, Fils de Dieu.
Pour le chrétien, le surgissement de Jésus, homme et Dieu, est dans l’histoire ; il est l’annonce de la fin, la voie de la fin réalisée et à réaliser encore.
Dans tout l’Évangile, Jésus annonce que le Royaume de Dieu s’est approché par sa personne, qu’il est déjà présent et que cependant il doit encore venir.
A ceux qui veulent un roi qui éliminera les Romains pour enfin clore l’attente, à ceux qui veulent un Maître qui réalisera le Royaume et fermera l’histoire, Jésus répond en refusant toute annexation ; il se met à l’écart et recrée une distance dans l’attente pour que le désir de ce qui n’est pas encore et de ce qui doit encore venir, s’avive de commencement en commencement sans jamais se clôturer dans l’instant présent, dans l’histoire présente.
A ceux qui sont tentés de désespérer, de se résigner ou de se consoler dans l’espoir d’une fin hors du temps, au-delà du temps, Jésus répond en disant que le Royaume est déjà là ; il multiplie les gestes de libération : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » ( Lc, 6, 22 ).
Pour les chrétiens aussi, le Christ est présent et pourtant il est encore Celui qui doit venir. Il nous quitte et reste parmi nous. Boutade ? Non. Par sa vie et par sa mort, par la manifestation de sa résurrection et par son ascension où il se dérobe à notre volonté de le retenir et de le posséder, Jésus nous révèle que la présence passe par l’absence. Contre toute attente qui réduirait jésus et son message à une fin mondaine, le christianisme réinstaure l’homme en relation à Dieu et refuse le rêve des espérances purement horizontales. Jésus est celui qui ouvre l’histoire humaine à Dieu en lui interdisant de se clôturer sur-elle même ou de croire qu’elle peut réaliser le Royaume de Dieu.
Mais contre toute attente qui réduirait Jésus et son message à une fin hors de l’histoire humaine, le christianisme réinstaure l’homme en relation avec Dieu et aux autres hommes dès maintenant et refuse le rêve des espérances purement verticales. Jésus est l’irruption du Royaume de Dieu dans notre histoire ; il ouvre dès maintenant le temps de Dieu et la libération des hommes.
Ni hors de l’histoire, ni dans l’histoire exclusivement, l’Espérance chrétienne vit le paradoxe de devoir réaliser l’attente et en même temps de la déplacer constamment sans la fixer. L’Espérance chrétienne au nom de jésus-Christ prend corps dans le temps sans cependant jamais s’y enfermer.
Le Royaume de Dieu est donc présent dans la pratique du croyant comme une instance critique permanente, une force de contestation qui l’empêche de se satisfaire de ce qui est, qui réveille son Espérance et l’ouvre sans cesse à un avenir qui transcende l’horizon de l’histoire. Seule est véritable la Foi qui se fait Amour, vérité et Justice, indivisiblement.
Bruno LEROY.
13:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
02/11/2012
NOUVEAU LIVRE DE BRUNO LEROY.
Cet Éducateur-écrivain diplômé aussi de Lettres et Sciences Humaines
obtint en 2002 la Médaille d’argent des Lettres de France.
Il vous présente ce livre issu de ses méditations au fil des jours,
sans complaisance pour nos sociétés dont les seules valeurs sont le
productivisme, l’activisme et la destruction de l’Humain au profit de
l’économie. Il nous propose de revivifier l’Essentiel de nos existences.
La vie coule de source lorsqu’on prend le temps de l’écouter, l’aimer,
la savourer dans le silence intérieur. Voilà, le message que Bruno
LEROY nous délivre sans prosélytisme, puisque l’important est de
vivre pleinement avec ou sans Dieu en conservant sa dignité et son
humanité, contre vents et marées.
11:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
A TOUS…
A TOUS…
A tous les « puissants »
Donne l’Esprit d’humilité.
A tous les « solitaires »
Donne l’Esprit communautaire.
A tous les « radins »
Donne l’Esprit de largesse.
A tous les « coincés »
Donne l’Esprit d’ouverture.
A tous les « vieux »
Donne l’Esprit de jeunesse.
A tous les « jeunes »
Donne l’Esprit de sagesse.
A tous les « tordus »
Donne l’Esprit de droiture.
A tous les « exclus »
Donne l’Esprit d’intégration.
A tous les « paumés »
Donne l’Esprit d’orientation.
A tous les « pressés »
Donne l’Esprit de patience.
A tous les « agités »
Donne l’Esprit de quiétude.
A tous les « fanatiques »
Donne l’Esprit de tolérance.
A tous les « mal-aimés »
Donne l’Esprit d’Amour.
Et à moi, qui suis parfois
Coincé, tordu, pressé, paumé,
vieux, radin, agité, fanatique…
Donne Ton Esprit, souffle de vie.
Mes plus belles prières
Edts Philippe Rey – 2008 -
Guy Gilbert
11:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans AMIS ( ES ) SPIRITUELS OU ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |