31/10/2018
Une Collègue partie vers Dieu ou la sainteté au quotidien.
Si nous devons absolument retenir ce qui caractérisait Martine, je dirai sans hésitation son amour des autres.
A L'Association, où elle est restée plusieurs années, elle s'intéressait au moindre comportement de nos vieux amis comme elle aimait répéter.
Ceux qui lui trouvaient un sens aigu de liberté n'avaient guère compris qu'elle ne pouvait se satisfaire d'une journée du devoir accompli.
Non, ce qu'elle a inventé chez les petits Frères, c'est le droit d'ingérence chez nos amis souffrants. Elle estimait qu'elle avait une obligation morale et spirituelle d’apaiser les douleurs psychologiques ou physiques des pauvres femmes qui venaient vers elle. D'ailleurs, chaque année, elle participait au pèlerinage que les petits Frères mettaient en place dans un total respect de laïcité.
Elle confectionnait chez elle des vêtements et animait un Atelier à cet effet. Elle comprenait avec son cœur ce que les Pauvres attendaient. Ces femmes étaient tellement dans le manque de confiance et surtout le manque matériel qu'elles refusaient l'accès à la Beauté.
Les personnes pauvres pensent souvent que la beauté des vêtements est inabordable pour leur mince porte-monnaie. Martine venait chaque Jeudi à ce que nous appelions les Conviviales. Chacun pouvait se confier et partager ensemble un goûter. Elle écoutait les gens avec les oreilles du cœur. Elle comprit alors que l'apparence de ces dames était essentielle. Il était certains endroits dont elles ne pouvaient avoir accès à cause de leurs habits en piteux état.
Martine réfléchit sur la problématique et revint le jeudi suivant proposer un atelier enrichissant. Avec des tissus de moindre coût elle fabriquait avec ses vieux amis des parures d'une éblouissante beauté. Et des gants, des bonnets, des foulards etc... L'Association devint un reflet de cette splendeur qu'ont les reines lorsqu'elles fêtent un grand événement.
Martine fit aussi en sorte que les objets du quotidien deviennent également resplendissants. Les serviettes de table, les nappes prenaient soudainement des aspects festifs. Puis, tout en continuant ses activités, elle voulut faire du Théâtre avec un Bénévole. Elle commença par des sketch qu'elle inventait avec nos amis.
Cependant, les rires étaient tellement puissants, éclatants que la pièce de Théâtre envisagée prenait plus de temps que prévu. Puis, Martine s'inquiétait pour sa santé qui montrait déjà des signes inquiétants. Martine ne se laissait pas sombrer dans la morosité. Elle était un véritable soleil dans la vie de ces pauvres qui voyaient en elle son sourire lumineux. Chaque Jeudi elle illuminait l'association de sa présence par sa joie de vivre. Elle aimait tant rencontrer ceux qu'elle aimait sincèrement.
Ce que nous devons retenir de Martine absolument c'est son invincible Foi en l'Humain, et en l'Absolu ce qui lui donnait une Force intérieure invincible. Par son Espérance et sa confiance en la vie, elle sut affronter toutes les adversités.
Nous devrions prendre exemple sur sa façon de percevoir l'existence avec ses bonheurs et ses désagréments.
Pour elle la mort n'était pas la fin de la vie mais, le commencement d'une vie sans fin.
Bruno LEROY.
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26/10/2018
Écouter c’est accueillir l’Autre.
Écouter est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu’un… C’est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps : tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là … Écouter, c’est commencer par se taire. Écouter, c’est accueillir l’autre avec reconnaissance tel qu’il se définit lui-même, sans se substituer à lui pour dire ce qu’il doit être. Écouter, ce n’est pas vouloir que quelqu’un soit comme ceci ou comme cela, c’est apprendre à découvrir ses qualités qui sont en lui, spécifiques. C’est être ouvert positivement à toutes les idées, à tous les sujets, à toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, en laissant à l’autre son espace et le temps de trouver la voie qui est la sienne. Être attentif à quelqu’un qui souffre, Ce n’est pas donner une solution ou une explication à sa souffrance, c’est lui permettre de la dire et de trouver lui-même son propre chemin pour se libérer…. Écouter, c’est donner à l’autre ce que l’on ne nous a peut-être jamais donné : de l’attention, du temps, une présence affectueuse.
La croyance dans l’amour et donc dans le désir de soi. Vivre d’amour consiste à entendre le chemin de notre contingence humaine. C’est oser un pas sans savoir où sera le second, sûr que l’aventure humaine est passionnante et que le mystère de la vie se dévoile en rencontrant le prochain : l’autre dans sa différence sociale, culturelle, voire spirituelle … Vivre d’amour, c’est accepter d’aller de l’avant, sans avoir en poche toutes les assurances, et se donner. La logique du don de soi comme chemin de bonheur, est une expérience commune que chacun goûte au quotidien. Cependant, habituellement, nous n’allons pas jusqu’au bout de nos découvertes par peur de nous perdre en nous oubliant et en nous donnant totalement.
