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26/03/2006

LA VIE DES FEMMES DU CHIAPAS.

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Nous les femmes paysannes indiennes, en tant qu'organisation indépendante du gouvernement et des partis politiques, nous nous sommes organisées comme Organisation de femmes paysannes.

Nous nous sommes organisées pour exiger du gouvernement la satisfaction immédiate de nos nécessités urgentes auquel il n'a jamais répondu : le manque total de terres où travailler pour survivre nous a amenées à la mort, aux maladies, à la dénutrition, aux avortements. Nous les femmes, avons souffert la perte de nos enfants et autres êtres aimés à cause de la faim. Nous les femmes indiennes, nous demandons au gouvernement qu'il réponde à cette demande, c'est-à-dire le moyen de cultiver nos aliments. Sans la terre nous mourons. Nous exigeons que toutes les terres  accaparées par les grands propriétaires terriens soient réparties entre les paysannes et les paysans.

Nous voulons que l'article 27 de la Constitution garantisse le droit des femmes paysannes à la propriété de la terre, à en hériter, à la faire produire et à être sujettes de crédits.

Nous voulons qu'on en finisse avec l'analphabétisme dans nos peuples indiens. Pour cela, nous avons besoin de meilleures écoles qui enseignent tous les niveaux : primaire, secondaire, lycée et professionnel, avec le matériel pédagogique fourni gratuitement. Nous voulons que dans nos communautés il y ait des écoles orientées vers l'éducation des femmes adultes et où elles puissent recevoir des formations techniques. Nous voulons que dans nos communautés il y ait des garderies, des jardins d'enfants où nos enfants puissent grandir sains, moralement et physiquement.

Nous voulons qu'on construise des hôpitaux dans les chefs-lieux municipaux, avec des médecins spécialistes et suffisamment de médicaments pour soigner les malades, nous voulons des cliniques rurales dans les communautés et les hameaux.

Nous voulons qu'on construise des cliniques de maternité dans nos communautés avec des médecins spécialisés.

Nous voulons qu'on construise des logements dans nos communautés indiennes, qui possèdent le confort nécessaire, comme l'électricité, l'eau potable, les égouts etc. Nous ne voulons plus vivre sous des toits de sacs en plastiques, carton, paille, terre cuite et bouts de bois. Nous exigeons que le gouvernement nous donne tous les matériaux nécessaires à la construction, nous voulons que nos enfants aient des espaces suffisants pour jouer et grandir propres et en bonne santé. Que nous, les femmes, nous n'ayons pas à travailler si dur pour maintenir l'hygiène, qu'il y ait des moyens de communication et les avantages de la ville : four, réfrigérateur, machine à laver, etc.

Nous exigeons du gouvernement qu'il nous donne les moyens de transports suffisants pour transporter les produits de nos différents projets productifs et que nous n'ayons pas à marcher pendant des heures, chargées de nos produits, et à déambuler dans les rues pour essayer de vendre notre artisanat.

Nous voulons que le gouvernement nous donne des projets économiques, et avoir un travail productif pour améliorer notre situation économique, qu'il organise un programme d'alimentation pour les communautés indiennes, qu'il envoie des aliments en quantité suffisante pour les enfants dans toutes les communautés et dans tous les hameaux, qu'on construise des cuisines et des cantines pour les enfants et les femmes sous-alimentées avec tous les services.

Nous voulons que le gouvernement donne aux femmes indiennes des projets d'élevage de poulets, de lapins, de porcs, de moutons, de bétail.

Nous voulons avoir toujours un travail digne avec un salaire juste, pour ne pas devoir faire des choses mauvaises, la prostitution, la délinquance, etc. Nous exigeons le droit pour les femmes de travailler.

Pour les communautés indiennes nous voulons que soient construits des ateliers d'artisanat avec toutes les matières premières et les machines. Nous voulons qu'il y ait un marché où nous puissions vendre nos produits à un prix juste, qui satisfasse toutes nos nécessités, et ne plus devoir être exploitées par les coyotes.

Nous refusons le traitement discriminatoire pour le seul fait d'être des femmes. Nous exigeons un salaire égal à celui des hommes. Nous exigeons que soit punie la coutume d'interdire le travail salarié aux femmes.

Nous femmes indiennes, nous dénonçons les mauvais traitements et les humiliations que nous recevons comme servantes de la part des patrons et des riches commerçants et la brutale exploitation dans la vente de notre artisanat.

Nous voulons être prises en compte dans l'élaboration de lois, qui incluent les droits des femmes indiennes et paysannes, ainsi que ceux de leur communauté. Nous femmes paysannes indiennes, sommes capables d'apprendre beaucoup de choses, nous pouvons faire de bonnes études, seulement le gouvernement nous a complètement abandonnées, il ne nous a jamais prises en compte, nous voulons participer aussi à la politique de notre pays, que nous les femmes indiennes ayons le droit de voter, d'élire nos autorités et que nos votes soient respectés, que ce ne soient pas seulement les hommes qui participent à l'élection des autorités.

Pour que le gouvernement résolve ces revendications, nous les femmes indiennes et non-indiennes du Chiapas, nous exigeons que le gouvernement fédéral tienne compte de nous lors du dialogue de San Andrés, aux côtés de nos frères zapatistes. En effet, nous les femmes, nous luttons pour les mêmes revendications que l'EZLN et nous appuyons nos frères zapatistes. Leur lutte est aussi la nôtre, nous exigeons que lors du dialogue on traite le thème des femmes, car c'est l'unique manière pour que le gouvernement nous écoute et nous prenne en compte, nous exigeons du gouvernement fédéral et de celui de l'Etat qu'il respecte notre dignité et nos coutumes dans nos communautés et hameaux, et qu'il reprenne le dialogue.

Nous femmes indiennes et non-indiennes, rejetons la présence de l'armée fédérale, de la police et des services de sécurité publique envoyés par le gouvernement d'Ernesto Zedillo Ponce de León, dans la sale offensive militaire de février 1995, dans nos terrains et communautés. Nous exigeons le droit au libre déplacement sur nos terrains et dans nos communautés, sans devoir craindre les exactions des forces armées du gouvernement.

Nous exigeons le retrait immédiat de l'armée fédérale de nos communautés indiennes des Altos, Nord et Forêt, car elles ne font que gêner sur l'unique bout de terre où elle se trouve stationnée et où elle terrorise nos gens et cause des morts.

10:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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