31/10/2012
Le sourire de la mort de Franz Liszt.
Listz - Requiem R488
Ce commentaire fait référence à cette édition : Listz - Requiem R488 (Téléchargement MP3)
Je ne pensais jamais trouver, ce genre ancien, de la musique religieuse, le Requiem de Liszt.
Il faut dire, que souvent, ces oeuvres particulières, invoquant la mort, ne sont guère très prisées du public, qui préfère, dans le contexte actuel, la fuir à grands enjambées.
La mort est tellement masquée de nos jours, que même la suggérer semble impudique. Liszt écrivit ce Requiem vers 1868, mais dans un esprit de missionnaire franciscain, et surtout de chrétien qui ne voulut pas rendre la morbidité de cette oeuvre, avec d'implacables teintes noires.
Il désira donner une vision de la mort propre à inspirer au chrétien un espoir apaisant, comme il l'écrivit lui-même. Ces demi-teintes musicales sont bouleversantes et prennent l'inspiration comme la flamme d'une prière qui finit par s'éteindre en douceur. Mais, la vie personnelle de Liszt ne prêtait point, à cette époque, à un apaisement de l'âme.
La vie ne lui souriait pas beaucoup et son désenchantement se ressent dans cette oeuvre de façon magistrale. Cette austérité fait le charme de ce Requiem. Liszt voulut être le réformateur de la musique religieuse. Mais, il prit vite conscience de l'hypocrisie des ecclésiastiques et de son monde hermétique. Il se considérait apprécié, voire admiré pour ce qu'il représentait en tant qu'artiste et non ce qu'il était réellement. L'Eglise ne l'a jamais considéré comme un prêtre à part entière même lorsqu'il porta sa soutane.
Toute cette mélancolie, ces ressentiments intérieurs, émergent tels des icebergs dans ce Requiem aux profondeurs chrétiennes et artistiques que nul ne saurait lui ravir. A écouter dans le silence du soir lorsque le coeur cherche la Lumière loin du temps et du désespoir.
Un chef-d'oeuvre proprement Humain avec cette transcendance dont Liszt était seul l'éminent émérite. Il existe deux sortes de morts, celle disons naturelle, et l'autre plus cruelle qui sont ces amertumes qui nous empoissonnent au quotidien. Et Liszt, en homme spirituel, se préoccupait davantage, de ce deuxième aspect social, qui détruit toute idée de Vie.
Il ne succomba jamais à cette acédie. Il vécut d'une Espérance éternelle sa foi évangélique et personnelle, comme une force incommensurable face à toutes ses petites morts, sans intérêts. Pour Liszt, l'existence est puissance d'une beauté sans fin.
Ainsi, se résume l'esprit franciscain de notre génie.Merci à lui !
Bruno LEROY.
10:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., Livres et saveurs musicales de Bruno LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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