Prendre une décision, par exemple celle d’un engagement social, entraîne la réflexion et le discernement. Toutefois, il est vain de vouloir attendre toutes les données et les garanties pour effectuer le pas. Jamais nous ne serons sûrs de tout. Jamais nous ne maîtriserons tous les éléments factuels et à venir. Il convient de savoir aussi se risquer, partir à l’aventure, comprenant plus ou moins confusément que là, nous nous réaliserons pleinement. L’engagement demande souvent de poser un choix. Et un choix écarte automatiquement d’autres éventualités. En contre-point, le non-engagement, sous prétexte de rester disponible à tout, conduit à ce que rien ne prenne corps. L’indécision mène à l’impuissance.
La réalité, par voie de conséquence, nous échappe. On reste extérieur à la vie qui passe. L’angoisse et le mal-être s’engouffrent alors au fond de l’âme humaine. L’homme n’est pas créé pour l’indécision. En revanche, par l’engagement, l’homme naît à lui-même et à sa propre liberté. Il y expérimente ses réelles et ineffables capacités d’amour. Il découvre en lui un univers qu’il ne soupçonnait pas. Le don de soi humanise et le monde et celui qui se donne.
Bruno LEROY.
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16/10/2018
Donner du sens à nos souffrances.
Chacun poursuit toujours, d'une manière ou d'une autre, un rêve d'immortalité et de non-souffrance. La poursuite de ce rêve se manifeste dans les mécanismes de défense qui visent à occulter la réalité de la souffrance et à la rejeter hors du champ de la conscience ; on peut la voir, on détourne les yeux, on fait " comme si " elle n'existait pas.
Dénier la souffrance de cette manière, c'est se complaire dans l'image idéale de soi et du monde où la finitude et la mort ne sont pas reconnues. Ainsi le sujet peut-il entretenir, inconsciemment sans doute, une sorte de délire d'immortalité. Il se barricade dans un monde imaginaire en estimant que la souffrance et la mort, ce sont toujours celles des autres, mais jamais la sienne. Il se construit ainsi un univers conforme à son besoin de sécurité et de complétude sans faille.
Ainsi, par exemple, dans le discours publicitaire, on ne voit jamais que des êtres beaux, jeunes et sains. La souffrance n'y est jamais représentée. Lorsqu'elle l'est, c'est afin de proposer un produit qui en sera le remède miracle. Dans le discours publicitaire, on ne meurt pas...
L'éloignement des cimetières, la mise à l'écart des malades, la marginalisation des personnes handicapées, n'est-ce pas aussi pour les sociétés une manière de voiler la souffrance et la perspective de la mort?
Cependant cette illusion d'un monde " hors souffrance " est tôt ou tard brisée. Car la souffrance finit toujours par s'insinuer dans la vie du sujet de manière insistante et persistante. Dans ce cas, malgré tout, on pourra encore tenter de se voiler les yeux. Par exemple, lorsqu'il s'agit de la souffrance des autres, on réagira par l'indifférence. Ainsi face au spectacle de la souffrance que montre la télévision, peut se créer une sorte d'accoutumance où l'on parvient à voir souffrir sans plus s'émouvoir. On acquiert alors un cœur endurci, incapable de compassion. Ou encore, lorsqu'il s'agit de souffrance personnelle, on peut chercher à s'étourdir dans le bruit, la drogue ou l'alcool afin de fuir le mal présent et poursuivre malgré tout son rêve déçu de complétude.
Le suicide même peut être une manière ultime d'éviter la souffrance et la perspective de devoir mourir : plutôt mourir vite que de devoir rencontrer la souffrance et la mort. Ainsi n'est-il pas rare de voir des personnes se donner la mort le jour où elles ont appris qu'un mal incurable les tenait. Le suicide dans ce cas est une sorte de précipitation dans la mort du fait qu'on ne l'a jamais acceptée ; ultime tentative pour fuir ce qui vient et ce que l'on a toujours voulu nier ; ultime refuge d'un rêve d'immortalité déçu.
Ainsi donc, à force de vouloir dénier la réalité de la souffrance, à force de poursuivre un rêve de complétude sans faille, on est amené à vivre la souffrance, qui vient tôt ou tard, dans la désespérance et la déréliction. La souffrance est alors sans espoir, sans chemin ; horreur aveugle, solitude de l'abandon, détresse suprême où vient s'exténuer un rêve d'immortalité déçu. Ainsi, vivre dans l'imaginaire d'un monde " hors souffrance ", c'est ajouter à la souffrance, lorsqu'elle vient, les traits de la désespérance. Le problème qui se pose est donc de pouvoir vivre l'inévitable expérience de l'altération sans cependant sombrer dans le désespoir. Cela implique le consentement à " vivre avec " la souffrance, non point pour la subir ou s'y complaire, mais pour négocier au mieux l'expérience du " devenir autre ".
