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02/09/2014

Pour une Théologie de la Vie.

 

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Qu’entend-on par théologie contextuelle ?

Notre contexte est ce qui nous entoure, c’est la situation où nous nous trouvons. La théologie contextuelle est donc une théologie en situation. On peut évidemment dire que toutes les théologies sont contextuelles. Pas même les formes les plus abstraites et les plus intemporelles de théologie naissent dans le vide. Il y a toujours un certain milieu, c’est à dire un contexte, qui conditionne la pensée. La question qui se pose est la suivante : quel est le contexte qui donne l’orientation ? D’où vient la perspective d’une théologie ?

Souvent le contexte relève d’une problématique individuelle aux dépens d’une perspective collective. La plupart des théologiens appartiennent au monde universitaire ou a l’appareil ecclésiastique, dans les limites d’un monde riche ou privilégié. Le problème est que cette appartenance ne fait aucun problème pour beaucoup de théologiens. Bien qu’ils soient conditionnés par un système de référence donné, ils présentent leur théologie comme intemporelle, faisant autorité et valable partout et toujours.

Ce qui distingue la théologie contextuelle de la théologie traditionnelle, qui a cours aujourd’hui, n’est pas qu’elle soit liée à un contexte. Ce qui caractérise la théologie contextuelle est que ceux qui la créent, sont conscients de ce qu’elle reflète une situation donnée. Une telle théologie n’a aucune fausse prétention à être valable en tous temps et en tous lieux. Elle rend compte ouvertement de la perspective qu’elle choisit.

Quelle perspective ? Elle dépend naturellement de la situation concrète où la théologie s’élabore. Mais il y a un dénominateur commun pour toutes les théologies contextuelles, si différentes soient-elles : elles mettent en question aussi bien la tradition théologique que la structure sociale auxquelles nous appartenons, à la fois comme oppresseurs et oppressés. La théologie contextuelle est consciente de l’inégalité des rapports de force dans la société et exerce sa critique à leur égard.

De là ressort une autre caractéristique de la théologie contextuelle : elle est partiale, elle prend position dans les conflits. Elle prend parti pour les victimes : les pauvres, les rejetés, les sans-voix. Cette option repose sur la conviction que Dieu lui-même est présent parmi les pauvres et se trouve du côté des exclus.

C’est dans une perspective de libération que la théologie contextuelle interprète les textes bibliques et les autres témoins de la tradition chrétienne. Elle fait une relecture. La théologie contextuelle intègre tout un complexe d’expériences dans sa lutte contre les traditions figées et les structures d’oppression. La libération que la théologie contextuelle se donne pour but vise toute la création et tous les niveaux : social, spirituel, politique, sexuel, culturel, écologique. D’ où vient le nom de théologie de la libération que l’on donne souvent à la théologie contextuelle.

De nombreuses théologies contextuelles ou de libération sont apparues dans différentes parties du monde et traitent de divers thèmes : théologie de la libération du tiers-monde, théologie de la libération de la femme, théologie culturelle, théologie politique, « black theology », théologie écologique, théologie de l’homosexualité, etc.

Comment faire de la théologie contextuelle ?

Elle se fait collectivement, souvent dans des groupes ou communautés de base. Elle s’élabore essentiellement à partir de l’expérience, celle de la vie quotidienne, celle de tous. Tous peuvent faire de la théologie. Notre méthode suit le processus cyclique : découvrir - analyser - agir. Notre ambition est que théorie et pratique (praxis) progressent de pair.

La théologie contextuelle est une réflexion sur la réalité que nous vivons aujourd’hui, là où nous sommes. La réflexion part d’enbas, de la situation d’oppression qui appelle une libération. La réalité reflète une inégalité dans les rapports de force. Il est nécessaire de prendre conscience de la fréquente partialité des médias dans les images qu’ils donnent de la réalité. C’est pourquoi il est important dans le travail théologique d’être à l’écoute du monde et d’y découvrir les expériences et les faits sur lesquels les médias font silence. Il s’agit de faire connaître les expériences et les points de vue marginalisés et de s’en inspirer pour l’action libératrice.

On ne peut parler de Dieu d’une manière qui soit entendue aujourd’hui qu’à partir d’une analyse critique de la réalité, incluant une diversité d’expériences. Il n’existe pas un secteur religieux, qui soit plus important que tous les autres. La question importante, qu’ on soit ou non membre d’une église, est : que croyons nous ? L’important n’est pas de savoir si Dieu existe, mais quel Dieu nous adorons et prenons comme source d’inspiration pour nos vies. L’argent et le succès sont-ils notre dieu aujourd’hui ?



Bruno LEROY.

14:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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