03/04/2006
Dieu est Dieu, nom de Dieu!
Pourquoi le Dieu de la Bible est-il représenté comme jaloux, colérique, guerrier?
"Dieu est Dieu, nom de Dieu!" tonnait Maurice Clavel il y a quelques années. Dieu est Dieu : il est celui qui toujours nous échappe, nous surprend, nous rencontre là où nous ne l'attendons pas. Même - et peut-être surtout! - si l'on croit le connaître de longue date.
Ainsi, c'est vrai, la Bible nous présente des images d'un Dieu jaloux, parfois, guerrier, aussi; elle parle souvent d'un Dieu capable de colère plutôt que colérique. Qu'est-ce à dire ?
Au travers de ces images, c'est d'abord l'amour de Dieu pour son peuple et pour l'humanité qui cherche à s'exprimer. Tel un amoureux passionné, Dieu s'engage entièrement dans l'histoire d'amour qu'il propose à l'humanité. Mais comme ce projet ne saurait se vivre hors de la liberté de l'humanité - on n'aime pas sous la contrainte -, cette relation est parfois brisée. A ce choix des êtres humains répond alors la jalousie, expression de l'amour blessé de Dieu.
Mais ces images témoignent aussi de la confiance et de l'espoir infinis de Dieu. Parce qu'il croit en l'humanité, Dieu attend d'elle qu'elle agisse de manière vraiment humaine. La solidarité, le respect du plus faible et la justice sont alors les gestes espérés par lesquels l'amour pour Dieu se concrétise. Que ces signes viennent à manquer, et c'est alors l'heure de la colère.
Parce qu'il nous libère en vue d'une générosité incroyable, Dieu refuse de fermer les yeux sur tous les instants où nous laissons le dessus à la petitesse, au mépris, à l'injustice et à la guerre sous tous les masques que cette dernière sait revêtir. En ce sens, Dieu peut alors apparaître comme le guerrier contraint à prendre les armes par la haine de ceux qui ignorent ou qui rejettent les exigences de la justice. Mais même en ce cas, sa parole se veut ouverture, rappel ultime de la vocation de l'humanité.
"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même", disait Jésus. Seulement cet amour n'a rien des petites sucreries pieuses que l'on cherche trop souvent à faire passer pour le nec plus ultra en matière de vertus religieuses. Et Jésus offre sa vie, comme si l'amour de Dieu pouvait aller jusqu'à retourner sa colère contre lui-même. Pour que nous ne puissions jamais oublier que l'appel à l'amour reste inséparable de l'exigence de la justice.
Car Dieu est Dieu, nom de Dieu!
Pierre-André Bettex, pasteur.
20:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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