Dans cette optique, le pas décisif à franchir est l'aveu par le sujet souffrant de la douleur qui le déchire, à un autre qui l'écoute. Le cri, l'appel, la parole adressée à l'autre est, à la fois, le consentement à la réalité de la souffrance et l'inscription de l'espoir au sein de la situation douloureuse elle-même. L'aveu de la souffrance, lui, par la relation qu'il institue, a un effet salutaire, thérapeutique. Le fait de parler à un autre libère de l'angoisse. Ainsi la souffrance comme expérience d'altération devient-elle, par la médiation de la parole, expérience de l'altérité, de la naissance à la rencontre de l'autre.
Et cette rencontre de l'autre délivre d'un réel et d'un devenir sans espoir. La rencontre d'autrui dans le creuset de la souffrance neutralise la désespérance, ranime le désir de vie et entraîne donc au combat commun contre la souffrance.
Bruno LEROY.
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Ces mers profondes qui m'animent.
18:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
05/10/2018
La pauvreté évangélique.
C’est tout homme qui place son être et son pouvoir au service de Dieu et de ses frères ; c’est celui qui ne se centre pas sur lui-même, qui ne place pas sa confiance, le sens de sa vie et de son action dans la jouissance de ce monde et l’accumulation des biens, nom, renommée et gloire, mais qui s’ouvre avec gratitude à Dieu, sert les autres, même son ennemi, avec désintéressement, et élabore des moyens susceptibles d’engendrer une vie plus digne pour tous.
Par opposition à une société de consommation et de profit, le pauvre évangélique use avec modération des biens de ce monde et en les partageant ; il n’est ni un ascèse rigide qui méprise la création, faite bonne par le Père, et les choses excellentes qu’il a mises à la disposition de tous, ni un gaspilleur qui dépense sans compter pour le plaisir de jouir égoïstement. Le pauvre évangélique est celui qui se rend disponible à Dieu pour réaliser son projet dans ce monde et qui devient, pour cette raison, instrument et signe du Royaume de Dieu. Voilà pourquoi le pauvre évangélique se montre solidaire avec les pauvres et va même jusqu’à s’identifier à eux, comme l’a fait le Jésus historique.
Il est pauvre évangélique à un degré éminent celui qui n’est pas lui-même un pauvre socio-économique mais se fait l’un d’entre eux par amour et solidarité, lutte à leurs côtés contre leur pauvreté injuste, et cherche avec eux la Libération et la Justice. Il ne glorifie pas la pauvreté matérielle puisqu’elle est le fruit du péché de l’exploitation, ni la richesse qui est le signe de l’accumulation qui opprime et exclut, mais il exalte et réclame la Justice sociale pour tous.
L’amour pour le pauvre se charge parfois d’une intensité si forte qu’il engage un grand nombre d’hommes et de femmes à s’identifier aux pauvres socio-économiques et aux discriminés, à partager leurs souffrances, à prendre part à leurs consolations mutuelles et même à mourir avec eux avant le temps.
Telle est la libération parfaite, car non seulement la personne s’est libérée d’elle même mais aussi, à la suite de Jésus, le pauvre de Nazareth, elle s’est libérée pleinement pour les autres et pour Dieu, caché en eux.
Les pauvres évangéliques cherchent, à la lumière des défis lancés par les pauvres concrets, à penser et attiser la dimension libératrice de la foi pour que, dès maintenant dans l’histoire, on puisse cueillir par anticipation les fruits du Royaume, principalement la reconnaissance du Père, l’accueil de la filiation divine, la Vie et la Justice pour tous, et la Fraternité Universelle.
Bruno LEROY.
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04/10/2018
Cherchons la Lumière de l’Amour
En ces moments émouvants levons les yeux vers l’Absolu,
Cherchons dans le visage d’autrui la présence du Christ,
Dans les sourires ou les larmes au coin de chaque rue,
Cherchons inlassablement la Lumière de l’Amour,
Dans les roses virginales cherchons le Tendre risque,
Celui qui vient se planter au tréfonds de ton cœur,
Comme une alliance d’union entre Marie et Jésus,
Entre la terre mère et la réalité d’aimer en vérité,
N’attendons plus demain pour nous tendre la main,
Cherchons même dans la souffrance des espérances,
Nous sommes Forts profondément et l’ignorons souvent,
La prière cet oxygène nous donne entrain et allant,
Notre Ami Jésus-Christ dans Son amour t’entend,
Et te répond par signes qu’il te faut déchiffrer,
Une rencontre imprévue ou la nature enchantée,
Parle au vent, au soleil, aux oiseaux, aux fleurs,
Elles te dévoileront peut-être leurs mystères,
Parle aux étoiles qui dansent dans l’éther,
Elles te livreront les secrets de leur cœur,
Ta vie n’est pas une tombe où sommeille la peur,
Ta vie est la saveur des instants même inquiétants,
Ta vie est celle de l’enfant que Christ demande,
Un chant d'éblouissements dans la clameur du Monde.
Tu ne seras jamais seul si tu veux ton existence féconde.
Bruno LEROY.
19:14 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |