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30/09/2005

COMMUNIQUER POUR EXISTER.

Le principe de base que nous adoptons dans l'existence est le suivant : pas de vie sans échange ; la vie ne naît et ne grandit que par l'échange. La vie, nul ne la détient par soi-même ; elle est toujours donnée, reçue, rendue. Sur le plan éthique, la question qui se pose à la liberté de l'homme est de savoir s'il consent à entrer dans ce mouvement d'échange ou si, au contraire, il l'arrête. Une première attitude possible pour l'homme est de se fermer au jeu de l'échange et cela de deux manières.

La première manière consiste à se clore dans l'auto-suffisance. Lorsque j'adopte cette attitude, l'autre me devient indifférent ; je ne lui demande rien ; il n'a rien à m'apporter. Entre l'autre et moi rien ne se passe, ni paroles ni biens ; rien ne se passe : on se croise comme des ombres. Cette attitude poussée à l'extrême est en réalité suicidaire. Car, clôturée dans un système fermé à toute altérité, la vie s'étiole, se dégrade et finalement meurt. Ainsi, par exemple, sur le plan de la vie intellectuelle, la pensée qui ne s'ouvre pas au dialogue, tourne sur elle-même, stagne et se sclérose dans la répétition.

La seconde manière s'intéresse à l'autre, mais sous la forme de l'envie, de la cupidité ou de la jalousie. L'autre, dans cette optique, devient mon concurrent ; il est pour moi une menace permanente. Ce qu'il possède ne fait qu'éveiller en moi le besoin de le lui prendre.

L'autre m'intéresse, mais c'est dans le but de le ramener à moi, de m'assimiler ce qu'il a et ce qu'il est.

Cette logique de concurrence entre les individus ou les groupes finit par établir des rapports de maîtres à esclaves et devient génératrice de violences, de guerres et de meurtres.

Deux manières de refuser l'échange : soit l'isolement soit la domination.

Dans les deux cas, on se fait le centre. Dans cette attitude, il y a le désir de vivre qui s'exprime, mais ce désir de vivre est vécu sous le mode imaginaire, illusoire et trompeur.

Envisageons l'autre attitude, celle qui consiste à jouer le jeu de l'échange, à entretenir avec d'autres des rapports d'alliance. L'alliance refuse aussi bien l'isolement que la domination ; elle implique une décentration des partenaires qui, dès lors, peuvent se reconnaître mutuellement et échanger entre eux biens et paroles.

Cette attitude face à la vie devrait être celle de tous les artistes dont la mission est de chercher à communiquer inlassablement avec autrui, jusqu'à partager les mystères dont ils sont porteurs. Elle devrait être également celle de tout individu ayant pris conscience de sa dimension sociale et cherchant dans le jeu de l'échange une source d'enrichissement individuelle et collective.

La perfectibilité de l'homme ne s'acquière que dans ce jeu communicationnel qui demeure l'enjeu essentiel de la Vie !.

Bruno LEROY.

18:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SCIENCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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