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19/06/2012

La peur de ne pas être aimé.

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 N'ayez pas peur ! » Tels sont les premiers mots du pape Jean-Paul II, devant la foule des fidèles massés sur la place Saint-Pierre, à Rome, dans l'homélie de son intronisation, le 22 octobre 1978.

Venant de la bouche d'un pape polonais, dont le pays faisait alors partie du bloc communiste, ces mots semblaient, tout ensemble, appeler à la fermeté dans les convictions chrétiennes et au dialogue courageux avec ceux qui ne les partagent pas. Mais en les laissant profondément pénétrer dans leur cœur, ceux qui écoutaient la parole du nouveau pape comprenaient qu'il voulait aussi parler de toute notre attitude chrétienne devant l'inquiétude et la peur.

La liste de ce qui nous fait peur est particulière à chacun d'entre nous, et dépend beaucoup de son histoire personnelle. Certains craignent l'affrontement ou la contradiction, d'autres craignent de subir des influences qui limiteraient leur liberté. Certains craignent la foule, d'autres la solitude. Certains craignent de témoigner de l'Évangile parce qu'ils ont peur de la persécution. Certains craignent tout ce qui est nouveau, imprévu, dérangeant, alors que d'autres craignent surtout la monotonie quotidienne et le retour incessant des mêmes luttes et des mêmes efforts, avec l'impression de ne jamais progresser.

Je crois que l'ensemble de nos craintes, de nos peurs, puisse se regrouper, si j'ose dire, en deux catégories. Nous avons peur de ne pas être aimés, et nous avons peur d'aimer… L'amour, en quelque sorte, nous fait peur. Et la souffrance, qui coïncide surtout avec le manque de générosité dans l'amour, nous fait peur également.

La peur de ne pas être aimé

Nous la connaissons tous, par l'expérience de notre solitude. Dans le couple le plus uni, dans la communauté la plus fraternellement cohérente vient se glisser parfois le doute sur la solidité de l'amour que nous recevons. Parce que nous connaissons nos faiblesses et nos limites, il nous arrive de croire qu'elles font obstacle à l'amour que l'autre peut nous porter. Il faut avoir, alors, l'humilité d'admettre que la richesse de générosité et de charité que possèdent les autres ne dépend pas fatalement des mérites que nous posséderions nous-mêmes. On peut être objet d'amour sans vraiment en être digne…

Ce qui est vrai dans notre aventure individuelle c'est encore plus dans notre rapport avec Dieu. Le peuple des croyants est aimé de Dieu bien qu'il soit un peuple de pécheurs. Et peut-être parce qu'il est un peuple de pécheurs, il a donc besoin d'être sauvé. Le prophète Jérémie vient de nous le rappeler : « Le Seigneur est avec moi comme un guerrier redoutable. Il a délivré le pauvre du pouvoir des méchants » (Jr 20, 10-13). Conviction partagée par saint Paul : « Par le péché d'Adam est venue la mort : mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. Si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ » (Rm 5, 12-15).

Nous ne pouvons donc pas avoir peur de notre Dieu, et n'attendre de lui que la punition. Tant de passages de l'évangile nous rappellent sa miséricorde inépuisable et sa façon d'oublier nos fautes et notre péché.

La peur de souffrir et de ne pas savoir aimer

 

Peurs normales de la souffrance :
 peur du risque (insécurité des banlieues) ;
 physique ;
 morale (solitude) ;
 mort, bien que nous sachions qu'il ne s'agit que d'un passage sur la lumière et la vie éternelle ;
 peur de souffrir parce que nous n'aimons pas assez.

Saint Paul n'a pas eu peur d'être persécuté.

Nous souffrons souvent parce que nous ne savons pas aimer vraiment, c'est-à-dire avec la générosité, le renoncement et le sacrifice qui sont les vraies forces de l'amour.

Le Seigneur seul peut nous délivrer de cela, parce qu'il a souffert, parce qu'il a aimé. Qu'il soit notre sécurité la plus profonde.

Bruno LEROY.

15:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Commentaires

S'il y a un sentiment qu'on apprécie fort, c'est la sensation d'être aimé. C'est touchant et puis cela permet de booster sa confiance en soi.

Écrit par : rojosoaravaka@gmail.com | 20/06/2012

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