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29/05/2006

Le message de l'Ascension et après ?

Frères et sœurs dans le Christ,
En cette fête de l'Ascension nous célébrons le départ de Jésus présent physiquement sur cette terre. Les apôtres comme ses amis en sont tout perturbés, ils voudraient que le Seigneur change définitivement leur vie, comme on demande à l'autorité - de l'État, de l'Église, de l'école... - de résoudre les problèmes à notre place. Et il ne leur laisse qu'une promesse, celle de voir réalisés par Dieu, miraculeusement pour ainsi dire, les signes qu'ils poseront. En particulier le don de sa force lorsqu'ils lutteront contre le mal : esprits mauvais, serpents, poisons. Et même contre les maladies : "ils imposeront les mains aux malades et les malades s'en trouveront bien". L'Évangile le précise :
"Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient."
Nous avons là deux raisons d'être en fête en ce jour d'Ascension : notre foi en la Bonne Nouvelle fait de nous, son Église, des témoins sans frontières :"Allez dans le monde entier" et Jésus travaille avec nous dans la lutte contre le mal qui nous écrase. Ce sont deux réalités de notre époque : d'abord, nous le savons par la mondialisation des biens et des communications, nous ne pouvons plus croire et vivre chacun pour soi, garder sa religion, sa conscience en paix comme une propriété privée, voire un privilège national ou confessionnel. Le monde traverse nos propriétés privées où nous croyions être à l'abri des autres; dès l'école primaire les enfants d'aujourd'hui naissent et grandissent dans une culture riche des apports de nombreuses races et traditions. Ce que nous avons vu lors de la mort de Jean-Paul II montre là encore l'intérêt universel pour cet événement catholique, les représentants des autres religions n'étaient-ils pas au premier rang, sur la place saint Pierre, à quelques mètres du cercueil du Pape défunt ?
Il en est de même des multiples formes du mal en notre temps, des séismes comme des attentats, des ruptures familiales comme des affaires d'argent, des échecs professionnels comme des maladies; ce sont les difficultés et le mal-vivre d'une génération qui a besoin de drogues et de cachets pour oublier et ne sait plus affronter le mal. Nul ne peut se résigner à la solitude des anciens ou à des conduites de dépendance des jeunes dont nous savons combien elles nous aliènent dans un équilibre artificiel et éphémère. Et parfois conduisent au suicide moral sinon physique. Vivre le mal sans espoir de quelque amour est invivable, c'est pourquoi la bonne nouvelle du Christ, celle qu'il confie aux siens au jour de l'Ascension, c'est cette passion de révéler l'amour et sa force pour sortir de l'esclavage du mal, pour dominer avec le Christ toute souffrance.
C'est bien cette mission aux dimensions du monde que le Christ a donnée à son Église en quittant son "enveloppe terrestre". Il nous confie aujourd'hui sa parole pour qu'elle devienne un message de liberté, de compassion, de solidarité et d'espérance pour tous les êtres qui en ce temps traversent nos frontières et marchent sur nos chemins. Une bonne Nouvelle d'amour universel pour aujourd'hui. Comme le précise saint Paul : "Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi...nous ne serons plus comme des enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d'idées...Au contraire, en vivant dans la vérité de l'amour, nous grandirons dans le Christ pour nous élever en tout jusqu'à lui, car il est la tête... Ainsi le corps se construit dans l'amour."
Une paroisse, un diocèse, l'Église elle-même sont des vivants, c'est dire qu'ils grandissent et qu'ils évoluent dans leur vie en changeant; ils grandissent, ils mûrissent, ils transmettent la vie en accueillant d'autres forces, en respirant l'air du monde et en luttant contre tout ce qui menace leur bonne santé. Mais leur vitalité dépend d'abord de leur irrigation sanguine, je veux dire des relations d'amour en vérité qui les animent, leur donnent jeunesse et dynamisme. Sinon à l'image des sarments de l'Évangile, les croyants comme les œuvres se dessèchent et meurent. Benoît XVI souligne dans son encyclique "Dieu est amour", publiée en janvier, que les gens qui sont seulement pieux et se ferment aux autres ne peuvent pas aimer Dieu en vérité. Ils ne peuvent grandir dans le Christ et construire son Église s'il n'y a pas un amour profond et fidèle en eux.
Jésus ressuscité l'annonce aux apôtres, ceux qui deviendront croyants "imposeront les mains aux malades, et les malades s'en trouveront bien." Ce que nous allons maintenant célébrer ici, le "sacrement des malades", est la mise en pratique de ce conseil de Jésus. Nous prions pour nos frères et sœurs, comme nous le faisons à Lourdes d'ailleurs. Que l'Esprit du Seigneur leur dise à la fois la proximité de Jésus à leur souffrance physique ou morale et la fraternité attentive que nous avons pour eux dans le quotidien de notre Église. Afin que la bonne nouvelle soit entendue par ce signe de la présence de Dieu au cœur des souffrances et des misères humaines. C'est la solidarité de Dieu en Jésus, et cela avec tous, qui est le témoignage universel de l'amour de Dieu transmis par l'Église.
Dans une société de la production, de la rentabilité et de la consommation, comme l'était la culture romaine de la force et de la puissance au temps de Jésus, il est essentiel que l'Église soit la main tendue de Dieu à tous ceux que la société a tendance à laisser dans la solitude au bord de la route. C'est cela "confirmer la Parole par des signes" du relèvement et de la guérison de l'homme, c'est la bonne Nouvelle du salut.
Le message de l'Ascension est dans cette annonce d'une présence du Seigneur qui travaille avec nous. Ni sans nous, ni à notre place. Ni comme un juge qui resterait extérieur, ni comme un maître qui nous donnerait des leçons, mais comme un compagnon d'humanité qui nous fait signe pour faire briller dans le ciel des hommes une fraternelle promesse d'éternité. AMEN.

Mgr Defois.

Le 25 Mai 2006.

13:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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